Sólstafir + Nordic Giants
Le Ferrailleur - Nantes
Hardcore // Sludge // Doom // Stoner // Crossover // Black Breath.
Mercredi soir, Garmonbozia offrait la chance à tous ceux qui avaient raté Sólstafir au Hellfest, de se rattraper. C'était mon cas et j'étais donc plus que ravi d'avoir enfin la chance de voir ce groupe qui m'a tant de fois donné envie de voyager et d'arpenter le monde. Accompagnés par un groupe inconnu au bataillon, en tout cas pour moi, c'est donc en curieux que je me rends à la salle dès son ouverture. Etant accompagné par ma collègue Dolorès ça sera donc un live report réalisé à quatre mains, à vous de choisir votre camp quant aux appréciations de chacun.
NORDIC GIANTS
Cook
Comme dit précédemment, je n'avais aucune idée de ce à quoi m'attendre devant ce groupe. Je me suis donc laissé complétement envelopper par leurs chansons et le résultat ne s'est pas fait attendre. Un groupe excellent, des compos toutes très belles, parfaitement exécutées et avec un son irréprochable. Soutenus par un écran diffusant des courts métrage tout au long du concert, les deux géants du Nord, affublés de masques à plumes, de peintures de guerre, et installés face à face, donnent vie complète à leurs chansons d'une douceur sans pareille.
Un peu surpris au début, par le choix de ce premier groupe, mais j'ai très vite été capturé par l'univers ambiant mais parfois très brutal de ces musiciens. Les montées sont toutes absolument incroyables, mention spéciale pour la chanson "Together" qui m'a transporté hors de la salle de concert, je me suis plongé dans les images de "Pencilhead" le court métrage projeté et le piano m'a décroché des frissons par paquet de dix, un moment inoubliable.
C'est donc le sourire aux lèvres et apaisé que je ressors de cette première partie, en ayant encore plus hâte que Sólstafir montent sur scène.
Dolorès
J'avais déjà accroché à ce que j'avais entendu du groupe mais il est clair que je ne m'attendais pas du tout à cela en arrivant devant la scène. Avant même que les lumières sur les musiciens ne s'allument, ce sont les écrans qui prennent le premier rôle. Petit à petit, les éléments s'ajoutent : courts-métrages, personnages aux costumes complètement loufoques, lumières travaillées et psychédéliques, et surtout une ambiance jamais vue au Ferrailleur qui s'installe soudainement. Nordic Giants ont une identité clairement unique, leur show ressemblant plus à une performance artistique complète sur tous les bords qu'à un simple concert.
Les deux musiciens ne sont plus « les deux mecs qui jouent du post-rock/trip-hop étrange », mais ils donnent véritablement vie à ces costumes de contes de fée. En étant placée juste devant le batteur, les lumières et notamment les stroboscopes ont rendu sa manière de jouer complètement surréaliste. Leur présence physique a fait partie de ce spectacle hypnotisant qui appelle à la fois la sensibilité de l'adulte et celle de l'enfant en nous. Le morceau final prend place sur le court-métrage PencilHead, et ces quelques minutes m'ont simplement donné l'impression qu'on m'ordonnait de regarder mon enfance me revenir en pleine face, avec des références visuelles à Miyazaki, Pokemon et bien d'autres.
Le message que j'y ai vu : « retrouve ton émerveillement ». Les compositions aux mélodies entêtantes n'y sont pas pour rien, et aident grandement à l'entreprise. On se retrouve tous abasourdis lorsque les deux personnages se lèvent pour rendre l'espace vide, nous permettant de contempler les dernières secondes d'un des court-métrages précédents qui laissent les spectateurs perplexes. Qu'on aime ou qu'on aime pas, je ne pense pas que cette performance ait laissé quiconque indifférent dans la salle.
Setlist:
Mechanical Minds
The Seed
Through a Lens Darkly
Neotenie
Together
Little Bird
Sólstafir
Dolorès
Première et dernière rencontre en date pour ma part : le Hellfest 2012 qui, si j'étais déjà bien fan à l'époque, ne m'avait pas conquise à cause du son immonde à la place où j'étais, des gens qui parlaient de partout, de l'horaire en pleine journée ensoleillée pour un groupe comme celui-ci... Divers éléments qui ont rendu la chose mitigée.
L'expérience fut différente ici, je ne pouvais clairement pas louper les Islandais dans une salle, avec un vrai public passionné (pour que ce soit complet, cela aide généralement). Je devais bien m'y attendre : la setlist fait honneur au dernier album que j'apprécie beaucoup moins que le reste de la discographie, mais on aura néanmoins droit à des titres de « Svartir Sandar » et « Köld ».
