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Prenez n’importe quel amateur de Brutal Death et demandez-lui quelles sont les références du genre post 2000. Pour peu qu’il est un minimum de culture sur le sujet, vous pouvez être certain que seront cités Disgorge, Brodequin, Defeated Sanity, Gorgasm et Guttural Secrete et je ne pourrais qu’acquiescer. Cependant si je vous disais que, comble de bonheur, des membres des deux premiers groupes cités s’étaient associés le temps d’un album ? Alléchant non ? C’est pourtant ce qui s’est produit en 2003, lorsque les frères Bailey, membres fondateurs de Brodequin, rejoignent le célèbre Matti Way, à l’époque chanteur de Disgorge et ex-Cinerary (groupe qui comptait également Jamie Bailey dans ses rangs). Pour compléter le tableau, on demande à Jon Engman, batteur de… Brodequin pour s’installer derrière les fûts.
Tout s’enchaina rapidement une fois tout ce petit monde réunit. En effet, un an plus tard sortait le seul album à ce jour de la formation, Dawn of Ash, sobrement mais efficacement illustré par Jamie Perez. Il ne reste plus qu’à trouver un label pour que sorte l’objet et réponse fut trouvée via feu Unmatched Brutality Records, un nom qui résonne encore comme un pincement au cœur pour tous les fans du style tant son catalogue était de qualité (Brodequin, Guttural Secrete, Orchidectomy et j’en passe).
Pour faire simple, les fans de Disgorge et de Brodequin vous restez, les autres dehors. Dawn of Ash n’est pas là pour faire dans l’originalité mais pour combiner les points forts de ces deux grands noms du genre. Pour cela vous prenez l’impressionnante voix débouche chiotte de Matti Way qui réalise ici sans aucun doute une de ses meilleures performances de part l’intensité de sa voix, mais également par son débit. Comme chez Disgorge, il y a du texte à la pelle et il en faut du courage pour les sortir ! Chapeau bas donc à Monsieur Way. Vous continuez la recette en ajoutant le riffing facilement identifiable d’un des maitres du genre, Mike Bailey, entremêlant technicité, efficacité et groove comme il le faisait si bien chez Brodequin (RIP). Prenez enfin Jamie Bailey (basse/backing) dont la voix n’a rien à envier à celle de Matti Way et la rapidité d’exécution et la force de frappe de Jon Engman et vous obtenez un des meilleurs disques du genre de la décennie.
Pourquoi Disgorge et Brodequin font partie du wagon de tête du style hormis les innombrables qualités musicales de leurs membres ? Pour l’ambiance qui s’en dégage bien évidemment et Dawn of Ash n’en manque assurément pas ! Que cela passe par le biais de divers samples disséminés en début et fin d’opus ou par le fait d’avoir une production volontairement sale et old school (mais parfaitement compréhensible attention). C’est d’ailleurs en ce point que Liturgy se démarque quelque peu de Brodequin, le tout est un peu moins bordélique et on se repaire plus facilement aux structures et aux riffs de Monsieur Bailey. Comme chez son cousin Disgorge, les textes, à l'image de la pochette, sont très anti-religieux, ce qui colle avec l'ambiance générale de l'opus et les dissocient de toute la masse qui n'ont d'yeux et d'oreilles que pour le gore à outrance.
Pour couronner le tout, le quatuor vous gratifie d’une reprise de Disgorge et une de Brodequin pour arriver à la limite fatidique des trente minutes (avec l’aide d’un sample de quatre minutes). Mais pour ce genre de Brutal Death, mieux ne vaut pas trainer en longueur et aller directement à l’essentiel, ce que ce disque fait à merveille.
Vous l’aurez compris, vous avez là un disque regroupant le meilleur du Brutal Death Metal dans sa forme la plus extrême, composé et interprété par l’élite du style. A bon entendeur…
1. Shrine of Moria
2. Shrouded in Suffering
3. Scars of the Saints
4. Dawn of Ash
5. Worship Incise
6. The Bishop's Gathering
7. Wounds of Christ
8. Solemn
9. The Acolyte's Exoneration
10. Cognitive Lust of Mutilation (Disgorge cover)
11. Infested with Worms (Brodequin cover)
