Napalm Death + Hammercult + Nolentia + Cop Porn
Le Metronum - Toulouse
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Noiser est une orga qui ne fait pas les choses à moitié. Après Amenra à la Dynamo le mardi, Noiser ne prend pas le temps de se remettre les burnes en place qu’il rempile pour Napalm Death le lendemain dans la toute nouvelle salle du nord toulousain : le Metronum. Arrivé sur place, on trouve la salle à moins de 200 mètres du terminus nord de la ligne B du métro, très facile d’accès donc mais dont cette proximité avec le métro obligera les concerts à se finir avant minuit en semaine ou avant 1h les week end pour que les spectateurs puissent encore prendre la dernière rame.
D’extérieur, la salle donne une impression de bunker, tout y est bétonné et clairement, l’intérieur manque un peu d’identité et de cachet. On sent que les lieux sont encore tout frais, et « l’absence d’âme » s’atténuera probablement au fur et à mesure des concerts. Quoi qu’il en soit, d’une capacité de 700 places, la salle ressemble à un Bikini en miniature, avec une scène moins haute mais quasiment aussi large et aussi profonde, ainsi qu’une salle sur deux niveaux (l’arrière de la salle est plus haut que le pit), un tiers moins profond que le Bikini. L’accueil se fait dans la bonne humeur par des vigiles costard/cravate/oreillette, se demandant presque si l’on n’est pas sur le seuil d’une ambassade. Quoi qu’il en soit les impressionnants gorilles sont très accueillants, regardant avec curiosité les spectateurs venus pour la toute première date à teneur metal de la salle : Napalm Death, Hammercult, Nolentia et Cop Porn.
COP PORN
Tout premier groupe metal à se produire au Métronum : Cop Porn. La formation locale officie tout naturellement dans les terrains grindcore. Après un long moment de silence, les toulousains débutent leur set sur Drunk Without Fun : clair, net, sans concession. C’est rentre dedans, ça pulse même si on sent que la formation est très inspiré par Napalm Death, tant au niveau vocal que sur les riffs, le tout est réarrangé à leur sauce pour un rendu assez personnel. Cop Porn nous offrira un hommage sympathique à Nasum avec la reprise de Time To Act.
Malgré tout, le groupe, habitué des salles plus petite semblera presque perdu sur une si grande scène, la foule étant présente mais un poil éparse. Une difficulté à trouver ses repères qui ne semble pourtant pas gêner le frontmal, qui arpente la scène en long et en large, le tout en étant particulièrement expressif. Le son est correct même si un poil sous mixé, pour une toute nouvelle salle, laissons le temps à tous de trouver ses marques !! Un très bon début en somme.
Setlist Cop Porn :
Drunk Without Fun
Bust Down A Mole
Metaphysical Disgust
Crystal Mess
Scopolamedia
Live Fast, Die Slow
Orange
Time To Act (Nasum cover)
Trap Horn
Money Minded
Spreading Time
Metamorphose
Black One
Beyond Your Eyeballs
+ 3 autres
NOLENTIA
Nolentia, c’est un peu les habitués. Souvent présent sur les concerts toulousains, le groupe fait figure de vétéran que tout le monde a déjà vu plusieurs fois. Pour preuve, ma prise de note pendant le concert s’était résumée à « Nolentia, comme d’hab, strobo relou » !! En effet, Nolentia, un peu à l’image d’un Napalm Death, c’est un peu toujours le même set, qu’on a vu et revu mais qu’on ne se lasse pourtant pas de voir et revoir. Ainsi les toulousains, fort d’un second opus, May the Hand That Holds the Match That Will Set This World on Fire Be Blessed Above All sorti l’an dernier nous offrent une fois encore une belle démonstration de leurs capacité.
Leur grind ne fait pas dans la dentelle, et c’est Ghis, le guitariste/chanteur qui nous le rappelle. Le bougre, qui n’avait qu’une petite barbe de quelques mois il y a deux ans porte maintenant fièrement une barbe touffue dont la douceur se rapporte à sa rousseur. Cette impressionnante masse vociférant, rappellera un peu à sa manière Jesus The Butcher d’Offending, abordant lui aussi une pilosité faciale prononcée. De l’autre côté Raph’, le bassiste, régale le public de ses mimiques, s’occupant également des voix écorchées. Le trio est complété par le discret Vince qui assure sa part du travail. Une fois de plus, leçon de vie selon Nolentia, le tout avec décontraction et bonne humeur. Et comme l’indiquait mes notes, un gros abus de stroboscope pendant quasiment tout le set !
Setlist Nolentia :
Gasoline
Wright
Broken Toys
Xie Xie
A Lament For the Road Kills
Frogs
Snowball Fight
Lourde
Peaches
More To Fear
Better Encoded
On This Side Of The Grave
HAMMERCULT
Hammercult, c’est sans nul doute, mon gros coup de cœur découvert cette année. Fondé en 2010, les israéliens d’Hammercult se sont notamment illustrés en représentant leur pays au Wacken Contest 2011, soit un an seulement après la création du groupe ! Le groupe enchaine l’année suivante avec la sortie de leur premier album, Anthems of the Damned et une signature chez les allemands de Sonic Attack Records. Retour enfin cette année avec un second opus dans la veine du précédent, sobrement intitulé Steelcrusher, toujours chez le même distributeur.
