Noise Dreamer Zone 2015 : Rise Of The Northstar + Celeste + General Lee + Guest
Fructose 4x4 - Dunkerque
Dans l'équipe car il était là avant.
Dans le but de mettre un petit coup de projo sur son roaster, Nao Noise organise à Dunkerque le Noise Dreamer Zone. Ce sont donc, A Failing Devotion, Colossus et General Lee qui feront l'ouverture pour une tête d'affiche composée de deux groupes français au rayonnement plus international Celeste et Rise Of The Northstar (même si on notera que General Lee à déjà une petite renommée hors de nos frontières, avec par exemple ses dates en Russie). À cette affiche, on rajoutera Widespread Disease qui comblera l'annulation de The Walking Dead Orchestra.
Alors que l'on vient juste d'arriver dans la ville de Jean Bart, à peine sorti sur le parking, on entend arriver une voiture d'où sort à fond de balle un death metal bien gras par ses vitres ouvertes. Alors que la voiture se gare à côté de nous, on peut apercevoir son unique passager : un papy moustachu et grisonnant ! Une fois l'envie de lui crier « Papa, c'est moi, ton fils perdu ! », on se dit que ce Noise Dreamer Zone démarre définitivement d'une excellente façon.
Et c'est à A Failing Devotion que revient le rôle d'ouvrir la soirée, devant un public encore peu fourni et disparate. Musicalement, le groupe joue ce qu'on peut rapprocher d'un metal moderne, c'est-à-dire qu'on y trouve des acoquinances deathcore. Ce qui fait que, tout comme les premiers groupes de ce soir d'ailleurs, je ne suis pas très friand de la musique proposée. Néanmoins, le groupe fait le taff et tient son show pendant que la salle se remplit, préparant le terrain pour la suite.
Et la suite est prise par Colossus, qui joue déjà devant un public plus nombreux, le groupe s'étant déjà fait un nom dans la scène locale depuis un petit bout de temps. Comme à son habitude le groupe s'appuie sur son duo de chanteurs, pour mener la barque un des zigs haranguant la foule tandis que l'autre pousse ses gueulantes, afin de donner au concert un impact plus puissant. Concert d'excellente facture pour peu que l'on rentre dans la musique et qui pose Colossus en valeur sur de la scène régionale et sûrement à un plus au niveau dans leur branche musicale.
Suite à l'annulation de The Walking Dead Orchestra, ceux-ci sont remplacés au pied levé par Widespread Disease dont je n'avais foutrement jamais entendu parler. Le groupe, qui donne lui aussi dans le deathcore, mais cette fois balancé de façon bien plus assumée, est mené par un frontman tout de tatouages vêtu, mais l'attention se focalisera sur le bassiste, qui en fait définitivement des caisses à poser à qui mieux-mieux et donnant du sourire ultra brite en veux-tu en voilà durant tout le set. Mais s'il y a une chose qu'on ne peut pas enlever aux Parisiens, c'est qu'ils furent les premiers à réellement lancer la bagarre dans le pit avec l'apparition des premiers mosh sous les coups de leurs breakdowns.
Mais la tension monte réellement d'un cran avec General Lee. Le groupe est bien connu de public nordiste et de la scène sludge et postcore en général, ce qui fait que leur patronyme m'est déjà arrivé mainte fois aux oreilles. C'était pourtant la première fois que je me trouvais confronté au groupe en live et j'étais donc impatient d'en voir le résultat. Ce que l'on peut noter d’emblée, c'est que leur coté sludge passe un peu à la trappe dans cette configuration, car ici, on a droit à un concert bien rentre dedans, qui tape dur ! Les titres s’enchaînent, interprétés par un groupe forcené au chanteur possédé qui n'hésitera pas à descendre dans la fosse pour aller remuer des culs, avec sur le dernier titre, un petit wall of death qui verra un des guitariste y faire le tour tout en jouant de son instrument.
Changement total d'ambiance, Celeste entre en scène ! Ça faisait un bout de temps que je n'avais plus vu la formation lyonnaise en live, le Hellfest 2012 si je ne me plante pas, dans des conditions totalement différentes de ce que le groupe a l'habitude de nous proposer. Mais ici bien heureusement, on a le droit aux conditions habituelles : salle plongée dans le noir, ne laissant apparaître que les lumières rouges frontales des musiciens qui n’apparaîtront sous notre œil que lors des assauts stroboscopiques, même si le fait que l'on soit ce soir dans un ancien hangar fait qu'il y avait une ou deux source de lumière parasite qui, même si elles étaient minime, empêchaient de trouver les ténèbres absolus et donc une immersion totale.
