Colour Haze + My Sleeping Karma + Aerisian
Dynamo - Toulouse
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Après la date de Black Tusk, assez déserte malgré des attentes honnêtes de la part de Noiser, l’organisateur, nous voilà de retour à la Dynamo pour une date placée sous le signe du psychédélisme. Et avec deux groupes de haut vol : les légendes allemandes Colour Haze, accompagnées de leurs compatriotes My Sleeping Karma, véritable valeur montante dans le genre qui avait déjà frappé très fort au Hellfest. Lets go !
Aerisian
Fidèle à leur crédo, Noiser a choisi un groupe local pour ouvrir, avec Aérisian. Un trio de guitaristes en électro-acoustiques, pour une musique exclusivement instrumentale. Le visuel a des airs de musique gipsy. Le rendu allie des influences de musique symphonique à d’autres provenant de bandes originales de films. On passe de la fusion au jazz, du pop au rock, avec finesse et doigté. Leur titre Nina sera d’ailleurs une très bonne surprise, dédié aux amoureux présents dans la salle. Comparé à ce que j’avais pu entendre de leur EP sorti il y a peu sur Deezer, leur musique en live sonne beaucoup plus énergique, joué avec bien plus d’entrain que sur album. Une bonne occasion d’aller les voir en live, un gros coup de cœur pour une première partie dont je n’attendais pas grand-chose en arrivant !!
My Sleeping Karma
My Sleeping Karma et moi, c’est une grosse histoire d’amour depuis que je suis tombé sur leur dernier album en date : Soma. Une découverte sur le tard qui a sonné comme une véritable révélation, le groupe offrant des sonorités psychédéliques que j’avais jusqu’alors peu trouvé ailleurs. Un coup de cœur, similaire à celui que j’ai eu lorsque je suis tombé sur le double album Oro des Ufomammut. Alors que j’avais vu My Sleeping Karma au Hellfest, leur prestation m’avait semblé convaincante mais partagé entre la fatigue, la course pour voir le max de groupes, le temps de jeu réduit et la proximité avec le public réduite au minimum sur les scènes immenses, j’étais resté sur une semi-déception malgré un concert de qualité. L’occasion de les revoir était donc immanquable !!
Et effectivement le concert fût jouissif en tout point. Décors de scène soignés, avec les amplis décorés d’ambiances psyché à base de champignons hallucinogènes et d’om, et en guise de backdrop, une ambiance via le vidéoprojecteur de la salle pour encore plus d’effets psychédéliques. La setlist s’orientera essentiellement (3 titres sur 7) autour du dernier opus, Soma avec néanmoins un titre de chaque album joué. Des passages de Pachyclada ou de Ephedra nous seront envoyés tels de l’encens, avec une odeur envoûtante, invitant à la méditation, à la rencontre avec son moi intérieur. D’autres passages, comme l’excellent break de 23 Enigma offrirons de sérieuses occasions de headbanger furieusement. Terminant avec le nostalgique Psilocybe (du nom du champignon qui orne la pochette du dernier album), la formation allemande nous offre une occasion de se laisser envahir par la brume, jusqu’à ce que tout autour de soi ne soit qu’assemblage de cellules et d’atomes.
On en ressort vidé de toute énergie, mais détendu, après avoir effleuré du doigt le nirvana. Avec un bassiste très actif sur scène et s’exprimant dans un très bon français, et un guitariste le sourire aux lèvres tout le temps, on sent que les allemands prennent énormément de plaisir à jouer. Sans conteste, le groupe de la soirée.
Setlist :
Pachyclada
23 Enigma
Ephedra
Glow 11
Ahimsa
Tamas
Psilocybe
Colour Haze
Après la claque offerte par My Sleeping Karma, Colour Haze, aussi culte puisse-t-il être semblera manquer d’un petit quelque chose qui aurait pu faire de ce concert quelque chose de vraiment unique. Loin de moi l’idée de penser que leur prestation ne valait pas le coup, mais en comparaison à la fraîcheur de leurs benjamins, Colour Haze, semble un poil en deçà. Et pourtant, le voyage vers les années 70 est exceptionnel. On s’imagine assis dans l’herbe d’un festival de rock psyché comme seul cette période a pu nous en donner. On ferme les yeux et on voit les images kaléidoscopiques imaginées par quelques graphistes sous acide.
La formation mêle habilement les genres avec quelques touches jazz sur certains passages de batterie, ou encore du space rock. Scéniquement, Stefan Koglek attire évidement l’attention, les autres membres étant en retrait, notamment le bassiste Philipp Rasthofer, qui restera dans l’ombre des spots tout le concert. Avec des titres comme Love, ou Peace, Brothers & Sisters!, Colour Haze nous délivre son message de paix à travers leurs rythmiques invitant à la l’ouverture, et à la consommation de substances psychotropes. Un bien beau live mais qui sera effectivement un poil en dessous de My Sleeping Karma.
Setlist :
She Said
Moon
Lights
Aquamaria
(Unknown - New song)
Transformation
Slowdown
Love
Tempel
Peace, Brothers & Sisters!
Merci encore à Nico, à Noiser et à la Dynamo pour cette soirée !