Endless Agony
Open air - Tolmin, Slovénie
U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Comme vous le savez peut-être, Endless Agony et U-zine sont partenaires depuis quelques mois. C’est avec une immense joie que nous avions appris que le groupe se produirait au Metal Camp en Slovénie. Une immense promotion, et une forte expérience musicale et humaine pour les clermontois dont le line up vient de changer.
Avec l’arrivée de Damien en provenance de Furia (mais qui garde néanmoins une activité au sein de celui-ci), le groupe a de nouvelles ambitions et souhaite définitivement changer de statut.
U-zine va donc vous offrir un bref live report de leur prestation accompagné d’une interview avec les membres du groupe, effectués sous le torride soleil slovène (et autour d’une bière – of course).
Vendredi 9 juillet, 19h45. Alors que Sonata Arctica finit son set devant un soleil couchant, la pression monte pour les clermontois, en pleine période de balance. Le son sur cet second stage a été mauvais toute la semaine, et on peut craindre le pire pour la prestation des français. Néanmoins, A 20h pétant, le groupe monte sur scène devant un petit public qui grossira petit à petit. Les français du camping ont fait le déplacement pour suivre les seuls représentants tricolores. Un drapeau français est allongé devant la batterie, ça sent bon le terroir.
Le groupe commence par Misery. Et première surprise, le son n’est pas si mauvais. On parvient malgré tout à distinguer correctement les guitares, bien que la batterie soit un peu en avant. Le public headbange et les nombreux curieux (la second stage étant au beau milieu des stands de nourriture) s’arrêtent de manger la saucisse blanche bavaroise pour apprécier la performance du groupe.
30 minutes pour jouer c’est bien peu, dès lors, on évite de prendre trois minutes entre chaque chanson du côté des clermontois, qui trouvent quelques moyens et enchainements pour rendre le tout un peu plus fluide. Le groupe enchaine avec Je te hais et Pay Back. Damien le nouveau chanteur ne manque pas d’humour et rigole de son anglais parfois fragile devant une foule qui semble conquise. D'ailleurs, on va vite entendre une Marseillaise entre deux morceaux !
Comme toute prestation, il y a toujours des petits détails, comme une erreur dans l’annonce d’une chanson etc. mais au fond la prestation du groupe est vraiment plaisante et fait contraste avec les nombreuses prestations en demi-teinte de la second stage au cours de la semaine. Six pieds sous terre, Celestial dimension et Killing Machine achèvent une prestation synonyme d’Endless awesomness d’après les termes de l’autrichien à côté de moi. Il est vrai que le groupe nous gratifie d'un death très efficace, qui évite sagement les écueils du genre à savoir l'hyper technicité au détriment de la musicalité.
Néanmoins, quelques bémols sont à mettre à l’actif de la prestation d’Endless Agony. Enfin, plutôt un unique bémol à savoir le manque de mouvement sur scène. Si Damien se démène beaucoup, Stéphane et Nikolas (guitare et basse) sont un peu statique. Néanmoins, pour une première vraie scène pour le groupe, ce sont des détails qui seront fixés à l’avenir.
Pour résumer, une belle prestation des français qui laisse augurer de bonnes choses pour leur futur. U-zine est fier d’eux.
Set-List :
1 Misery
2 Je te hais
3 Payback
4 Kill me
5 Six pieds sous terre
6 Celestial Dimension
7 Killing Machine
C’est alors l’occasion pour U-zine d’effectuer une interview, au soleil pour avoir les coulisses de l’expérience du groupe.
U-zine : Tout d’abord, merci de m’accorder cette interview au lendemain de votre prestation. Pouvez-vous nous rappeler comment un petit groupe auvergnat se retrouve à jouer au fin fond de la Slovénie ?
Mak : C’est assez simple. J’ai contacté le Metal Camp en m’inscrivant sur leur site internet. A partir de là, ça marche au niveau des votes des internautes. Donc on a fait pas mal de publicité sur facebook, Myspace etc. et on a réussi à arriver troisième ce qui est énorme puisqu’il y avait plus de 500 groupes. Grosse promo ou volonté d’avoir un groupe français, on ne sait pas mais en tout cas c’est énorme, une grosse opportunité. En France on ne jouit – pas encore – d’une grande réputation, alors venir jouer ici, Au Metal Camp, c’est cool.
