U-Zine

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Depuis quelques temps, Noiser, initialement organisateur de toute la scène « Valley Stage » (soit stoner, sludge, doom, psyché), s’essaye au hardcore par le biais de ses plus illustres représentants. Après les concerts de Walls Of Jericho et de Biohazard, qui avaient marqués les esprits, l’orga toulousaine continue dans le hardcore newyorkais avec les grands Agnostic Front. Et la date avait fait grand bruit lorsqu’elle a été annoncé, et ce, bien au-delà de la scène des fans de hardcore toulousains. Effectivement, le groupe étant réputé pour certaines prises de positions politiques, la date était annoncée dans l’underground local comme le lieu de probable affrontement fa/antifa. Un fait largement anticipé par la salle et l’organisation qui a prévu large niveau sécurité.

En effet, à peine arrivé à la salle, une tension est palpable, certains se toisent, ce qui ne semble pas faire ciller le colosse de la sécurité à l’entrée, crâne rasé et bouc à la Anton Lavey, treillis et gazeuse au ceinturon. L’entrée se fait dans le calme, et au final, le concert se déroulera sans le moindre accro, avec une sécurité en front-stage très impliquée, avec pas moins de 3 agents qui ne dénoteraient pas dans une mêlée du stade toulousain.
 

THIS LIFE

This Life, que l’on avait déjà aperçu à l’Xtreme Fest, a pour lourde charge d’ouvrir dans une salle déjà quasi comble. La formation toulousaine ont délivré une grosse demi-heure de punk hardcore ultra dynamique, tant scéniquement que musicalement, mais le public, visiblement peu concerné a semblé sur la réserve, avec peu de mouvement et d’enthousiasme. Dommage, car sur scène, les riffs sont variés en plus d’être inspirés, la setlist d’une durée fort honorable et les musiciens incontrôlables. Un set en définitive très carré qui n’a eu qu’un effet fort limité sur un public très passif.

Setlist This Life :
Life Wire
Fire Your Dreams
Who Order Who
Hurt Me All Night Long
Are We Ready
Back In White
Sin Road
Mediatalks
CBK
Age To Thrill
Sunn Seeker
Hightway to Nowhere
Celebrity’s Bell
 

TROMATIZED YOUTH

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Tromatized Youth a eu une jeunesse compliquée (sans mauvais jeu de mot). Les nantais ont en effet connu depuis 1999 un line-up instable avec un nombre hallucinant de musiciens étant passé pour quelques temps dans le groupes. De retour pour une nouvelle formation depuis seulement trois mois, le groupe compte désormais dans ses rangs deux nouveaux membres, que sont Toinou et TRomain, à la basse et à la batterie, postes qu’ils occupent respectivement dans Regarde les Hommes Tomber, le nouvel évènement sludge-black français qui n’avait pas pu se produire à Toulouse pour des problèmes de salles.

L’atmosphère change avec le style musical : un hardcore ultra burné aux vilains relents de grindcore. Le public en profitera pour se dérider et commencera à bouger plus sérieusement que sur This Life. Mehdi et sa bande n’auront qu’un seul but : retourner la salle et faire le plus de dégâts possibles sur les cervicales. Une débauche d’énergie qui ne sera pas sans dommage sur scène. Effectivement la maladresse du vocaliste entrainera la chute de quelques micro batteries au long du set, avec en sus quelques problèmes techniques dégradant considérablement la qualité de leur prestation. Qu’importe, Tromatized Youth est là pour distribuer des mandales, et c’est précisément ce qu’ils ont fait !
 

AGNOSTIC FRONT

C’est donc dans une salle chauffée à blanc, avec 3 agents de sécu de plus de 100 kg en guise de crash barrière que débute le concert. Entrée en toute décontraction du groupe qui débute le set avec un sourire qu’ils ne quitteront pas de toute la soirée. Dès le début du set, avec The Eliminator, le Saint des Seins se transforme en zone de guerre, les circle pit succédant aux mosh-part. En effet, avoir l’un des piliers du NYHC devant soi, dans une salle aussi intimiste que le Saint des Seins, ça se savoure et le public en profitera jusqu’à la dernière goute de sueur.

Le groupe saura se montrer proche de son public, avec un Vinnie Stigma aussi charismatique que théâtral, tantôt avec des mimiques ultra sérieuses de défi tantôt, taquin, à blaguer avec les premiers rangs, se faisant même offrir une bouteille de pinard par une fan. Ce genre de proximité est assez rare de nos jours pour être souligné. De son coté, Roger Miret semble accuser les années et parait rapidement fatigué, à suer sang et eaux, sans pour autant lever le pied, forçant ainsi le respect.

Coté setlist, que du très bon avec un pot-pourri du meilleurs des premiers albums, avec des titres plus récent, tel que For My Family, qui semble être devenu l’hymne du groupe, tant l’impact dans le public est fort. Et quoi de mieux, pour clore ce live qu’un hommage aux grands du punk, avec ni plus ni moins qu’un Blitzkrieg Bop des Ramones introduit comme il se doit par le légendaire « ONE TWO THREE FOUR » si cher à Marky Ramones.

Setlist Agnostic Front :
The Eliminator
Dead to Me
My Life My Way
That's Life
For My Family
Friend of Foe
Victim In Pain
Now + Forever
All Is Nor Forgotten
Peace
Crucified
Gotta Go
Riot, Riot, Upstart
Police State
Take Me Back
A Mi Manera
Addiction
Pauly the Dog
Blitzkrieg Bop (Ramones cover)
 

Merci à Noiser et au Saint des Seins pour ce concert s’étant déroulé sans le moindre accroc. RDV le 28 janvier au Connexion pour Red Fang. Et mon petit doigt me dit que Noiser ne devrait pas tarder à annoncer du très lourd pour le mois de mai !