Trollfest + Finsterforst + Cryptic Forest
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Dire que j’attendais cette soirée depuis longtemps ne serait qu’un doux euphémisme. Avec les années, les centaines de concerts et tous les festivals arpentés, il ne reste qu’une poignée de groupes encore jamais vus et qui me ferais bouger ciel et terre pour pouvoir enfin les voir. Finsterforst est l’un d’eux. C’est bien simple depuis 2009, je m’endors quasiment chaque soir avec « ... Zum Tode Hin », leur second album. Une perle musicale, un album brillant et inspiré dont la seule faute de goût est son immonde artwork !
Cinq années donc à attendre, chaque soir rêvant de voir un jour Finsterforst en live. Et quand, j’apprends au détour d’une conversation que le groupe se produit en France (Cernunnos et Festival du Menhir Chevelu), à chaque fois, impossibilité de s’y rendre … Alors quand SPM Prod annonce Trollfest + Finsterforst à Toulouse, c’est un peu le Père Noel surprise ! Malheureusement, à quelques rues d’ici, Noiser organise de son côté Norma Jean, deux concerts le même soir, c’est pas souvent mais c’est toujours un peu rageant d’autant plus que les deux assos organisent en co-prod Gorguts et Misery Index ce lundi !
CRYPTIC FOREST
Et pour commencer les hostilités, Toulouse accueille Cryptic Forest. Le groupe est encore peu connu et pour cause, il est composé de la plupart des membres de Finsterforst. En effet, initialement le projet de Simon Schillinger (guitariste de Finsterforst), Cryptic Forest est d’un an plus agé que son autre groupe, mais a vegété durant 8 ans avant de produire un premier EP, Dawn Of The Eclipse en 2011. Finalement, Cryptic Forest signe chez Einheit Prod (le label de … Finsterforst), et sort leur premier album Ystyr après 10 ans d’existence. Et effectivement, si avoir ton groupe et son side project sur la même tournée économise la place dans le tour-bus, il permet aussi aux musiciens de se faire plaisir en jouant deux styles musicaux différents.
Cryptic Forest nous offre donc un black metal épique, avec des structures rythmiques très proches de Finsterforst. A peine le groupe sur scène, on se rend compte que le travail de Wombo à la batterie est énorme et donne toute sa majesté au set, sa caisse claire étant d’une profondeur insondable. Jouant sur un visuel unhappy, le groupe aborde des teeshirts « pouce en bas », assez peu en raccord avec leur musique, sombre mais ne jouant pour autant pas la carte du black metal plein de haine.
Et si, sur scène les musiciens s’en tirent bien, on ne peut pas en dire de même de Luk Hass, le vocaliste de la formation, et seul membre du groupe ne jouant pas dans Finsterforst. Arrivant sur scène, dans un ridicule accoutrement à base de chaînes probablement bien lourde pour sa frêle carcasse, le bougre se débat somme un beau diable mais ne semble pas faire preuve d’une grande assurance. Renversant sa bière et galérant à gérer ses cheveux dans la gueule après un headbang, Luk semble être le boulet du groupe malgré une voix black maîtrisé.
En définitive, Cryptic Forest nous offre 40 minutes d’ersatz de Finsterforst, le clavier en moins. Et lorsqu’Olivier Berlin, vocaliste de Finster’ arrive sur scène tel une ombre pour faire les cœurs, on prendra la pleine mesure de la différence d’aisance scénique entre les deux chanteurs. Néanmoins, très bons concert. Call To War restera l’un des meilleurs titres de la formation.
FINSTERFORST
Place ensuite à Finsterforst (et non pas FinsterfRost, comme j’ai pu l’entendre une bonne partie de la soirée). Le moment où je me sens comme une pucelle à son tout premier concert, le moment que j’attendais depuis 5 ans. Et … autant le dire tout de go, j’en suis ressorti extrêmement déçu. Le groupe qui m’avait tant fait vibrer sur album, avec des rythmiques épiques à souhait, ne fait pas le même effet sur scène. Leur prestation fût excellente, et visiblement appréciée d’une grande partie du public, mais clairement mon attente était peut-être trop importante, mais le groupe n’a pas été aussi intense que ce à quoi je m’attendais.
Qu’importe Finsterforst, sur scène, c’est ni plus ni moins que Cryptic Forest, auquel s’ajoutent un accordéon et un clavier (notez par ailleurs que AlleyJazz, le claviériste a joué dans Cryptic Forest par le passé). Et avec un dernier album, Rastlos, sorti en 2012 chez Napalm Records, on se demanderait presque ce que fait Finsterforst sur la tournée, n’ayant rien de nouveau à proposer depuis deux ans.
Sur scène l’effet est immédiat, le groupe a laissé tomber le tee-shirt unhappy et arrive sur scène couvert de peinture de guerre, donnant un côté tellurique à leur set. Sans surprise, Olivier Berlin, leur vocaliste a une prestance scénique bien plus forte que Luk Hass, et mène la barque en toute décontraction. Si la setlist tourne essentiellement autour de l’album Rastlos, très sombre, le groupe n’en oublies pas quelques titres plus épiques, comme Lauf Der Welt où l’accordéon sera un élément prédominant.