U-zine : Quelles sont vos premières impressions vis à vis de l’organisation ?
Mak : Au niveau de l’organisation, comment te dire… on a eu plus de trois interlocuteurs par mail, aucun ne répondaient la même chose. On flippait un peu, on ne savait pas où on allait, même quand on jouait. Il a fallu qu’on regarde sur le site pour connaître le running order, ils ne nous ont pas prévenus. Arrivé ici le dimanche, cela a été la croix et la bannière pour trouver quelqu’un, il a fallu parler un peu argent pour trouver la personne en 5 minutes. On a du attendre le lendemain pour avoir les pass, certains avantages contractuels écrits noir sur blanc que l’on devait avoir nous ont été refusés. Plein de petits détails négatifs assez étranges pour un festival aussi gros. Ils n’ont apparemment pas prévu qu’il y aurait autant de groupes, problèmes de locaux… cela fait un peu mal sachant que nous on a honoré le contrat. On a quelques trucs à redire quant à l’organisation, alors certes c’est une date promotionnelle mais sans vouloir des avantages monstrueux, on aurait aimé des bières moins chères ou certaines facilités. Ce n'est pas trop demander.
Au point de vue scène, les mecs sont là, ils sont propres. On a eu peur de ça vis à vis du reste de l’organisation, mais finalement tout s’est globalement bien passé.
Damien : Pour moi ce n'est pas la même histoire. En dix ans de scène avec Furia je n’ai jamais eu de problème et là je suis tombé sur un guignol qui jouait avec mes retours, j’ai larséné une partie de la prestation. Voilà c’est tout.
U-zine : Et en ce qui concerne vos impressions plus globales, sur le festival, les rapports avec les autres groupes, l’ambiance générale ?
Stéphane : A part les détails sur l’organisation, c’était un bon festival. Aucun festival ne peut rivaliser avec celui-ci. Le cadre est merveilleux et même si la programmation est classique par rapport à d’autres festivals, c’est très bon. Une bonne expérience avec les autres groupes aussi.
Mak : Entre les groupes cela dépend. Nous on a pu parler avec certains groupes, boire avec eux. D’autres arrivent, jouent et repartent après avoir retourné le camping. Heureusement, tous ne sont pas comme ça et on a pu nouer des liens, échanger des Cds, des t-shirts, notamment avec TItana ! Le seul élément qui devrait changer dans ce festival est ce rapport avec l’argent. Le coup du pass à 140euros, puis des 10 euros pour les sacs poubelles sont abusifs, mais aussi les jetons pour boire. Ils sont assez complaisants et parfois peu arrangeants. Les mecs de la sécurité sont un peu des cowboys zélés… et des cowboys qui parlent peu anglais ! Mais au delà de tout ça le festival est vraiment cool. La plage, la programmation… du lourd ! Cela reste une très très bonne expérience.
U-zine : Vous avez joué ce vendredi à 20h. Vous avez choisi cette horaire ?
Mak : Non, on ne choisit pas réellement. En effet, tout est axé sur l’argent. Chaque ticket que tu vends te rapporte plus ou moins de points selon la distance à laquelle tu te trouves du festival. Puisqu’il y a beaucoup de groupes locaux, on a réussi à finir dans les premiers plus facilement. Ensuite, on a eu un certain choix d’horaire. Notre premier créneau a été refusé et finalement on est resté sur le vendredi à 20h. Ce n’est pas si mal que ça puisqu’aucun autre groupe ne jouait en même temps..
U-zine : Pas trop la pression de jouer le même jour que des pontes du métal comme Hammerfall, Sonata Arctica ?.
Steph : Si forcément, mais on a essayé d’être les meilleurs possibles à notre niveau.
Mak : L’appréhension n’était pas trop de jouer avec ces autres groupes d’autant plus que l’on ne jouait pas en même temps qu'eux sur la main stage. On flippait surtout de savoir s’il allait pleuvoir ou si l’organisation serait chaotique. Est-ce que l’on allait arriver à occuper la scène car on n’est pas tellement habitué à cela ?! Plusieurs appréhensions plus relatives à la scène elle même et non par rapport aux autres groupes.
Steph : Tout à fait ça. Les grands groupes, ils occupent la scène et en imposent. Nous on n’est pas encore habitué aux scènes, on manque d’expérience de scène, pas de jouer ensemble, mais de scène. Donc la pression était plutôt à ce niveau là.