Qu'importe, Celeste va donner ce soir un concert énorme. Lourd, violent, hypnotisant, malgré un chant trop en retrait (comme sur la deuxième tête d'affiche qui suivra d'ailleurs), Celeste va plonger la salle dans sa mélasse malsaine, nous plongeant dans les méandres de son âme torturée dont on arrivera à sortir qu'une fois le dernier larsen éteint. Retranscrire la set list de ce soir en est d'ailleurs est une tâche ardue, tant la musique de Celeste nous est balancée comme un bloc implacable, nous emportant dans son torrent de violence pour nous emmener dans un état proche de la transe, où notre tête, maintenant sous cette eau noire, nous empêche de discerner et retenir, mais gageons que nous avons eu une set list axée sur son dernier et excellent album Animale(s)
Pour preuve, il n'y a qu'a voir certain dans le public, où leur extase frénétique les a emmenée tellement loin, isolés de ce qui les entoure dans une transe globale, qu'il en arriveront à péter leur lunettes on ne sais trop comment. Malheureusement, certains n'ont pas l'air d'arriver à rentrer complètement dans le set des Lyonnais, mais que voulez-vous ? L'élite n'est pas à la portée de tous ! Un petit détail me chiffonnait tout de même au milieu de cette expérience de noirceur, une sorte de bruit de fond qui revenait durant les parties plus calmes et qui m’aliénait un peu le total oubli de soi en transe, une fois la musique arrêtée, il se révéla : l'alarme incendie. Putain.
On quitte son voyage dans l'espace éthéré pour rerentrer dans la musique en mode bagarre, Rise Of The Northstar vient conclure cette édition du Noise Dreamer Zone par son hardcore à la sauce citron. Et ça tape dure avec une entrée en matière dans le vif du sujet avec maintenant l'habituel enchaînement de début de set What The Fuck/Welcame/Bososoku/Bejita’s Revenge/Sound Of Wolves, Et ce que l'on peut dire d’emblée suite à cette entrée en matière mirobolante, c'est que le groupe est en grande forme ce soir, à l'image de son frontman qui arpente la scène en large et en travers, tendant son micro à chaque occasion pour les sing along, à des premiers rangs qui ne demandent que ça. Dans le pit, comme d'hab, ça enchaîne mosh, jump et circle pit avec quelques wall of death pour pimenter le tout, on notera que le nombre de slammers ce soir était raisonnable malgré la facilité pour monter sur scène, ce qui n'est pas pour me déplaire.
Dunkerque, c'est juste à côté de Graveline et sa centrale, la place idéale pour que ROTNS nous offre un petit Phoenix, leur morceau écrit afin de récolter des fonds pour aider les victimes du tsunami et de la catastrophe de Fukushima en 2011 et qui bien évidemment reçoit une énorme réponse du public en retour ! Après avoir fait péter quelques cordes vocales sur la fin du morceau, Vithia nous donne un petit instant démago où Vithia nous tient un discours du genre « ce soir, on voit des gens mosher, slammer et y en a même qui font du headbanging, ça prouve qu’il n'y a pas plusieurs scène ce soir, mais qu'il n'y a qu'une scène » avant de lancer Blast'Em All qui fait donc lui aussi, son petit retour dans la set-list.
La suite du live se fait sous la même intensité, les Parisiens ne montrant aucun signe de faiblesse et on arrive rapidement à la fin du set avec son désormais célèbre Samouraï spirit , au refrain forcement rempli par les fans du groupe, encore une fois bien nombreux ce soir. Après avoir une ultime fois écrasé l' « Eglise des dunes » sous le breakdown de Simon Says, les Parisiens quittent une première fois la scène. Première fois car sous la demande les voilà qui reviennent pour un rappel (un vrai et tout, genre qui n'est pas marqué sur la set list) afin d’interpréter Protect Ya Chest
Encore une fois ROTNS nous sort du grand spectacle. Mieux encore, on a ici un des meilleurs concert que j'ai pu voir de la bête à trois yeux, tellement que, alors que le Hellfest se profile, je ne sais pas encore si je vais allez voir Mütiilation, que je ne risque pas de revoir de si tôt, ou de voir tout court ; ou aller me voir les Rise Of The Northstar pour la 4e fois en 6 mois, mais où je suis sûr de me prendre une nouvelle dérouillée en bonne et due forme.
What The Fuck
Welcame
Bososoku
Bejita’s Revenge
Sound Of Wolves
Phoenix
Blast'Em All
Again And Again
Authentic
Demonstrating My Saiya Style
Samurai Spirit
Simon Says (breakdown)
Protect Ya Chest