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jeudi 11 décembre 2014

Swallow the Sun + Solstafir + Mar de Grises

Le Ferrailleur - Nantes

U-Zine

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Six mois presque jour pour jour après un passage remarqué et émouvant sur la mainstage II du Hellfest, Swallow the Sun posait de nouveau ses valises en terres nantaises, en tête d’affiche cette fois-ci, et avec un air horriblement froid remplaçant le soleil qu’ils avaient dans les yeux en juin. Accompagnés des très prometteurs Mar de Grises, étrangement en première partie devant les inconnus islandais de Solstafir, Swallow the Sun n’aura pas fait salle comble ce dimanche des fêtes de Noël, le Ferrailleur ayant été très clairsemé pendant le premier show des chiliens de Mar de Grises.

Pourtant, les sud-américains ont parfaitement ouverts cette soirée placée sous le signe de la dépression et de la mélancolie, du haut de leur doom death lourd et noir, peut-être moins déchiré que sur album mais avec une lueur de vie qui aura fait parcourir pas mal de frissons, notamment sur l’intense The Bell and the Solar Gust, Shining Human Skin ou encore Sleep Just One Down. Swallow the Sun bénéficiant d’un très bon travail de lumière, Mar de Grises en profite pour installer une ambiance pesante et glauque dans la petite salle, devant un public visiblement réceptif au chanteur/ claviériste écorché et à des musiciens qui, bien que timides, imposèrent une certaine présence (notamment Rodrigo Gálvez, à fond derrière sa basse). Si on pourra regretter l’absence de communication entre le groupe et le public, l’on pourra aussi se dire que le style pratiqué n’est pas non plus une ode à la fraternité et la bonne humeur, le chanteur restant très stoïque et calme derrière son micro…

Une excellente mise en bouche qui coupera court lorsque Solstafir entre sur scène. Affublés comme des cow-boy, visiblement joyeux (et bourrés), les islandais distillent un folk légèrement moisi qui ne m’aura jamais ôté cette impression de platitude et de vide intersidéral si l’on enlevait le fort volume de la salle. Certes jouée avec entrain, la musique n’aura été qu’une succession de riffs, parfois agrémenté d’un chant catastrophique (bon, il est bourré ok) et d’une intervention étant (selon le groupe) un cover de Judas Priest mais dont je n’aurais absolument reconnu aucunes notes (c’est que l’accès anglais islandais est un peu à couper au hachoir). On retiendra aussi une basse au son plus proche d’une scie sauteuse électrique que d’une basse.

Bref, 45 minutes bien longues dont je n’attendais que la fin, tout comme le guitariste soliste qui aura passé la majeure partie du concert de dos (« coucou, on est là !!! ») et presque assis, complètement à l’ouest (je doute qu’il n’y avait que de l’alcool en cause).

Mais très de plaisanteries, 22h15 approche, les dernières balances des finlandais se règlent, les rangs se sont considérablement resserrés, la salle étoffée et votre serviteur se place au premier rang, devant le retour Miko Kotamäki et du coup pile poil entre lui et Aleksi Munter (claviers).

On sent tout de suite que l’intensité est montée d’un cran, et dès l’introduction, quelques clameurs réveillent le Ferrailleur, qui arrive déjà à ébullition dès le premier morceau These Woods Breathe Evil. Le groupe joue bien, mais là où le son était impeccable sur les deux groupes précédents, la déception est immense lorsque l’on s’aperçoit avec détresse que le chant de Miko a été oublié des balances. Inaudible en clair, il a toutes les peines du monde à surmonter le mur de basse qu’à concocter l’ingé son. Une basse omniprésente, des guitares grasses, une batterie au poil mais un chant et un clavier complètement absent sur la quasi-totalité du show, mis à part sur les intro ou les intermèdes sur lesquels les instruments se faisaient plus discrets. Falling World arrive très rapidement pour calmer un peu le jeu, mais le manque de puissance de Miko aura, malgré sa classe habituelle, du mal à faire prendre complètement la sauce.

Néanmoins, le groupe déploie une excellente ambiance, les musiciens se donnent à fond, les gratteux sont complètement opposés l’un de l’autre. L’un sobre et efficace, le 2e beaucoup plus visuel et possédant ce petit quelque chose qui donne irrésistiblement envie de le regarder.


These Hours of Despair ou bien l’inévitable New Moon auront provoqué des frissons dans le dos des spectateurs, notamment par la grâce et la fatalité de ces ambiances lourdes mais magiques, même si, rétrospectivement, l’idée que le show du Hellfest était joué avec plus de tripes, ne sort pas de mon esprit.

Swallow reviendra pour un rappel de deux morceaux, mais Miko n’affichera pas une réelle passion ni application dans son jeu. Tout semble parfaitement rôdé, répété encore et encore, tant qu’aucune spontanéité liée au live n’est ressorti de ce concert surement trop lisse et parfait pour un genre aussi humain et émotionnel que celui pratiqué par Swallow the Sun.

C’est donc avec une légère pointe de déception (malgré le cou en vrac) que tout se termine et que la salle se rallume au profit du petit bar en bord de Loire…une soirée de passée…agréable mais pas mémorable…