Et à la découverte de Steelcrusher, j’étais tombé sur un groupe de thrash foutrement inspiré, alliant un son très moderne à certaines structures déjà éprouvée. Là où le groupe se démarque également des autres groupes de thrash, c’est avec la technique de chant de Yakir Shochat, qui se rapproche presque du black metal. La formation a beaucoup d’éléments en commun avec Melechesh dans sa construction et dans ses origines proche-orientales.
Et dès l’intro Hymn To The Steel, on sent que les israéliens vont mettre une patate monstre sur scène. Radicalement différent des autres groupes à l’affiche, un poil plus mélodique, Hammercult va, à force de riffs classiques mais bien foutu et d’une énergie débordante, nous prouver qu’avec seulement 4 ans de maturité, ils sont déjà parfaitement rodés. Un set ultra carré, et parfait pour tout mouvement de foule. Au programme : stage dive, circle pit, wall of death ; choisissez, il y en aura pour tous les gouts.
La setlist pioche dans les deux albums du groupe, avec bonne intelligence puisque ce sont quasiment les meilleurs morceaux qu’Hammercult nous sert. On regrêtera toutefois l’absence de Aria Aranovich, guitariste originel, absent pour raison de santé. Il est remplacé sur la tournée par Alexander Backasch, guitariste d’Alpha Tiger, qui, pour l’anecdote, a réussi à apprendre l’intégralité du set en seulement 4 jours.
Hammercult, en toute décontraction, montre clairement son plaisir d’être là, et même si son message tape un peu dans le cliché « Metal Brother United », c’est avec ferveur et foi. Une foi qui poussera Yakir à slammer en fin de set. Notons l’arrivée sur scène d’une petite tête blonde d’à peine 10 ans que le vocalise t’empressera de porter à bout de bras, totalement mort de rire. Alors que le groupe sort de scène, le public réclamera avidement un titre de plus, et après quelques secondes de doute, les israéliens reviennent sur scène pour un titre bonus, avec Ace Of Spades : Royal ! A voir, et revoir !
Setlist Hammercult :
Hymn To the Steel (Intro)
Steelcrusher
Diabolic Overkill
Into Hell
Let the Angels Burn
We Are Hammercult
Metal Rules Tonight
Burning The Road
Black Horseman
In The Name Of The Fallen
Stealer of Souls
Ace Of Spades (Motörhead cover)
NAPALM DEATH
Place enfin à Napalm Death, 33 ans de carrière, 14 albums, un nombre incalculable d’EP et de splits, un des groupes fondateurs et pilier du grindcore : en bref, des légendes. Et, avant de rentrer plus en détail dans leur set, voici une petite anecdote ! Aussi étrange qu’il puisse paraitre j’ai toujours vu Shane Embury, comme un type froid, assez peu réceptif et clairement incapable de sentiment. Et en me baladant sur Facebook, un soir de désœuvrement je suis tombé sur son profil personnel, sur lesquels il n’hésite pas à se prendre en photo avec ses chats ou encore tout récemment en photo avec femme et enfant. Avouez que sur certaines, on perd un peu du charme de la légende !!
Bref, Napalm, c’est toujours un peu le même set, mais au fond, on sait que ça sera bien fait. Et une fois de plus, les anglais n’ont pas déçu le public. Malgré un son assez brouillon, Barney et sa bande ne vont pas nous faire débander de la soirée. Pas moins de 26 titres ce soir (beh oui, c’est du grind) et un album clairement mit à l’honneur : Scum, le tout premier, sorti en 1987, dont 9 titres seront joués ce soir.
On retrouve donc quelques classiques, comme Suffer the Children (repensez à la photo de Shane !), Life?, Human Garbage ou encore la très courte You Suffer. Malgré tout, Napalm Death ne se repose pas que sur le succès de son tout premier album, puisque le tout dernier, acclamé par la presse, est bien présent avec 4 titres (Errors in the Signals, Everyday Pox, Protection Racket, The Wolf I Feed).
Même si on sent le groupe clairement fatigué à partir du milieu du set (notamment Danny Herrera, derrière ses fûts, qui semble suffoquer), Barney est toujours là, évoluant sur la scène avec cette façon si particulière. La reprise des Dead Kennedys, Nazi Punks Fuck Off, désormais classique, est également de la partie. Stage dives et gros gros pit seront de la partie. En bref, du Napalm Death !!
Setlist Napalm Death :
Multinational Corporations
Silence Is Deafening
Everyday Pox
The Wolf I Feed
Unchallenged Hate
Suffer the Children
When All Is Said and Done
Errors in the Signals
Breed to Breathe
Human Garbage
Success?
On the Brink of Extinction
Social Sterility
Self Betrayal
Protection Racket
Taste the Poison
Necessary Evil
Mass Appeal Madness
Scum
Life?
Deceiver
The Kill
You Suffer
Nazi Punks Fuck Off (Dead Kennedys cover)
Greed Killing
Siege of Power
Merci à Noiser et Shabaz pour la date, en particulier à Nico et Gaetan.