Amon Amarth + Machine Head
Ile Saint-Hélène - Montréal
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Certains bruits de couloirs dans le monde du Metal accordent aux Canadiens le crédit d'être musicalement très inventifs et prolifiques ces dernières années. Mais qu'en est-t-il du public ? U-zine fait le déplacement au Heavy MTL, festival se déroulant au coeur de Montréal, au Quebec, pour suivre les deux poids lourds que sont Amon Amarth et Machine Head, mais aussi pour doser un festival outre-Atlantique.
C'est sur l'île de Saint-Hélène, bordée de chaque côté par le Saint-Laurent, en plein coeur de Montréal, que se déroulait les 10 et 11 Août dernier le Heavy MTL. Cette année le festival alignait Steel Panther, Avenged Sevenfold, Wintersun, Crytopsy, Rob Zombie, ou encore Fintroll et Augury pour ne citer qu'eux. Une programmation assez éclectique dont pourrait facilement se targuer un Hellfest.
Pas de bol pour nous, car la journée du 10 Août fut passée dans l'avion, et la matinée du 11 passée à encaisser le jetlag dégriser. Seulement deux groupes seront couverts, ce qui fait un live report de festival bien pourri, s'il en est.
L'île est brillamment desservie par une bouche de métro placée en son centre, crachant un flot de Metaleux ininterrompu. Dès les escaliers de la station montés, des stands de T-shirts nous accueillent alors que nous ne sommes même pas encore sortis de la station. Une fois le pas franchi, le doux son des guitares caressent nos tympans, avant que le speaker posté devant les guichets ne gueule : "Bienvenue au Heavy MonTréaL / Welcome to the Heavy MonTréaL" Dans un Québequois/Anglais impeccable. Fintroll de son côté joue sa dernière cartouche.
Le contraste est saisissant : deux stations de métro auparavant, nous étions en plein centre-ville, entourés de buildings, et en l'espace de 10 minutes, on se retrouve dans un cadre proche d'un festival Européen. Ici caillasse et poussière dus au piétinement de l'herbe et petit coin détente sous des arbres se côtoient. De la Poudreuse sur de la poussière devant les scènes, plus loin les régies, puis des stands pour manger/boire, et enfin plus loin des tables dans l'herbe pour déjeuner/se reposer/voir les groupes. On a la place de déambuler. Le site à l'air cool.
Mais trêve de description environnementale, on attaque avec Amon Amarth.
AMON AMARTH
Très bonne entrée en matière des Suédois avec War of the Gods de l'avant dernière galette. On enchaîne direct sur le dernier skeud avec Deceiver of the Gods (qui passe crème en live). Le vent s'amuse à faire danser les toiles devant les énormes baffles, la qualité du son est donc aléatoire quand on se trouve à 30-40 mètres de la scène. Il restera néanmoins globalement bon. Le front man est toujours aussi charismatique : son sourire coupant son visage de part en part, s'essayant au français et haranguant/remerciant le public à de nombreuses reprises. Le reste des zikos est aussi dans le coup, balançant headbangs et rifts carrés à tour de bras.
Sous un soleil de plomb, Amon Amarth ne déçoit toujours pas et offre une très bonne prestation scénique et technique. Pour leur cachet, ne citons pas toute la playlist, mais notons tout de même que le groupe s'est permis de piocher allègrement dans leur dernier album, quitte à ne pas jouer certains must-play des deux dernières années comme Guardians Of Asgard, devenue limite rasoir, remplacée judicieusement par le nouveau et séduisant Father Of The Wolf. Amon Amarth fait de nouvelles choses, mais reste Amon Amarth.
Le set est exécuté très rapidement, sans gros temps morts, un peu expédié. Merci à l'orga de poser des durées rikiki de 45 minutes pour les shows. On finit sur sa fin, avec un sentiment d'inachevé. Ce concert est comme un shoot de scotch : c'était bon, mais c'était court. Cela entache un brun le beau tableau dressé par les Suédois en ce bel après-midi.
