Mountains of Death 2010
Hop - Muotathal
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Du 19 au 21 Août 2010, le Death Metal retourna Muotathal, une magnifique contrée de Suisse Allemande, pour la dixième année consécutive. Accompagné d’une délicieuse photographe (qui cassera son appareil au quatrième groupe), me voici de nouveau sur la route de la brutalité pour venir partager avec vous trois jours de pure orgie metaleuse, de blast dans tous les sens, de Satan, et de grosses surprises et claques dans la gueule.
Présentation du festival de Death Metal le plus intimiste et humain qu’il soit : le Mountain Of Death.
Jeudi 19 Août – Devourment Day
Il commence à se faire tard et l’alcool commence à monter. On a rejoint les copains et les portes du festival s’ouvrent, on prend le passe et on se lance directement dans le pit. Faut bien commencer le fest’ en beauté !
Pas facile d’être le tout premier groupe d’un festival, tu dois prendre sur tes épaules tout le poids des voyageurs et surtout assurer car ils sont tous déjà bien raide à chier. Progsik aura réussi avec brio le test du premier groupe en proposant un Death Metal bien puissant et néanmoins joyeux. Le public commence déjà à bouger et le chanteur ira jusqu’à se lancer en slam sur la foule. Cerebral Bore prendra le relais de la scène pour proposer son Slam Death avec cette fois-ci plus que la fille au chant. Elle a une voix de porc et ce sans effet. J’aurais été bluffé si je n’avais pas vu Cerebral Bore à tous les festoches où je suis allé cet été. Mission bière avant le prochain groupe !
Sickening Horror ne m’aura alors pas emballé. Très mou sur scène et très bateau, le groupe n’as pas réussi à déchaîner les foules plus que ça. C’est con car à l’écoute sur skeud, les bonnes idées sont là. Mais la prestation n’était pas à la hauteur. Encore moins à la hauteur de ce qui allait arriver : Devourment ! Une institution pour certains, une blague qui a trop duré pour d’autres, le show des américains a été le même que celui que j’ai vu 3 fois ce dernier mois. Toujours aussi groovy, le public avait sorti ses haches et s’est bien mis à couper du bois comme il se doit. Devourment jouit aujourd’hui plus de sa réputation que d’un programme musical détonnant et doit bien faire son beurre vu l’impressionnant panel de merch’ qu’ils ont ramené avec eux ou qui est porté par les aficionados du fest. Tout le monde bouge, tout le monde était de toutes façons là pour Devourment, en tous cas les présents dès le jeudi. C’était le parfait moment pour pèter l’appareil photo. Et ça a été le cas ! Lividity aura à son tour joué dans la cours des grands. Même si je n’en ai pas vu le show intégral, ça bastonnait sévère sur scène. Après quelques albums plus en déca de ce qui se faisait avant, ils sont revenus la rage au ventre il y a quelques années et c’est sur scène que l’on peut mesurer tout ça. Violent, sanglant, Lividity a encore une fois admirablement tenu la place en haleine.
La soirée finira par Kerry And The Layzers, un groupe local puisqu’il vient de Muotathal et dont le principe est de reprendre les classiques du metal. Principalement Thrash et Heavy et sans doute ici pour faire chanter les foules en cœur, néanmoins, n’ayant aucune culture rock’n’roll, je sentais qu’il était temps d’aller se coucher. D’autant plus que ce n’était pas terrible et que je trouve que les cover band ça sert franchement à rien surtout quand en plus c’est mal fait.
Vendredi 20 Août – My Own Stupid Day
C’est Soulless qui ouvrira le vendredi en proposant un Death Metal assez mid-tempo et thrashy. Le fondateur chanteur du groupe qui officia aussi dans Furia et maintenant bassiste de Sybreed a une bonne gueule et un bon gros smile mais la musique en elle-même ne m’aura pas beaucoup emballée. La boite à rythme sur scène fait toujours perdre de la profondeur à la présentation des groupes et le second chant est assez plat. Epicardiectomy qui suivit sera le premier groupe de Slam de la journée. Proposant du coup un Death Metal tiré de Devourment conventionnel, les tchèques auront réussi à lancer le premier circle pit du vendredi ainsi qu’une Macarena dans le public… Cherchez pas. Arborant un style carrément New-York Hardcore, le groupe avait la patate et a assez bien réussi à transmettre son énergie au public.
La suite s’offrit à Nailed un groupe de Death Metal bien péchu et aux compositions super catchy. Bien entraînant et rentre-dedans, le groupe m’a bien démonté les vertèbres. Assez technique dans son approche musicale, les amateurs de Death Metal « bien fait » y auront trouvé leur compte.
