Children of Bodom + Decapitated + Medeia
Zénith - Paris
Avocat le jour, rédacteur sur Horns Up la nuit et photographe à mes heures perdues.
Ce mercredi 23 octobre 2013, le Zénith de Paris accueillait Children of Bodom. Chantre du death mélodique finlandais, le groupe bénéficie d’une solide reputation en France. Après la sortie récente d’Halo of Blood, huitième album studio du groupe, on attendait tous de pied ferme le groupe. D’une part car c’est toujours un plaisir de les voir en live, d’autre part car après de nombreuses années et deux albums très médiocres, HoB a ravivé ma flamme pour le groupe. Accompagnés par Medeia et les polonais de Decapitated, le soirée s’annonçait donc excellente.
Medeia :
Medeia est un groupe de death métal alternatif (d’après leurs propres termes). Originaire de Finlande également, leur style est effectivement difficilement qualifiable. Si la base est clairement du death métal, certains éléments peuvent rapprocher du death mélodique (Solos / rythmiques techniques) ou du deathcore.
Sans pour autant être excellente, la prestation du groupe a en tout cas été très dynamique. Cela bouge beaucoup (surtout les guitaristes d’ailleurs), c’est communicatif et plutôt efficace. L’un des deux guitaristes ira même dans le pit photo jouer et entrer en contact avec la populasse des premiers rangs.
Un set humble qui donne plutôt envie d’en écouter plus. Je jetterai donc une oreille à ce groupe qui m’était inconnu à ce jour.
Setlist (A confirmer):
We All Fail
Abandon All
The Unseen
The Burning
Descension
Iconoclastic
Misery Prevails.
Decapitated :
Après quelques minutes de balance et de vide, le groupe entre sur scène. La foule est bien plus compacte que pour Medeia puisque l’heure de Children of Bodom est bientôt venue.
Dès le premier titre, on fait le constat que le son n’est pas terrible. Et ce sera malheureusement comme ça toute la soirée. Pas de quoi renforcer mon attention sur la musique d’un groupe qui ne m’a jamais vraiment époustouflé.
Ce n’est pas très original, pas nécessairement foufou sur scène malgré les mouvements de Adrian Kowanek. Bref, un show en demi-teinte. Mais je ne suis pas vraiment un grand fan du groupe et de leur musique, donc je ne suis nécessairement pas partial.
A en croire les premiers rangs et la fosse, certains ont surement su apprécier le show des polonais.
Setlist (de mémoire) :
Silence
Pest
Day 69
404
Carnival is Forever
Homo Sum
Spheres of Madness
Children of Bodom :
Children of Bodom en live est toujours un bon moment. Que ce soit en festival ou en tête d’affiche, le public répond toujours présent pour applaudir les finlandais. Et si ce soir les organisateurs ont peut-être prévu un peu grand (le Zénith devait être rempli à moitié tout au plus – soit un peu plus que le Bataclan), on ne va pas se plaindre de pouvoir apprécier un spectacle dans ces conditions.
Leur performance au Bataclan l’an dernier m’avait laissé un gout doucereux en bouche. J’en attendais donc beaucoup du groupe, surtout après la sortie de l’album Halo of Blood qui, contre toute attente, m'a ravi, après 8 ans de disette.
Et c’est après une brève introduction sans fioritures (le groupe nous avait habitué à plus de folie !) que COB entre sur scène avec Transference, le single de leur dernier album. Dynamique, mélodique, on rentre vite dans le vif du sujet et je sens déjà les kids du Zenith pousser fort sur les barrières. La pression ne va d’ailleurs pas retomber de si tôt avec l’enchainement Silent Night, Bodom Night et Sixpounder. Deux mastodontes du groupe que ces derniers ne jouent au final pas si régulièrement que ça (pour la seconde en tout cas).
Halo of Blood, même si elle n’a pas vraiment été aidée par un son très médiocre qui ne permet pas d’apprécier la subtilité de tous ses riffs, rend plutôt bien en live. Je préfère toutefois Scream for Silence, qui la suit, que j’ai trouvé vraiment très efficace (probablement dû au fait que seul le clavier était parfaitement audible dans le mix). D’ailleurs, je crois savoir que le public aussi. On voit beaucoup de mouvements dans la foule, quelques slammeurs et de nombreux cris !