Et malgré son sérieux appartenant, Finsterforst sait se faire aussi déconneur que Trollfest avec Foersterhochzeit, titre inspiré des chansons à boire de Bavière. Un refrain bien ficelé repris par le public, qui ne demandait que ça pour faire démarrer le pit. Le groupe clôture son set sur Ein Lichtschein, sombre et beau. On regrettera à en pleurer l’absence absolument dégueulasse de titres tirés de ... Zum Tode Hin, leur excellent second album. Une énorme faute de gout qui s’explique par la durée des titres, chacun durant plus de 10 minutes. Une excellente prestation au finale, mais clairement en deçà de mes attentes … Triste !
Nichts als Asche
Fremd
Lauf der Welt
Försterhochzeit
Ein Lichtschein
TROLLFEST
S’il y a un groupe dont on est sûr de leur constance et de leurs concerts, c’est bien Trollfest. Brumlebassen, sorti en 2012 était déjà excellent mais les norvégiens ont franchi un pas de plus dans l’excellence avec Kaptein Kaos sorti en de début d’année. Un album pleine de surprise, avec des rythmiques plus déglinguées les unes que les autres. Cet album laissait présager un concert d’exception vu son haut niveau de délire.
Et effectivement, Trollfest nous a donné ce soir une leçon de savoir vivre. Du bonheur en barre, de l’amour par palette. Les norvégiens entrent sur scène sur Trolltramp, l’intro de de nouvel album, me rappelant personnellement les musiques d’ambiance de Banjo-Kazooie sur Nintendo 64. Cette année, la formation joue sur le visuel de scientifique fou, les membres arrivant sur scène en blouse blanche et lunettes-hublots. On est loin du délire d’apiculteur que l’on avait vu au Bikini en première partie de Korpiklaani il y a deux ans.
Pour autant, sur scène, c’est Trollmannen qui mène la barque, le vocaliste barbu se retrouve avec un set de percussion devant lui, lui permettant assez peu de mouvement. Bien dommage, j’ai le souvenir de leur première date en France à Crosne en 2009 (j’y étais !) de Trollmannen, affublé de son déguisement de bouteille d’alcool, courant comme un demeuré de long en large sur scène. Mais le véritable point faible de Trollfest sur cette tournée sera sans nul doute l’absence de DrekkaDag, leur saxophoniste, absent pour raison de santé. Il sera néanmoins remplacé par BruseTruse, occupant le poste de percussionniste.
Quelques titres plus marquants que d’autres, avec notamment Toxic, la reprise de Britney dont le clip avait fait marrer pas mal de monde ou encore Brumblebassen et sa rythmique implacable. Leur sacro-saint hymne au Jagermeister ne sera pas oublié, avec Der JegerMeister.Trollmannen arrive sur scène accoutré d’un système de pompe sur chaque bras pour distribuer au publie de la … vodka ?! WHAAAAAAAAT ?! Le groupe n’ayant visiblement pas trouvé de Jager’ à Toulouse, le public se verra honteusement floué !!
Illsint et Rundt Bålet se chargeront de mettre un joyeux bordel dans le public, chaud comme la braise qui ne demande qu’à se dépenser un maximum. Grosse ambiance dans le pit, servi par un groupe dont les membres n’hésiteront pas à faire quelques stage-dives. Trollfest quittera la scène pour mieux revenir pour pas moins de 2 rappels pour un total de 6 titres bonus. On retiendra une fois de plus l’excellente Helvetes Hunden GARM et son refrain où tout le public aboiera. Après un EssenFest tout en lourdeur, véritable hommage aux trolls, c’est Hevlette et son ton décontracté qui clôturera le set.
Pour autant, je ne peux pas clore ce report sans aborder une anecdote ! Au milieu du set, Trollmannen, se débarrassant de sa blouse dévoile son physique ventru sur une chemise à fleur. Il n’en faut pas plus pour qu’un petit rigolo s’écrive : « PAPAYOU !! », en référence à feu Carlos. Et à chaque titre, le publie n’aura cessé de scander « PAPAYOU PAPAYOU !! », jusqu’à ce que le groupe se prenne au jeu « Does someone have an idea what they are talking about ?? » ou « Mamayou ?! », avec toutefois une grosse dose d’incompréhension. Il n’en fallait pas plus pour que l’ingé-son mette Papayou à la toute fin du set pour que le public se transforme en chenille géante, finissant le concert avec joie et bonne humeur !
Trolltramp
Kaptein Kaos
Vulkan
Brakebein
Brumlebassen
Toxic (Britney Spears cover)
Die Grosse Echsen
Karve
Der JegerMeister
Ave Maria
Illsint
Døden banker på
Rundt Bålet
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Trollkamp
Den Åpne Sjø
Renkespill
Helvetes Hunden GARM
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Essenfest
Hevlette
Merci à SPM Prod, Finsterforst était un vieux rêve, merci d’avoir rendu ça possible !