On tente de prendre une bière en consultant les prix pratiqués avant de se raviser rapidement. Et moi qui gueulait sur les prix du Hellfest… tenez-vous bien : 6 dollars pour un demi soit (avec les tips) 5 euros. Et c'est pas de la Westvleteren, loin de là.
Pendant que August Burns Red tape le plancher, on se balade sur le site pour découvrir la seconde zone : des stands pour miam, un rings sur lequel des catcheurs se la mettent à coup d'insultes (en Québécois (pas d'offense hein, mais ça nous quand même fait sourire, nous, pauvres Européens)), et une babe dépêchée par Cola-Cola* pour l'occasion, distribuant des canettes gratis à tire larigot. Du Coca ? Gratuit ? Ca fait un peu tapette mais on prend quand même.
*U-zine.org n'a aucune part/action chez cette grande marque de boisson gazeuse.
Repos dans le coin forêt pour apprécier le calme, lever la tête et croiser du regard des bouts de gratte-ciels passant au dessus des pins. Retour devant la grande scène pour Machine Head, après la dernière chanson interrrrrminable d'August Burns Red.
MACHINE HEAD
La scène arborait un nombre incalculable de logos Machine Head, le tout faisait un peu sectaire. Robb et ses potes arrivent, et ne sont décidément pas venus pour rigoler, en témoigne Imperium, lâché en premier titre. La fosse se déchaîne, ça promet. Entre deux coups d'épaule, on peut constater que le bassiste a changé. Il est vrai que le départ d'Adam Duce avait été annoncé, mais voir un autre gus à droite de Robb est étrange. Ce nouveau bassiste à moins de prestance, bien que le bougre donne tout sur cette scène du Heavy MTL.
Au niveau musical, Machine Head devra faire face à une courte durée de set, et ne surprendra personne en exécutant ces éternels classiques (soit 6 morceaux). Les balances sont bonnes, le son est bon devant la scène, et ce concert envoie sacrément du bois. 4 précisions à apporter :
1 : Le groupe s'amuse à modifier les solos. Alors encore quand on les exécute une octave en dessous ou au dessus ça passe, mais là, ce sont des bouts de solos carrément changés sur Aesthetic Of Hate et Halo. Fatigués de jouer toujours les mêmes morceaux ?
2 : Aucun titre de Burn My Eyes. Quitte à jouer du classique, et sans passer pour un puriste de leurs premiers faits d'arme, Davidian et Old sont tout de même mieux taillées pour le live que Locust, mais passons.
3 : Avec une durée de set courte, Robb n'a pas eu le temps de faire son traditionnel speech à rallonge sur la musique dans nos coeur tout ça. On est ravi.
4 : Les shows de Machine Head se ressemblent vraiment tous depuis quelques années, au point de savoir à l'avance (en les voyant 1 fois par an disons) à quel moment il faut applaudir, sauter etc. Il y a manque d'authenticité notoire au set, ce qui est regrettable.
Côté fosse, c'est sacrément le barouf, Wall of Death sympathique et circle pis complètement désordonnés. La fosse cuit sous le soleil. L'orga décide alors de nettoyer la place en sortant la lance à incendie, barbouillant le métaleu qui headbang en face de la scène. Le résultat de ce lavage, un sol devenu patinoire à cause de l'eau balancée précédemment. Là, la foire a pu débuter avec son lot de chutes dans la gadoue, rappelant l'édition 2007 du Hellfest.
Mais ne crachons pas dans la soupe, Machine Head a encore une fois prouvé que c'était une valeur sure qui balance des parpaings en festival.
On peut conclure ce report en décernant en vrac les bons et les mauvais points du festival :
- C'est cher (place, boisson, restauration), et pas de camping
- Pas grand chose à faire en dehors des scènes
- Pas de réelle identité propre au festival
+ Infrastructures et organisation au poil, digne d'un Brutal Assault / Hellfest…
+ Mais avec bien moins de monde. Il est facile de se poser au calme, et les gens sont cools
+ Accessible en métro