Un mec qui écrit des trucs.
Whorion.
Ce nom bute je trouve. C'est concis, ça claque, c'est astral et bourrin, c'est parfait. On ferme juste les yeux sur le côté "ta Mère la Constellation" et on approuve. Et donc, pour aller au plus bref, après un plutôt convaincant premier EP il y a à peine 1an, en bon gros Space Opéra Metal Extrême qui se targuait d'une armada de claviers dans le seul but de démolir la tronche, les voilà déjà qui débarquent avec un opus complet, bien plus conséquent, avec pour seul changement de line-up un guitariste qui a foutu le camp et s'est fait remplacer par celui des plutôt cools Damnation Plan. Toujours un artwork qui fleure bon la nébuleuse de Galactus, toujours un son nucléaire d'une surproduction over-compressée pour une fois on ne peut plus à propos, c'est toujours beaucoup trop, bref, celui qui connaît la précédente réalisation sera à peu près en terrain connu, c'est à dire du Symphonique Spatial de méchant qui combine Xerath à SepticFlesh, des vents cosmiques chargés en astéroïdes et en croiseurs galactiques, avec la finesse de Michael Bay et la grâce d'un Hans Zimmer qui bosserait sur le prochain Riddick. Death Symphonique de l'Espace, deal with it.
Bref, voilà. On a tout ce à quoi on s'attend quand on a écouté le premier. C'est direct et sans fioritures malgré le spectre sonore saturé. Et vas-y que ça explose, que ça double les gros matraquages de batterie par des claviers stellaires et autres chœurs, c'est bourrin, ça rentre dedans et ça nous impose son epicness sous le nez. Là, sans aucune subtilité. ET MAINTENANT TU LE SENS MON COSMOS PD HEIN HEIN ? Pendant 37min, et après on remballe. De la même manière que le "Titan" de l'année dernière, c'est un peu beaucoup de bruit pour rien et un peu inégal, mais pas du tout dénué d’intérêt. Enfin voilà, vous avez compris le truc. Whorion essaie même pas de faire dans la subtilité et livre un Metal Moderne over the top qui plaira à tous ceux qui kiffent mater des étoiles qui explosent et des batailles spatiales de fou furieux avec un budget qui crève l'écran. Comme ce que fait Mechina pour parler d'un genre très très similaire, mais en encore plus bourrin et rentre-dedans. C'est dire, vu que le groupe sus-cité est déjà pas bien fin dans sa démarche. Sauf que bon, il y a quand même un problème, qui est qu'on retient rien de rien à ce qu'il se passe là-dedans. Et pour ce créneau, ça fait la différence sur le long terme, parce que si on est bien contents d'en prendre plein les yeux la première fois, le réflexe d'appuyer durablement sur Replay en est plutôt amoindri.
Clair que ça en met plein la gueule. Mais à trop charger le spectre sonore on finit par oublier de marquer les esprits. Okay ça growle et ça riffe, la grandiloquence nous fait sentir tout petits devant un tel destructeur de mondes, mais ça entre dans une oreille et ça sort par l'autre. Dans l'EP précédent, on retenait "The Great Mass Suicide". Dans "The Reign of the 7th Sector", rien de rien. Tout juste on se fait coller au mur devant la débauche de brutalité d'une "Forbidden Light" qui dégaine les gros gros blasts, devant la furie Death Technique "Immaculate" (et son final pour le coup épique à mort) et l'interlude hollywoodien "Gates of Time", mais sinon euh... Bah voilà. On se prend un gros monolithe cosmique sur le haut de la tête, on se fait bombarder de rayons lasers et de photons, on se dit que c'était cool et on le range. Parce qu'à aucun moment Whorion ne se pose pour balancer une mélodie, un truc poignant, un repère, je sais pas. Parfois les explosions s'arrêtent pour relancer un break angoissant, des violons tissent des trucs, des nappes de claviers spectrales hantent la musique, mais là où on attendrait un moment épique et poignant bah finalement on retrouve que du blast et des supernovas, et bon, autant dans ce genre de blockbusters on sait tous que la bataille finale dans un champ d'astéroïdes est le climax le plus attendu des spectateurs, autant si le contexte est pas posé on reste indifférents devant les aspects techniques purs, bluffants mais vains.
C'est bien le seul souci d'un album ultra riche et dans un genre en pleine expansion, mais merde, il est pas négligeable comme défaut. Alors d'accord, pour ceux qui veulent juste se faire catapulter dans une galaxie lointaine et se plonger dans le vif de l'action, rien à redire c'est le panard. Parce que ça va vite, ça bourre la gueule et ça décape sévère dans son gigantisme abusé. C'est comme si on écoutait la BO Death Metal du dernier The Hobbit porté dans l'univers de Star Wars qui aurait été racheté par Marvel (avec une comparaison comme ça on voit à quel point j'en ai chié pour trouver un Space Opéra action 100% qui ait de la gueule, soyez indulgents). Donc si pour vous trop c'est pas encore assez, foncez. Moi, j'aime bien quand ça tabasse tout du long et que ça en mette plein les mirettes, mais sans les moments de bravoure, la scène culte dont on se souvient encore plusieurs années après avoir matté la pellicule, ça perd de sa saveur. Star Wars V amputé de la bataille de Hoth et de Dagobah (la planète hein, pas l'autre chiasse de Marseille) aurait quand même été un bon film mais aurait sonné incomplet. Ben là c'est pareil. Faites nous davantage rêver par la suite plutôt que vouloir absolument nous tabasser au sol au canon ionique s'il vous plaît messieurs les Finlandais. Merci.
Tracklist :
1 – Flesh of Gods
2 – When the Moon Bled
3 - Awakening
4 – Blood of the Weak
5 – Forbidden Light
6 – Gates of Time
7 – Immaculate
8 – Arrival of Coloss