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Album

11 avril 2015 - DarkMorue

Liturgy

The Ark Work

LabelThrill Jockey Records
styleTranscendental Metal mes Couilles
formatAlbum
paysUSA
sortiemars 2015
La note de
DarkMorue
3.5/10


DarkMorue

Un mec qui écrit des trucs.

Hunter Hunt-Hendrix est un personnage insupportable. Déjà que prendre HHH comme pseudo donne envie de foutre un point Godwin dès la seconde ligne de la chronique, les élucubrations transcendantales hipster abruties du bonhomme ont suffit à complètement massacrer sa réputation sur le web. En même temps ce mec l'a mérité : il est imberbe. C'est vrai quoi. Qu'un gros barbu peinturluré poignarde des gens, fasse des saluts nazis dans la forêt et trucide des animaux sur scène, c'est pas grave, ça fait partie du jeu et du folklore, mais qu'un petit jeune avec une tête de geek raconte des trucs faux sur le Black Metal et sorte un bouquin philosophique dessus, oulalalalah non, là ça va pas, direct la potence. Hahaha, ces éternelles guerres hipsters me feront toujours rire. La magie du double standard conservateur. On en est quand même arrivé à un point où la scène a développé un fort noyau de hipsters anti-hipsters, où chaque groupe du trou du cul du monde ayant sorti une pauvre démo de Black Orthodoxe ou de Death obscur et dense dopé au souffre aura tout de suite un millier de suiveurs et simultanément autant de détracteurs qui cracheront sur eux parce qu'ils ont fait 10euros de bénéfice en jouant dans un bar devant 30 personnes. Il paraît que c'est logique. Sachant qu'à côté les groupes de Death Mélo ou de Fusion en chient à percer mais on les nique quand même par principe parce qu'ils sont mainstream. Lol. Bref. Voilà pour poser le décor de cette pseudo hipsterisation de merde, genre dans lequel officie de toute façon Liturgy depuis le début de manière au moins pleinement assumée.

Parce que bon, faut quand même poser ses couilles sur la table pour sortir en même temps que son premier album un manifeste pour décrire la nouvelle ère du Black Metal et s'inclure explicitement dedans. Ce garçon mérite un peu des claques, encore pire avec ses interviews où il prend une voix grave forcée limite parodique pour montrer à quel point c'est important pour lui quand il parle d'ecstasy et de transcendance dans sa musique. MAIS. Un truc qu'on pouvait pas retirer, c'est que les deux premiers albums suivaient. C'était ultra rageur tout en étant illuminé à un point éblouissant, et relativement inédit fait de cette manière là pour du Black Metal (bon d'accord Krallice restait une influence notable). Et quoi qu'on dise, tout le monde se souvient des baffes psychédéliques que sont les morceaux phares "Returner", "Glory Bronze" et "Pagan Dawn", qui si elles ne mettent pas tout le monde d'accord sur la démarche, ont le mérite d'être crédibles et d'aller au bout du truc. Si il y a une paire d'années tout le monde voyait le split arriver à cause de conflits dans le groupe et de plein de départs, un nouveau batteur et un bassiste neuf ont rejoint notre HHH et Bernard Gann, pour nous livrer ce "The Ark Work" qui va faire couler beaucoup d'encre. Et autant j'ai été indulgent jusque là et suis du genre à soutenir les projets qui font rager les gens, autant là faut ptet arrêter les conneries parce qu'on vire au foutage de gueule.

Tout cet album respire le "on est au-dessus, si vous aimez pas c'est que vous avez pas atteint l'extase de la lumière du firmament du renouveau, léchez-moi les couilles s'il vous plaît vous pouvez pas test ma puissance". Je veux bien qu'on sorte du carcan. Qu'on tente de faire quelque chose de nouveau. Qu'on ait des prétentions pareilles mérite des baffes d'accord mais jusque là le projet avait le mérite de légitimer son existence en proposant un Black Metal bien à part. Là maintenant, NON. Il n'y a en fait juste plus rien de Black Metal dans "The Ark Work". Tout démarre par "Fanfare", intro qui a probablement été faite un soir où Summoning était ivre mort et a eu envie de jouer du clavier avec le front, et pis ça enchaîne. "Follow" ne ressemble à rien, sorte de mélange entre les guitares Black Metal étincelantes originelles et un bordel pas possible foutu par-dessus pour faire genre c'est trop riche alors qu'en fait non. Riffs pauvres et nazes noyés sous des effets pas possibles et faisant saigner les tympans, et le chant... Adieu les cris déchirants, maintenant c'est que du clair nasal et mal chanté, carrément arrogant, comme un gros majeur enfoncé dans le rectum mais de manière transcendante hein. C'est pas une question d'être ouvert d'esprit ou de pas accepter quand c'est borderline. Ou de renier une évolution. Là, on se fout de notre gueule, purement et simplement. C'est juste pas agréable à écouter, y'en a tellement qu'on dirait presque du Spermswamp par moments, c'est vomitif et ça donne le tournis, l'ambiance ne prend plus, stop.