U-zine : Un premier regard critique sur votre prestation ?
Mak : On a toujours des trucs à se reprocher mais on est quand même bien content. On a eu un aperçu du public quand on jouait qui était très très bon. Perso j’ai pris mon pied à jouer, donc à partir de là… ! Evidemment il y a le côté perfectionniste qui entre en jeu, mais on verra ça à tête reposée entre nous pour s’améliorer. On aurait pu faire mieux mais on ne s’est pas planté. A chaud, on est globalement content.
U-zine : Le public du Metal Camp n’est-il pas un peu trop exigeant et passif ? En effet, ils ne se déplacent que bien peu sur la second stage et restent parfois immobiles devant les grandes prestations sur la main.
Mak : On a parfois trouvé ça un peu dommage pour d’autres groupes. Heureusement, on a joué le vendredi après avoir fait connaissances avec pas mal de monde. On a donc réussi à avoir un public assez nombreux malgré tout. Certes si tous les gens que l’on avait croisé étaient venus on aurait eu un mosh pit de malade, mais tu sais, même ceux qui mangeaient et bougeaient un peu ont eu l’air de kiffer, et c’est le plus important.
Tu sais, les gens ici ne viennent voir les concerts qu’à partir de 19/20h, avant ils restent à la plage ou à buller. Donc on s’en est pas si mal sorti.
U-zine : SI c’était à refaire ?
Endless : On le referait, sans aucune hésitation. Mais on viendrait avec un ingé son qui parle slovène !
U-zine : J’imagine que vous avez profité du festival pour voir d’autres groupes. Une prestation à retenir ?
Mak : Devildriver ! Soulfly aussi. Ils ont choisi les bons titres, du peps en live. On aime ou on aime pas, on peut que constater qu’ils ont envoyé sur scène. Ils prennent beaucoup de plaisir, ils ne font pas qu’arriver, balancer et se barrer. J’aime les groupes qui se donnent et Soulfly en fait partie.
Nikolas : Decapitated pour moi.
Stéphane : Behemoth ! Et immortal ce soir ! Mais bon, ce n’est malheureusement pas aussi bon en live que sur cd. Je les attend car n’en déplaise à certains, j’aime beaucoup le dernier album.
U-zine : Parlons un peu de votre avenir désormais. Quels sont vos projets ?
Mak : notre but principal à l’heure actuelle est de consolider le groupe. Nikolas nous a rejoint en avril à la basse, Damien vient d’arriver en juin (premier concert avec nous), et notre batteur n’est arrivé qu’en janvier. On va essayer de cimenter le tout. Par ailleurs on est en préparation d’une quinzaine de dates entre septembre et décembre dont une date à Paris le 11 septembre.
On va essayer de profiter de notre participation au Metal Camp comme d’un tremplin. Sans se la peter je pense que ça peut vraiment nous aider.
U-zine : Qu’est ce qu’il vous manque, à votre avis, pour décoller ?
Stéphane : Depuis que Mak est arrivé il s’occupe de l’organisation des concerts. Il a fait beaucoup de choses pour le groupe, il nous a notamment fait venir ici. Mais on est arrivé à un stade où il ne peut plus nous emmener plus loin car il a sa famille, son boulot. Aujourd’hui il nous faut quelqu’un, un manager ou qu’on se partage les tâches.
Damien : ce serait une sécurité pour nous d’avoir un manager. C’est son rôle de se prendre la tête avec les organisations et pas à nous. Mak ne peut pas tout faire et c’est clair que cela va devenir une priorité pour nous. Il faut que chacun d’entre nous se concentre sur son jeu de scène et pas autre chose. Cherche manager qui parle slovène, appelez le 06…. !!!
U-zine : le mot de la fin ?
Mak : Lasko !!! (nom de bière)
Damien : « no possible » parce que c’est ce qu’on entend le plus ici.
Stephane : « You can have everything at the vip camp, but if you need nothing, ask to me ». Voilà ce qu’on m’a dit !
U-zine remercie chaleureusement Endless Agony d’avoir accepté cette interview. Nous vous ferons part de toute évolution ou date du groupe. A ce titre, ils seront en concert le 11 septembre 2010 au Star Café à Paris !