Terror + Nails + Redemption Denied + Risk It + Confusion
Petit Bain - Paris
Chroniqueur doom, black, postcore, stoner, death, indus, expérimental et avant-garde. Podcast : Apocalypse
Alors qu'ils ont terminé d'enregistrer leur prochain album studio en tout début d'année, les gourous du hardcore made in LA de Terror s'embarquent dans une tournée européenne avec du beau monde en première partie : Nails, Redemption Denied et Risk It. Retour sur leur escale au Petit Bain.
Ce sont les Lillois de Confusion qui ont ouvert la soirée, mais la SNCF ne m'a autorisé à profiter que d'une moitié de set. Le chanteur annonce un reprise de The Exploited quand j'arrive sur la péniche. Le son des cordes est un peu faible, écrasé par une batterie bien trop mise en avant, mais l'énergie est quand même là. La salle est encore assez vide ce qui n'empêche pas le groupe de mettre toute sa volonté à défendre sa musique, un hardcore assez classique mais efficace.
Setlist de Confusion :
01.Intro
02.Not Negate, Just Bitter
03.Ceremony
04.Morceau sans titre (mais il va en avoir un bientôt m'a dit le chanteur)
05.Don't Let
06.Dogz
07.Waiting For Better Days
08.Prove Me I'm Wrong
09.No Way Back
10.The S(h)ame Old Story
11.FTR
C'est ensuite au tour de Risk It de mettre le couvert et les Allemands le font avec hargne et colère. Le pit n'est pas encore très dense et les premiers mosheurs professionnels passent à l'action à grand coup de moulinets et de kicks dans tous les sens. Sur scène les mecs s'éclatent, balançant des gros morceaux de rage en dur tout en gardant une complicité visible, chacun allant de sa petite taquinerie à son comparse le plus proche, sourire aux lèvres en permanence (sauf quand le riff en cours nécessite une tronche de méchant). Petite précision avant de continuer : le hardcore n'est pas mon style de prédilection et mon oreille n'est pas particulièrement exercée au genre, d'où un manque de sensibilité aux nuances.
Setlst de Risk It :
01.Takeover
02.Distorted Thoughts
03.Ejected
04.Restless
05.The Only Thing
06.Set On Fire
07.Snakes On Our Side
08.Choose Or Be Chosen
09.Disappear
10.Baric
11.Who's Fooling Who ?
Redemption Denied arrive ensuite en scène et applique la même recette (en tout cas pas de différence notable pour moi) : riffing qui envoie du bois, chant plein de férocité et cette fois le son est bien équilibré. Dans le pit c'est n'importe quoi, les rangs des mosheurs se sont agrandis et diversifiés, judoka et yamakasi sont maintenant de la partie et visiblement le ridicule ne tue pas (bonjour toi qui fait le poirier sans raison). Le chanteur déplace sa grande carcasse d'un bout à l'autre de la scène comme un lion en cage pendant que le reste de l'équipe s'applique à mettre la violence au coeur du propos. Ca bastonne, ça cogne, c'est bien du hardcore.
Setlist de Redemption Denied :
01.Intro
02.Affliction A.D.
03.Life Sentence
04.Solace
05.Before
06.Restless
07.Asylum
08.Lex Talionis
09.Face The Silence
Arrive ensuite ce qui est la raison première de ma présence à cette soirée : Nails. Même si la musique des californiens puise grandement dans le hardcore, leur folie furieuse leur permet d'aller encore plus loin et de toucher des choses bien plus dans mes goûts, grind et crust se mélant dans l'ensemble. La grande question est : combien de temps vont-ils jouer ? Fort de deux albums d'environ 20 minutes chacun, Nails est maître dans l'agression directe, rapide et sans concession. C'est d'ailleurs la tournure que prend leur set dès les premières secondes. Le son est parfait, la crasse latente et visqueuse qui marque les albums ressort parfaitement. Todd Jones dégueule les paroles à grand renfort de nuages de postillons de diamètres divers pendant que derrière, la batterie de Taylor Young subit les blasts de son maître. Dans la fosse c'est le bordel, les mosheurs encore plus nombreux continuent de brasser du vent. Que se soit sur les passages plus lourds ou pendant les agressions speedées, Nails produit un chaos dense sans discontinuité. En un peu plus d'une demi-heure, tout est dit. Un poil plus de contenu n'aurait pas été de refus, mais devant la compacité de la chose, il faut savoir rester raisonnable.
Les salauds jouent sans setlist et ma mémoire étant ce qu'elle est, la restitution est difficile.
Enfin Terror entre en scène et là, même pour un simple curieux comme moi, la prestation vaut le détour. Dès le premier accord de The 25th Hour (extrait du prochain album du même nom à venir), une pluie de slammeurs s'abat sur le Petit Bain. Non-stop pendant la cinquantaine de minute du set, des types (et des nanas) squateront la scène en vue de s'envoyer tête la première dans les bras des premiers rangs. Le son a encore pris en volume et franchement, impossible de résister à l'énergie de Scott Vogel et ses sbires. Même la caisse claire de Nick Jett rendra l'âme au bout de quelques morceaux. Le set est sans temps-mort, et quand Vogel prend la parole entre deux morceaux, c'est simplement pour demander plus de baston dans le pit. Le public est acquis au groupe, tous les choeurs sont repris par la salle, une ferveur pleine de passion qui reste assez spécifique au genre et toujours agréable à ressentir. Le chanteur de Redemption Denied vient mettre quelques mandales aléatoires au milieu du pit et Todd Jones remontera sur scène avec sa gratte le temps d'un morceau. On aura droit à un inédit (sobrement intitulé New Song sur la setlist) mais ce sont les classiques qui rendent complétement tarés les fans. Et quand Terror entame Keepers Of The Faith annoncé comme le dernier titre de la soirée, la scène est envahie dans la seconde et le pit se transforme en une arène sans loi.
Même sans être un fondu de hardcore classique, impossible de résister à la décharge d'adrénaline de Terror. C'est dans la sueur et le sang que s'est passée cette soirée au Petit Bain et putain, c'était bon !
Setlist de Terror :
01.The 25th Hour
02.Better Off Without You
03.Stick Tight
04. One With The Underdogs
05.Return To Strengh
06.Live By The Code
07.Spit My Rage
08.New Song
09.Life And Death
10.Push It Away
11.You're Caught
12.Overcome
13.Keep Your Mouth Shut
14.Keepers Of The Faith