Alexi Laiho aura d’ailleurs réussi à soulever la foule en communiquant beaucoup avec elle ce soir. Et si l’on fait abstraction de tous les fuckin’ lancés à tort et à travers, c’est plaisant de le voir parler beaucoup plus qu’avant avec le public. On aura même eu le droit à un speech en français d’Henkka qui nous apprend qu’il a appris le français à l’école quand il était petit. De quoi rapprocher le groupe du public.
Bref, c’est à ce moment que Kissing the Shadows est annoncée. Tous les guitaristes du Zénith qui se sont déjà arrachés sur cette chanson frissonnent, et c’est parti pour 5 minutes de déception ! Bon, je suis un peu dur, mais il faut reconnaître que le groupe n’a jamais vraiment réussi à la jouer correctement en live. Non seulement il y a des pains (mais on est tout à fait d’accord que le solo est très technique et que jouer les leads en gueulant ce n’est pas aisé) mais en plus le son n’est pas bon et on manque la moitié des éléments. Cela fait trois fois que j’entends ce titre en live et j’attends toujours la bonne surprise. Dommage car, sur cd, c’est surement l’un des meilleurs du groupe. Pour ceux qui ne tendent pas trop l’oreille ou qui font les fanboys de base, il y a quand même moyen de se laisser emporter par le rythme de batterie et la dynamique exceptionnelle du titre.
Après une Lake Bodom toujours aussi bonne et un Hatecrew Deathroll sans plus (pourquoi ne font-ils plus chanter le public sur le refrain, au pire on gueule en yaourt si on ne connaît pas les paroles, mais laissez nous chanter !), le groupe enchaine avec Dead Man’s Hand on You. Je suis à la fois surpris et content que le groupe ait joué ce titre. C’était un peu un test pour le groupe. Un rythme très lent, une voix d’Alexi Laiho tantôt murmurée tantôt criée. C’est la première fois que le groupe nous proposait ce genre de titres sur cds. Alors voir l’essai transformé en live n’était pas acquit. Et je dois dire que si un tel titre ralentit évidemment le rythme du concert, cela ne m’a pas déplu. Le jeu de light (boule à facettes les mecs, Children of Boney M) donnant une super dimension à ce titre. Bref, une bonne surprise. Dommage qu'on ait pas pu écouter All twisted et One Bottle and a Knee Deep pour se faire un avis...
L’enchainement avec Are You Dead yet ? est efficace car les titres ont des tempo relativement similaires. Surtout ce titre est très apprécié du public parisien. Bon, le groupe joue ensuite Blooddrunk, tout le monde a l’air aussi d’aimer. Mais je vais me censurer sur celle-ci.
A chaque concert de Children of Bodom je passe un coup de gueule, à juste titre bien évidemment. Donc là je ne peux échapper à cet écueil. Avez-vous déjà écouté plusieurs lives de l’époque où Alexander était le guitariste rythmique ? C’est simple : il jouait sa partie et n’ajoutait d’éléments que lorsqu’il jouait des leads (comme sur le titre Children of Bodom ou Downfall. Et c’est là où Roope me fatigue. Le finlandais est un excellent guitariste, je n’en doute pas. Mais lorsque le son n’est déjà pas terrible, avoir un guitariste rythmique qui place des plans tapping, des harmoniques artificielles partout ou autre fantaisies dans les aigus alors que son guitariste lead s’agite, cela rend le tout un peu brouillon. Et malheureusement c’est souvent le cas. Stick to your part, man !
Après cette petite aparté, revenons en au concert. Le groupe aura balayé l’ensemble de ses albums ce soir (ou presque…). Quatre titres du dernier album (Halo of Blood, Transference, Scream for Silence et Dead Man’s Hand on You), une de Blooddrunk (éponyme), deux de AYDY ? à savoir In Your Face et AYDY ?, deux de Hatecrew Deathroll (Sixpounder et Hatecrew Deathroll), trois de Follow the Reaper (Kissing the Shadows, Everytime I Die et Hate Me), trois de Hatebreeder (SNBN, Downfall et Toward Dead Ends et enfin Lake Bodom tiré de Something Wild.