Tools of Torture propose un Death Metal assez chiadé mais dont le choix des compos à défendre sur scène n’a pas été des meilleurs à mon goût. Très mid-tempo dans leur approche scénique (alors que c’est franchement pas le cas sur skeud), le groupe a néanmoins assuré correctement son show et les harmoniques se sont bien laissées sentir (ah bah si on a les harmoniques !). Au tour de Cenotaph de venir sur la rampe de la (future) gloire et mes notes qui ont pris la flotte sont totalement indéchiffrables désormais. Voyageant sur la ligne du Death Grind, la musique est assez brutale, le chant crade et le jeu de batterie groove autant qu’il blaste. Après avoir raté Embryonic Depravity, il est l’heure de rejoindre le pit pour Amagortis. Du Death Metal d’aujourd’hui avec pas mal de passages slam / gore. C’est assez appréciable sur scène et intéressant en ce qui concerne les idées un peu plus en décalage avec ce qui se fait (trop) aujourd’hui.
C’est au tour des grecs de Terrordrome de prendre les manettes. Leurs instruments ont été perdu à l’aéroport de leur départ, c’est donc sur les instruments de Cerebral Bore qu’ils joueront (sympa les gars !). Terrordrome c’est les Impureza grecs. Ils arborent un Death Metal Flamenco. Oui eux aussi. Autrement dit attendez vous à des rythmiques carrément pas issues de la scène TBDM mais bien d’ailleurs. C’est toujours sympa d’arborer différents styles avec du blast derrière. Inveracity est un autre groupe grec qui viendra prendre le flambeau du pays et le défendre à son tour sur scène. Du Brutal Death violent et rapide avec du blast pratiquement les 3/4 du temps. Parfait pour passer un petit après-midi ensoleillé sous la tente à bière et enchaîner sur Saprogenic un groupe de Death Metal des states qui te la fait tout en gruik. Trop mid-tempo pour moi, les quelques moments blast seront très vite éclipsés au retour de la voix très gorecte (un mélange entre goret et correcte).
Je rate Inherit disease pour revenir (malgré moi) sur la fin du show de Necrophagist. Encore une fois ça sert à rien. Très bon sur CD soporifique sur scène. Macabre aura exactement le même show qu’au Brutal Assault de cette même année. Autrement dit un chanteur pâteux, froid, qui nous relate ses chroniques de gros affreux avant chaque musique mais sans plus aucune conviction et un investissement des zicos plus que carencé. L’ennui m’ayant alors fatigué plus qu’à raison, j’ai malheureusement raté le GrindCore de Birdflesh.
Samedi 21 Août – Kikou’s Day
Dernier jour du voyage et on commence la journée avec Nihilo un groupe de Death Metal bien trop Cannibal Corpse pour moi. Du puka puka et des faux blast n’auront pas réussi à faire bien lever les foules de ce dernier jour. Disparaged qui suivit avait par contre la pèche qu’il fallait pour relancer la sauce. Bien sympa, aux soli assez monstrueux et certains passages beatdown, la prestation du combo m’a bien botté, un groupe à suivre. Purgatory m’a paru bien fade après Disparaged et ma pause course où j’ai raté Cephalic Impurity. Le groupe arbore les couleurs du bon vieux méchant blackeux, rien qu’à voir leur myspace c’est rigolo mais sur scène la prestation était molle et même pas si Satan que ça. Vraiment pas terrible. On part se ravitailler et le show de Deadborn passe à la trappe. Ce n’est pas bien grave vu l’enchaînement de tueur qui nous attend.
C’est donc au tour de Mumakil de venir déflagrer le MOD. On sent les grosses pointures arrivées lorsque l’on voit les gens s’agglutiner aux arbores de la scène avant que celle-ci ne se remplissent. En parlant de ça d’ailleurs, notre tentative de prise d’otage de la scène pendant le show des furieux de Mumakil aura été avortée par le staff. Un show violent et super rapide servi de blast et de gravity blast à tout va et dans tous les sens. Le public est agité comme jamais et prêt à en découdre avec la vie. Et puis, le groupe aura fait la 12 !