Et le pire c'est que sur le web y'en a beaucoup qui s'astiquent la nouille là-dessus. Pour cette quête de spiritualité. Alors que non. On dit adieu aux tornades de blasts et aux bombardements de rayons solaires passés, maintenant c'est des riffs recyclés, un mec qui chante faux avec le nez et des arrangements bordéliques à un point qu'on a du mal à croire sérieux. Le paroxysme est atteint en de nombreux points, mais surtout ce "Vitriol" juste ahurissant qui mène jusqu'au bout le parti pris revendiqué de HHH de donner un côté plus électro et moderne, les gros beats et le flow dégueulasse se mutant cette fois en sorte de Rap US ritualiste à tomber à la renverse tellement on ne sait pas quoi en penser. Tellement radical qu'on en vient à apprécier le délire, mais trop répétitif pour transformer l'essai. Parmi les morceaux cools qu'on a envie de détester mais qu'on y arrive pas, on note aussi le final bien plus Black dans l'esprit "Total War" ainsi que la pièce maîtresse "Reign Array" et ses 11min30 qui regroupent tout ce qu'on peut faire de mieux dans un tel style brisé. Ainsi que bizarrement "Quetzacoatl", single ultra étrange et hanté par un beat électro qui m'avait juste provoqué de l'urticaire la première fois mais se révèle être ce qu'on peut trouver de plus catchy et abouti au sein de l’œuvre. Le reste, on oublie. C'est dissonant, c'est laid, c'est prétentieux et ça se veut artistique alors que c'est juste profondément n'importe quoi, juste de la matière à conforter les haters et donner du fil à retordre à ceux qui les défendaient jusque là tellement c'est imbitable à se vouloir aussi élitiste.

Non mais sérieusement, à l'écoute de trucs comme "Kel Valhaal" on se demande si c'est pas une vaste blague écrite sous substances par un mec qui s'amusait à tester les nouveaux VSTs installés sur son clavier. Ce morceau est une abomination musicale pure. C'est même pas une question de rentrer dans le délire. C'est pas une question de difficulté d'accès ou de public ciblé. On détruit véritablement toute forme de musicalité, c'est de l'art moderne façon trois traits sur du blanc, titre de cinq lignes et millions d'euros à la vente. Le genre de truc qui aurait pu être vu comme novateur il y a quelques décennies mais n'a plus trop de sens maintenant. Parce qu'en résumé, on a un tiers de l'album parfaitement audible et presque agréable dans sa luminosité, mais les deux autres tiers ne sont qu'un étalage de caca avec le majeur tendu sur la tronche du public. Et ça se permet d'être prétentieux par-dessus ça. Autant par le passé on pouvait passer outre ce côté là, cracher sur le personnage mais le dissocier de son art, autant désormais la démarche a dépassé la musique et mérite qu'on la saque. Non monsieur Hunter-Hendrix, tu n'es pas le futur du Black Metal. D'ailleurs ta musique n'en est même pas. Et même moi qui ne suis pas un Blackeux et qui crache sur les Trve en permanence, j'arrive à discerner que ce projet vire au vaste foutage de gueule. Alors s'il te plaît, arrête un truc, soit la musique soit tes théories, c'est toi qui choisis, merci d'avance.

Tracklist :

1 – Fanfare
2 – Follow
3 – Kel Vahaal
4 – Follow II
5 - Quetzacoatl
6 – Father Vorizen
7 – Haetlegen
8 – Reign Array
9 – Vitriol
10 – Total War

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