U-Zine

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Histoire de soigner les fans des ravages de leur dernier album, Morbid Angel a décidé d'offrir une tournée anniversaire pour leur album le plus vendu : Covenant. En escale à Paris, avec Gorod et Ad Patres dans les valises, les Floridiens sont allés faire un tour au Trabendo pour expliquer à tout le monde qu'en terme de death metal, ils restent parmi les plus grands, et qu'importent leurs égarements récents.

Je passerai sur la performance d'Ad Patres, n'ayant pu profiter que des dernières mesures de leur set, vraisemblablement orienté brutal death pour ce que j'en ai entendu. C'est donc avec Gorod que je commence véritablement la soirée et les Bordelais entament avec Here Die Your Gods, et c'est de suite l'avalanche de notes. Diverted Logic nous plonge ensuite dans Process Of A New Decline, l'album le plus abouti du groupe à mes yeux et qui sera également le plus représenté ce soir, tant mieux. Petit retour dix ans en arrière avec un Harmony In Torture qui lave les oreilles avec vigueur. Mais comme sur les albums, on est, au bout de quelques morceaux, submergé d'informations et mon cerveau étant ce qu'il est, je lâche prise. Julien annonce un morceau du futur album, et une nouvelle fois ça part dans tous les sens, avec évidemment une exécution brillante et sans accroc. Disavow Your God termine le set, ses passages en tapping plus respirables que le déluge habituel offrant une fin sur une touche plus facile et c'est tant mieux. Gorod est un groupe techniquement excellent (Barby, à la basse, aura fait tout le concert aux doigts !) mais dont la musique reste trop artificielle à mes yeux. Trop de notes, trop de tout, Gorod est un peu indigeste sur la durée.

Setlist de Gorod :
1. Here Die Your Gods
2.Diverted Logic
3.Harmony In Torture
4.Smoked Skulls
5.The Path
6.State Of Secret
7.Birds Of Sulphur
8.Celestial Nature (inédit)
9.Disawov Your God

Le plateau de Morbid Angel est ensuite mis en place, la batterie à double grosse caisse de Tim Yeung est découverte et deux panneaux sur lesquels figurent des gravures du Moyen-Âge (dont l'une représente une femme reniflant le derrière d'un démon, rigolo non ?) sont installés sur les côtés de la scène. Les Floridiens entrent en scène et entament comme prévu Rapture pour une première gifle tout droit venue des années 90. Un gros bloc de death metal tombe sur la gueule du Trabendo maintenant bien rempli et qui n'attendait que ça pour démarrer la guerre. Dans les secondes qui suivent les premiers accords, c'est la bataille générale dans la fosse sous le regard bienveillant d'un David Vincent tout de cuir vêtu. Trey Azagthoth de son côté envoie ses soli chaotiques dans un mouvement de chevelure perpétuel tandis que Destructhor reste plus discret sur la gauche de la scène. Quand World Of Shit (The Promised Land) débarque avec son intro mid tempo, toute la lourdeur dont est capable Morbid Angel écrase lentement mais sûrement la salle, la voix de David Vincent étant définitivement parmi les plus géniales de la scène death. Covenant se déverse dans nos oreilles et plus le concert avance, plus c'est le merdier en cœur de fosse, et riff après riff, il faut s'incliner devant la toute puissance de l'album. Dans les moments de bravoure, il y aura Angel Of Disease, Blood On My Hands agressif au possible et God Of Emptiness dont le refrain sera repris par la foule.
Une fois Covenant terminé, Vincent annonce la suite du programme : un morceau de tous les autres albums. Cette fin de setlist en forme de best-of termine d'achever les plus énervés, Where The Slime Live et Immortal Rites arrivant en tête des plus gros dégâts infligés à l'ennemi. Le groupe ose un petit passage sur Illud Divium Insanus, mais avec l'un des morceaux plus classique, Existo Vulgoré, ce qui n'empêche pas quelques signes de mécontentement (assez discrets) dans la foule, preuves supplémentaires s'il en faut que ce dernier album n'est vraiment pas passé.

Se prendre un album comme Covenant dans les dents, avec un son de qualité et dans une salle assez petite (je me serais attendu à un Bataclan pour Morbid Angel), c'est une expérience jouissive. Même si le dernier album en date pose une énorme question sur l'avenir de Morbid Angel, son passé est toujours aussi délectable et même si ce Covenant tour à des allures de "on ne sait plus vraiment quoi faire, du coup on refait ce qu'on a fait de mieux", ça reste une putain de tuerie en concert !

Setlist de Morbid Angel :
1.Rapture
2.Pain Divine
3.World Of Shit (The Promised Land)
4.Vengeance Is Mine
5.The Lion's Den
6.Blood On My Hands
7.Angel Of Disease
8.Sworn To The Black
9.Nar Mattaru (sample)
10.God Of Emptiness
11.Where The Slim Live
12.Bil Ur-sag
13.Ageless, Still I Am
14.Curse The Flesh
15.Existo Vulgoré
16.Immortal Rites
17.Fall From Grace