Le concert fut finalement une succession de bonnes surprises et de petites déceptions. Pour commencer dans le négatif : il y eut bien évidemment « Ótta », ou le titre que j'attendais du dernier album. Et puis, le banjo fut expédié bien maladroitement... Si le guitariste peinait déjà à se caler en rythme sur le début du titre, il finit par reprendre sa guitare et laisser la fin du morceau, le moment d'explosion, passer sans que la mélodie entêtante du banjo soit là, en fond, ce qui laisse s'effacer l'intérêt du morceau.
Les choix effectués dans l'album « Svartir Sandar » sont clairement là pour contrebalancer le calme du dernier album : j'aurai la chance de voir l'excellent « Djákninn » monter en puissance sous mes yeux, bien que des passages semblent avoir été raccourcis pour la version live.
Entre, et pendant les titres, Aðalbjörn (guitare et chant) fait clairement sa rockstar. Sólstafir a énormément gagné en popularité ces dernières années, mais je ne m'attendais pas à ce point à ce que l'homme pose pour les photos, tente de manier le public à sa guise. Rien de très gênant finalement, c'est simplement assez contradictoire selon moi pour un groupe aussi planant et éthéré que celui-là. Restent quelques remarques bien drôles, et pour cela on le pardonnera.
Je pouvais clairement espérer longtemps qu'un titre des premiers albums soit joué, mais les titres de « Köld » furent les bienvenus en compensation. Il aurait peut-être manqué un « Love Is The Devil » ou « She Destroys Again » pour dynamiser le set. De même, le rappel se constitue bien évidemment de « Fjara » que tout le public attend, mais également de « Goddess Of The Ages ». Niveau intensité finale et quitte à piocher dans le même album, j'aurais bien vu un concert de Sólstafir se clôturer sur « Pale Rider ».
La plus grosse surprise pour moi fut qu'on a enfin eu droit à du chant juste. Quand on voit à quel point de merveilleux titres pouvaient sonner faux auparavant... A croire que les titres qui mettent bien en valeur sa voix, tels que « Rismál » (qui a séduit le public pour cette raison principale, d'ailleurs) l'ont poussé à s'améliorer.
Pour résumer, le concert fut une bonne expérience, par rapport à l'open air décevant que j'avais pu voir, mais ne fut pas non plus quelque chose d'incroyable. Un très bon moment qui est tout de même passé très vite, alors que le set durait plus d'une heure. Alors je vais simplement faire ma fan chiante : à quand une tournée dédiée aux premiers temps du groupe ?
Cook
A la différence de Dolorès, je ne ferai pas mon "fan chiant" étant donné que ce concert était pour moi une vraie réussite.
Ayant raté la prestation des islandais au Hellfest, Emperor oblige, j'étais plus que ravi d'avoir enfin la chance de pouvoir assister à leur concert. Après une superbe intro, nous voici plongés directement dans l'atmosphère très singulière de ce groupe avec le titre "Köld", où la voix déchirée du frontman fait mouche. La justesse est de mise, tant musicalement que vocalement et ce durant toute la durée du show.
Le voyage s'effectue donc directement, les riffs entêtants de Sólstafir prenant une dimension encore plus importante que sur album. La qualité sonore également au rendez-vous, tous les éléments étaient réunis pour nous faire passer une très bonne soirée.
Les montées de riff prenaient directement aux tripes et les moments plus calmes, propices au repos, tous majestueux. On sent une véritable cohésion au sein du groupe et une certaine passion habite les musiciens lors des morceaux, c'est devenu chose rare et ça fait vraiment plaisir de les voir se donner corps et âme dans ce qu'ils jouent, même si par moment le frontman se rapproche un peu trop du mec pompeux et théâtral.
Nous aurons quand même eu le droit à des titres magnifiques, comme "Djákninn" ou encore "Fjara" qui finissent de conquérir le public déjà emporté au fin fond des plaines islandaises avant un final tout en beauté amené par le titre "Goddess of the Ages" qui offre la meilleure des conclusions possible à un concert qui est passé bien trop vite.
Setlist:
Intro (Nattfari)
Köld
Lágnætti
Rismal
Ótta
Þín Orð
Dagmál
Svartir Sandar
Djákninn
Fjara
Goddess of the Ages
Merci à Sylvain de Metal Venom Promotions pour les vidéos live de la soirée.