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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Saosin

Translating The Name

LabelDeath Do Us Part Records
styleEmo
formatAlbum
paysUSA
sortiejuin 2003
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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Les cinq américains de Saosin ont la bonne idée de sortir leur premier EP, Translating The Name en juin 2003. C’est grâce au label d’un des membres du groupe Death Do Us Part que cet EP voit le jour. Mais la route a été longue avant d’arriver à la naissance de celui-ci. Depuis 2002, année de la formation de Saosin, les californiens nous ont produit pas mal de démo et fait pas mal de tournées. Ils se sont donc formés un ensemble de fans underground. La consécration c’est quand leur EP a été classé numéro 1 des ventes de Smartpunk (site internet).

Autoproduit, Translating The Name représente un aboutissement dans la jeune carrière du groupe. Mais le mot « autoproduit » mérite une petite précision. En effet dans le line up du groupe on retrouve une étoile montante de la production aux Etats-Unis : Beau Churchell. Ce n’était donc pas très difficile d’avoir un album autoproduit. Néanmoins quand on voit la qualité de la production, on ne peut qu’apprécier.

J’avais quand même un certain doute quant à l’originalité de l’album parce que des groupes d’emo, Californiens en plus, il y en a pas mal. Dès la première chanson « Seven Years », on est surpris (conquis ?). Le début de la chanson, c'est-à-dire les trentes premières secondes, on a le droit à du rock acoustique. Les guitares ne sont pas saturées du tout. La voix du chanteur est très douce, limite féminine. Mais le refrain arrive et là on est en présence de gros son. Les guitares sont lourdes à souhait, la batterie est déchaînée et il ne faut pas oublier la voix exceptionnelle d’Anthony Green. Sa voix est tour à tour criée ou saturée. C’est tout simplement magnifique. Les cris sont aussi très aigus, on a l’impression que le chanteur s’arrache les cordes vocales.

Le groupe réussit à nous emmener dans un monde triste, mélancolique et torturé. Les problèmes d’Anthony avec différentes dépendances y sont probablement pour quelque chose. Ses compostions sont très aigues, très tranchantes. Les Textes sont des prototypes des textes emos. Du grand art. Les rythmes sont alternativement très rapides comme dans l’intro presque hardcore de « Lost Symphonies » ou alors très lents comme pendant les couplets de « Seven Years ». La prestation du batteur, Alex, est époustouflante. Ses parties sont interprétées de façon magnifique. Sa double pédale sur l’intro de « Lost Symphonies » est géniale.

Les deux guitaristes du groupe Justin Shekoshi et Beau Churchell ont un talent fou. Les riffs de « Translating The Name » ou encore de « 3rd Measurement In C » le prouvent totalement. Ils nous gratifient d’accords venus, d’ailleurs la double pédale d’Alex racordant le tout.
Saosin nous fait passer, grâce à la tristesse ambiante de l'EP, une multitude d’émotions. C’est très rare un groupe qui peut faire ça. Le groupe me fait un peu penser à The Used au niveau des sentiments perçus. La voix et les guitares aigues renforce cette impression.

Un groupe exceptionnel comme il en existe peu. Je crois qu'exceptionnel c’est le mot. Vivement leur prochain album. C’est tout simplement un des meilleurs EP qu’il m’ait été donné d’entendre.


1. Seven Years
2. Translating The Name
3. 3rd Measurement In C
4. Lost Symphonies
5. They Perched On Their Stilts, Pointing And Daring Me To Break Custom
 

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