Vous n’avez rien remarqué dans cette énumération ? Vraiment ? Vous pensez que j'ai pris tout ce temps pour ne pas arriver quelque part ? Un show de Bodom est BON quand il n’y a aucun ou peu de titre de Bloodrunk et Relentless Reckless Forever. La période de vide sidéral du groupe. C’est un fait. Et faire des phrases courtes avec des points à la fin me donne évidemment raison. Ok ? Merci.
Et c’est là que vient le clou du spectacle. Un témoignage grandeur nature que les premiers albums de Bodom sont excellents en live. Everytime I Die est juste excellente. Et si je suis un peu déçu de voir que le groupe a cette fois-ci un peu accéléré le tempo de la chanson (alors que toute sa force ressort de son caractère lent et pesant), c’est toujours un plaisir de l’entendre. Mais la surprise du soir (pour ceux qui ne se spoilent pas en suivant les setlists de la tournée du groupe comme moi) vient de Toward Dead Ends, le remarquable titre de l’album Hatebreeder. On n’en demandait pas tant. Ce titre a vraiment tout, et même si le son ne nous permet pas d’apprécier pleinement les plans en sweep d’Alexi, le tout reste d’excellente facture et on a hâte que le groupe imite certains de ses contemporains en nous jouant tout Hatebreeder, un jour…
Comme à l’accoutumée, le groupe ne « termine » pas le titre dont il n’aime surement plus l’outro et enchaîne directement avec Hate Me !. L’un des meilleurs titre en live du groupe et ce soir. Tout le monde s’égosille sur les refrains, la vie est belle.
Mais surtout, il est venu le temps du meilleur titre du groupe, live ou cd. Inutile de faire des classements, je pense que le wall of death de la foule et l’excitation dès les premières notes de clavier suffisent à faire de Downfall le gagnant éternel de l’applaudimètre lors des concerts de Bodom. Enfin, jusqu’à ce qu’ils jouent un jour Red Light In My Eyes Part I où là je crierai plus fort que tout le monde. Une énergie débordante, un solo pas trop martyrisé et des lights très efficaces pour un Downfall d’anthologie qui met une bonne rouste aux franciliens.
Après quelques minutes de pose, le groupe revient pour un dernier titre, à savoir In Your Face. Bon, j’ai beau ne rien avoir contre ce titre, je ne suis pas convaincu par le fait de le jouer en dernier. Surtout après Downfall qui, selon moi, devrait clôturer systématiquement leurs shows. Mais c’est de l’ordre du détail car on est pas mécontent d’en découdre une dernière fois dans la fosse sur ce doux pamphlet.
Un dernier morceau du sandwich au jambon à 4 euros acheté sur place englouti, on quitte le Zénith pour aller au métro avec une impression mitigée. Objectivement, le concert a été bien meilleur que ce à quoi le groupe avait pu nous habituer récemment. Alexi est moins « prétentieux » sur scène, le groupe plus proche du public avec beaucoup de communication et une scène relativement épurée par rapport à l’époque. Fini les cotillons, juste eux. Ajoutons à cela une setlist relativement bonne. On peut toujours piailler sur tel ou tel titre mais globalement on a quand même eu le droit à tous les tubes du groupe et quelques titres qui changent la donne (Toward Dead Ends, Dead Man’s Hand on You ou encore Everytime I Die).
MAINTENANT, le son était vraiment horrible et Alexi n'est pas toujours irréprochable dans son jeu. Et ce n’est pas la première fois que le son est mauvais au Zénith, et pour Bodom. J’ai souvenir que le son au Bataclan n’était pas terrible. La seule fois où le son du groupe était (de mémoire) excellent remonte à l’Elysée Montmartre dans la tournée de promotion d’AYDY ?. Enfin, passons. Ne soyons pas trop râleur, ce fut une bonne soirée.
EDIT : bonne soirée, bonne soirée... apparemment il y a eu de nombreux vols de portables et autres. Si maintenant il faut faire attention même dans les concerts de métal, où va t-on...
Setlist :
Transference
Silent Night, Bodom Night
Sixpounder
Halo of Blood
Scream for Silence
Kissing the Shadows
Lake Bodom
Hate Crew Deathroll
Dead Man's Hand on You
Are You Dead Yet?
Blooddrunk
Everytime I Die
Towards Dead End
Hate Me!
Downfall
Encore:
In Your Face