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jeudi 11 décembre 2014

Korpiklaani + Metsatöll

Le Bikini - Toulouse

U-Zine

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Voici maintenant 10 ans que Spirit Of The Forest, le premier album de Korpiklaani (sorti sous ce nom) est sorti. Une décennie, et pas moins de 8 albums (à la qualité parfois discutable) ont fait de Korpiklaani l’un des plus grands noms du folk metal. Nuclear Blast n’y est bien sûr pas étranger, étant donné la promotion massive qui suit chaque nouvel opus. Et, alors que Korpiklaani avait déjà foulé les planches du Bikini en avril dernier, on ne s’étonnerait presque pas que la campagne de promotion de Manala, sorti entre temps, passe une fois de plus dans le coin.

Car si Nuclear Blast a bien compris une chose, c’est qu’importe la qualité de l’album de Korpiklaani qui sort, en live, la formation finlandaise est une valeur sure et offre, par ses mélodies, une invitation à danser. A se demander si Korpik’ ne s’inspirerai pas de la logique Motorhead, à sortir un album par an (qui sonne quasi toujours pareil), juste pour avoir un prétexte pour sillonner le monde en tourbus. Quoi qu’il en soit, retour des finlandais un an à peine après leur dernier passage avec une étrange sensation de déjà-vu. Cette fois ci, exit les norvégiens de Trollfest, et bienvenue aux estoniens de Metsatoll.

METSATOLL

Alors que l’an dernier la date toulousaine avait également accueilli les parisiens de NightCreepers, cette année aucune première partie française n’est annoncé. Le concert se cantonnera donc aux deux groupes du plateau. Pour avoir déjà écouté quelques titres des estoniens, je dois reconnaitre que leurs compositions studios m’ont laissé assez indifférent malgré une volonté palpable de bien faire. Le tout sonnant trop « convenu ». C’est donc avec une pointe de pessimisme que l’Estonie entre en scène.

Dès les trois premiers titres, Metsatoll surprend car il offre la puissance et le dynamisme qui semblait manquer sur leurs albums. Le groupe passe définitivement mieux en live qu’il n’y paraissait. La force du quartet réside principalement en Lauri Õunapuu, leur multi-instrumentiste folk passant avec aisance de la flute à la guimbarde, la cithare ou encore la cornemuse estonienne. Si le bougre a fait étalage de ses instruments comme Zakk Wylde fait étalage de ses multiples guitares, il faut avouer qu’il maitrise son sujet avec aisance. On déplorera le son un peu faiblard de sa voix et de certains instruments probablement délicat à sonoriser.

Ceci dit, scéniquement, le combo offre une puissance totalement inattendue avec des riffs parfois thrash, parfois clairement heavy. L’un des derniers titres marquera les esprits : un requiem chamanique, langoureux et invitant au voyage, le tout noyé dans des nappes bleutées. Bon point pour Metsatoll : le public est chauffé à blanc et répond favorablement à toute sollicitation des musiciens. Dans l’esprit, ils m’aurons beaucoup fait pensé à Fejd ou Solstafir.

Setlist Metsatoll :
Küü
Kivine maa
Vaid vaprust
Roju
Vägi ja võim
Merepojad
Kahjakaldad
Äio
Rabakannel
Muhu õud
Saaremaa Vägim
Sajatus
Metsaviha 2
Minu kodu
 


KORPIKLAANI

Retour donc des finlandais 10 mois après leur dernier passage. Cette tournée 2013 était d’ailleurs un peu particulière, non seulement parce qu’elle correspondait aux 10 ans du premier album, mais également car la part belle était faite à la France avec pas moins de 6 dates, dont certaines dans des villes quasi inattendue (Cognac par exemple, mais connaissant l’amour du groupe pour la boisson, l’explication coule de source). Un album de plus au compteur que la dernière fois, et pour autant, aucune chanson portant sur l’alcool, une première depuis quelques années.

Bref, trêve de plaisanterie et d’humour douteux. Korpiklaani, même si sur album est de plus en plus discutable, la qualité de ses lives n’a que rarement été remis en question (pour peu que le groupe n’arrive pas raide défoncé sur scène, ce que j’avais pu voir au SummerBreeze l’an dernier …). Et pour le coup, la question de leur sobriété est à mettre sur le tapis tant les yeux de Jonne semblaient embrumés (sans compter sa quasi vautre sur un retour quelques titres avant la fin).

Il faut reconnaitre que la formation maitrise son sujet, et que le folk metal est actuellement l’un des genres musicaux les plus lucratifs car les 430 personnes venues ce soir-là s’en seront donnés à cœur joie avec de bien beaux mouvements de foule, allant du circle pit au wall of death, slams et bien d’autres formes de joyeux bordel ne portant pas de nom. Un audacieux tentera même de monter sur scène avant de se faire stopper par la sécu. Une chance pour les photographes que l’installation de la crash-barrière mais créant aussi une distance qui n’était pas à leur dernier passage, le groupe ayant même invité les gens à investir la scène.

Quoi qu’il en soit, Jonne, Cane et Tuomas (qui aura rapidement trouvés ses marques depuis son arrivée dans le groupe l'an dernier) assurent l’essentiel du show, laissant Juho (accordéon) et Jarkko (basse) totalement en retrait, les deux se contentant de jouer de manière très effacé (pénalisant tout le côté gauche de la scène pour qui, du coup, il ne se passait pas grand-chose). Les titres habituels sont mis à l’honneur tel que Vodka, Beer Beer, Pellonpekko ou Happy Little Boozer. L’étonnante Ievan Polkka passé avec brio l’épreuve du live (ce titre est issue d’une chanson traditionnelle finlandaise, reprise par Loituma et faisant l’objet d’un méme internet). Comme à leur dernier passage, Iron Fist est aussi de la partie confirmant en partie ma théorie évoquée en intro du live report à propos de Motorhead.

En bref, Korpiklaani a une fois de plus délivré un très bon show, malgré l’absence d’éléments scénique marquant à gauche de la scène. Le groupe prouve, s’il était encore nécessaire, son statut de leader dans le folk metal festif.

Setlist Korpiklaani (pas certain de la fin) :
Tuonelan Tuvilla
Tuoppi Olutta
Ruumiinmultaa
Juodaan Viinaa (Hector cover)
Metsämies
Midsummer Night
Kipumylly
Metsälle
Sumussa hämärän aamun
Husky Sledge (Played by violinist Tuomas Rounakari alone on stage, sat down, and with bells strapped to his ankles)
Vaarinpolkka
Lonkkaluut
Iron Fist (Motörhead cover)
Uni
Vodka
Ievan Polkka
Rauta
Happy Little Boozer
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Pellonpekko
Tequila
Beer Beer
 

Merci à SPM et au Bikini pour cette date.