C’est maintenant au tour de Disavowed de prendre la piste. Après plusieurs années de disparition en live, la dernière formation dans laquelle était Romain Goulon avant d’intégrer Necrophagist, le groupe a un nouveau line-up dont Kikou aux fûts, le batteur de Benighted. Pour son premier concert dans le combo, le batteur remplira son rôle avec brio. Les anciens de Disavowed, dont principalement le chanteur prendront un pied immense sur scène pour le premier retour scénique également. Une super énergie de la part du chanteur et une communication exemplaire seront dégagées et partagées à travers toute l’assemblée. Entre les multiples slam du chanteur sur une foule de plus en plus compacte alors que les minutes tournent, ou ses apparitions dans le pit, le stage fulling de tous les warriors de la fausse et la méga blague sur Romain Goulon lors des présentations des zicos auront eu raison de tout un rassemblement de metaleux qui auront pris leur claque sur ce groupe. On oublie souvent qu’à l’époque c’est pour ça qu’on aimait le metal, qu’à l’époque il y avait un vrai échange monstrueux entre le groupe et le public. Prestation exemplaire et sans doute l’une des meilleurs que j’ai vues jusqu’ici.
Origin souffrira ensuite de nombreuses coupures de son en façade. Si bien qu’ils ont continué leur show sans vraiment bien s’en rendre compte puisque les retours étaient nickels quant à eux. Seuls les chanceux sur le devant de la scène auront eu la possibilité de voir le groupe dans les meilleurs conditions à la vue de ce qui était alors possible. Le chanteur prend de l’assurance et le groupe butte toujours autant. Une piste du futur album a été faite et croyez-moi, ça va défoncer ! Dying Fetus suivra Origin dans la lancée des groupes qui tabassent du festival. On aura encore une fois le droit à la playlist de nos rêves et à un Gallagher qui bouge. C’est par contre encore et toujours exactement le même show que depuis leur tournée européenne du mois d’Avril et voir Dying Fetus plus de cinq fois en trois mois me font dire deux choses : 1. Ca me ferait vraiment chier de devoir faire de la musique comme si je devais aller à l’usine, 2. Dying Fetus c’est vraiment toujours aussi bon et ça, ça s’applique aussi bien à Origin qui ont suivi Dying Fetus sur toutes les autres dates aussi.
Enfin une pause sera possible grâce à Black Dahlia Murder qui a vraiment perdu ce qui faisait sa force d’antan et propose un Death Metal tinté Core Emo Mélodique franchement… j’vais dire nul pour pas être méchant. Ce qu’il y a de bien au MOD, c’est que t’es pas le seul gros con intolérant à penser ça, du coup le bar s’est bien rempli à force que le devant de la scène se vidait. Le show suivant de Suffocation sera énorme comme toujours également. Et là les absents doivent se dire c’est quoi ce fest de tueur ? Depuis tout à l’heure je ne vous parle que des grosses pointures du Brutal Death actuel. Et bien oui c’est ça le Mountain of Death. Suffocation ne fera pas Catatonia et devra tronquer leur morceau Blood Oath issu du dernier album éponyme pour une mystérieuse histoire de batteur qui entend rien ou de Zubrowka. Me regardez pas comme ça c’est ce que j’ai compris. Un show carré et tout en couleur comme d’hab.
Je fais l’impasse d’Heretic Soul pour me concentrer sur la dernière prestation du MOD qui sera Inhumate. Que dire d’Inhumate à part qu’ils étaient tout simplement déchaînés cette fois-ci. Va savoir pourquoi mais parfois il y a des moments comme ça. Du sang, bien entendu qu’il y en avait, le chanteur s’ouvrant comme à l’accoutumé le front avec son micro. Il sautait d’ailleurs partout et maltraitait au possible les autres zicos du groupe. Finir sur une touche GrindCore pour un festival Death Metal est assez osé, mais le show détonant des Inhumate aura clôturé avec brio cette date anniversaire du Mountain of Death. J’ai été autant impressionné par la prestation du groupe que par le public encore très très nombreux malgré l’heure et quand même prêt à se mettre sur la gueule sur un wall of death nocturne.
L’édition 2010 du MOD aura été un vrai succès. 1 400 personnes pour ce festival intimiste seront venus se la mettre sévère pour une affiche qui déboite. Des douches gratos et des chiotes propres dans un cadre de rêve voilà ce qu’est aussi le MOD. Le seul point négatif est que c’est un festival Suisse et que pour un européen moyen tout y est alors extrêmement onéreux. Faut faire les provisions avant quoi.
Je remercie ceux à qui j’ai pu piquer des photos vu que notre appareil s’est fait démembrer pendant Devourment. Je remercie également toute l’équipe du Mountain et principalement Stefan pour nous avoir permis avec U-zine d’entrer dans les entrailles d’un des meilleurs festoches de l’été en matière de brutalité. A l’année prochaine !