Year Of No Light + Mars Red Sky
Connexion Live - Toulouse
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Quel dilemme. Un samedi soir, et deux concerts de prévus. L’un côté, les glameux de Kissin Dynamite se produisent au Metronum alors que l’alliance Mars Red Sky / Year of No Light est dans le centre au Connexion. Si l’ensemble de mes collègues de la « presse » musicale locale ont clairement préféré aller écouter du hard rock, force est de reconnaitre que le public a choisi l’inverse. Curieusement alors que Kissin Dynamite réunissait péniblement 130 personnes dans un Métronum bien trop gros pour l’occasion, dans le centre-ville toulousain l’asso Noiser totalisait 240 personnes pour un concert à première vue pas si simple d’accès. En effet s’il est aisé d’entrer dans l’univers et la musique de Mars Red Sky, il est en revanche bien plus technique d’apprécier le monde complexe et expérimental dans lequel évolue Year of No Light. Retour sur la soirée !
MARS RED SKY
Une fois n’est pas coutume, c’est au Connexion que Noiser organisait la soirée, à quelques rue de leur habituel fief qu’est la Dynamo. Sans proposer de groupe local (une rareté chez Noiser qui met souvent en avant les petites formations toulousaines), c’est donc avec les bordelais de Mars Red Sky que commence la soirée. Défendant ce soir leur nouvel et second album Stranted in Arcadia, sorti cette année, le groupe nous proposera un space-rock teinté de stoner pour un véritable voyage dans l’astral martien. Leurs titres, tantôt pesants et lourds, tantôt aériens jouent sur la gravité et nous invitent à un décollage sans retour pour la planète rouge.
Power trio avec deux chanteurs, c’est avant tout Mathieu Gazeau, à la guitare qui marquera les esprits, tout petit derrière son immense guitare, et qui possède un timbre de voix caractéristique, très doux, presque berçant. De l’autre côté de la scène, Jimmy Kinast, l’imposant bassiste (que l’on connait aussi par ses activité d’organisation de concert via l’orga Make It Sabbathy) n’est pas en reste et apporte toute la lourdeur aux titres.
Une des particularités de la formation est l’utilisation d’un vidéo-projecteur diffusant des vidéos bien perchées mais illustrant à la perfection les titres et ambiances. Ainsi, l’excellente Marble Sky se parera d’une ambiance apocalyptique avec des images de tests nucléaires des années 40 et 50. De son côté Hovering Satellites nous offrira des courbes dignes d’oscilloscope. Chaque titre à son ambiance, rappelant un peu le concert de Kylesa l’été dernier, dans le même ton scéniquement. Le dernier titre de la soirée sera l’occasion de faire monter sur scène les Year of No Light pour un titre commun.
Falls
Be My Guide
Hovering Satellites
Circles
Join the Race
Arcadia
Marble Sky
Strong Reflection
Holy Mondays
Up the Stairs
The Light Beyond
YEAR OF NO LIGHT
Si le son de Mars Red Sky était abordable au premier venu, il n’en est pas de même pour Year of No Light. Offrant des sonorités expérimentales très caractéristiques, on retrouve autant d’influence sludge, doom, presque funeral doom par moment, ambiant ou encore quelques touches de post-rock psyché ou encore de shoegaze atmosphérique. Bref, YONL est un véritable ovni impossible à classer et qui offre donc une musique tellement typée et propre qu’il se suffit à lui-même. Et lorsque le groupe monte sur scène, on prend doucement conscience de la folie absolue de la formation : deux synthétiseurs, deux batteries, une basse, et trois guitares pour un total de 6 membres. Et que dire du nombre de pédales d’effets, indiquant s’il en est, que le son risque d’être ultra travaillé.
Et si le groupe ne jouera que cinq titres, le set durera tout de même pas moins d’une heure. Leurs compositions, longues et mélancoliques nous invitent au voyage pour les abysses de la terre, au plus profond, là où plus aucune lumière n’est présente, là où seules les créatures du fond des âges vivent. Le public, respectueux écoute religieusement et attend que la dernière note de chaque morceau se soit évanouie avant d’applaudir. Une véritable introspection, une rencontre avec son moi-intérieur dont on a du mal à émerger. Une musique très difficile d’accès pour le novice, mais qui est un véritable exutoire pour toute personne arrivant à pénétrer dans l’univers très particulier du groupe bordelais.
On peut néanmoins s’interroger sur l’excentricité d’avoir deux batteries, la seconde n’étant qu’une redite de la première puisque les lignes jouées sont quasi identiques (à l’inverse de ce qui peut être proposé par Kylesa par exemple). Néanmoins, le groupe aura ce soir marqué des points, tant sa prestation aura été intense. YONL ne peut pas laisser indifférent : soit on entre dans la danse, soit on déteste !
Tocsin
Hiérophante
Géhenne
Abbesse
Stella Rectrix
Merci à Noiser et à Niko pour cette date.