Saint Vitus + Mos Generator
Le 106 - Rouen
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Après Anathema, après Paradise Lost, voici un autre groupe ayant donné ses lettres de noblesse au Doom Metal qui vient rendre visite à la capitale normande, je parle bien sur des mythiques Saint Vitus. La différence entre cette formation et les deux autres citées réside dans le fait que Saint Vitus n'a jamais délaissé son style d'origine pour aller naviguer sur d'autres flots. C'est donc une soirée nostalgique autour du Doom traditionnel comme on n'en avait pas eu depuis un paquet de temps sur Rouen qui s'offre à nous. A peine, le temps de s'accouder au bar que la première personne que l'on croise est Wino en personne avec un petit signe de la tête pour nous dire bonjour. Oh oui, la soirée va être bonne!
MOS GENERATOR
C'est un trio qui fait son apparition sur la petite scène du 106 et qui va nous ramener dans les années 70 avec un Heavy qui se veut directement influencé par Black Sabbath comme tant d'autres. Mos Generator n'est pas le groupe le plus original mais sait être efficace pendant une demi-heure Rock'n Roll sans fioritures agrémentée d'une bonne humeur de tous les instants. Ce qui marque mon esprit lors de cette première partie, c'est le son qui est excellent à tous les niveaux et qui me laisse rêveur en attendant Saint Vitus. Sans ça n'y a pas grand chose à dire et à redire sur Mos Generator (qui est pour la petite histoire la formation de Tony Reed, le producteur du dernier album de Saint Vitus) qui a défaut de nous mettre une grosse claque a parfaitement joué son rôle de chauffeur de salle pour nous faire attendre les maîtres de cérémonie avec le sourire.
SAINT VITUS
A peine le temps d'aller boire un coup que l'introduction de Saint Vitus, « Vertigo », résonne déjà dans une petite salle bien remplie (je dirais bien 250/300 personnes à vue de nez) pour du pur Doom Metal. Je ne vous cache pas que je m'attendais à un four pour ce concert, ce qui ne fut pas du tout le cas car un public hétérogène est venu, constitué d'autant de « jeunes » que de « vieux » qui ont tous comme même conviction de ne pas être nés à la bonne époque.
C'est sur l'efficace « Blessed Night », tiré de Lillie: F65, que le groupe se lance dans son set qui passera à grande vitesse (il y aura peu de temps pour la communication, tout s'enchainant très vite). Le son est toujours excellent et donne un nouveau souffle aux vieux morceaux du quatuor de Los Angeles comme « I Bleed Black », « Patra (Petra) » ou encore « The Troll » qui sonnent plus puissantes que sur les albums d'époque qui souffraient de productions faiblardes. Mais le plus bel exemple est la reprise des Black Flag « Thirsty And Miserable » qui est déjà excellente sur Born Too Late mais qui ce soir là a failli créer un pogo tellement elle est puissante en live. Du coup, tu te mets à reconsidérer tous ces morceaux à la hausse. Je ne saurais pas vraiment dire si le groupe joue plus rapidement en live mais ce qui est sur c'est que l'arrivée d'Henry Vasquez a apporté un peu brutalité au groupe. Ce mastodonte avec sa frappe lourde a du péter une dizaine de baguettes qu'il jetait au fur et à mesure en nous gratifiant de quelques beaux headshots (le public était bien content de cette distribution).
Au niveau de la setlist, le groupe fera la part belle à Lillie: F65 et Born Too Late mais piochera également dans des albums sur lesquels Wino n'a même pas participé comme Hallow's Victim représenté par deux morceaux. On a beau s'y attendre mais c'est toujours la même chose quand on entend la doublette « Dying Inside » (et son solo avec les dents de Dave Chandler) et « Born Too Late » : la chair de poule devant toute cette nostalgie et le charisme des membres (sauf Mark Adams à la basse, plus discret). Évidemment le concert se terminera sous un déluge de larsens avec Dave Chandler qui frottera les cordes de sa guitare avec les cranes des spectateurs au premier rang alors qu'avant ça, il était descendu jouer le solo de « Born Too Late » en plein milieu du public. Énorme!
Le concert se termine et le groupe distribue tout ce qu'il peut des baguettes, à la bière en passant par les bouteilles de whisky non finies. Dave ne s'embêtera pas et plutôt que de repartir sur le coté de la scène, descendra directement de la scène pour dire bonjour et poser pour les fans en toute humilité. Ce genre de concerts avec ces légendes qui se la jouent super simples, ce n'est que du bonheur et vous n'imaginez pas la banane que j'avais en rentrant chez moi.
Setlist :
Vertigo
Blessed Night
I Bleed Black
War Is Our Destiny
Let Them Fall
The Bleeding Ground
Patra (Petra)
The Troll
The Waste of Time
White Stallions
Dying Inside
Born Too Late
Maintenant lançons les paris, quel sera le prochain ponte du Doom à venir sur la scène du 106 ? My Dying Bride ? On l'espère de tout coeur. Je suis peut être né à la bonne époque, au final...