Cernunnos Pagan Fest IV
Elysée Montmartre - Paris
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Forts d'une édition III réussie, les Acteurs de l'Ombre ont rempilé pour une édition IV du Cernunnos Pagan Fest. Le changement majeur auquel ils ont du s'adapter entre temps, fut la fermeture de la salle où avait eu lieu les précédentes éditions : La Locomotive. C'est donc à l'Elysée Montmartre, 500 mètres plus loin qu'a eu lieu cette nouvelle édition.
Arrivés sur les lieux vers 14h, nous avons pu jauger l'affluence à l'entrée de la salle, ainsi que l'ambiance : il y avait du monde, mais quelques centaines de personnes manqueraient pour remplir complètement les lieux. Alors que la salle a été ouverte depuis 10 minutes, le premier groupe est monté sur scène.
Vikings 'n Celts
Pas évident d’ouvrir un fest mais le combo s’y attelle avec énergie. Effort fait sur la présentation avec deux guerriers en armement complet sur scène, tenues peaux de bête de rigueur … mais si il n’y avait ces artifices je n’aurais pas su d’entré que le groupe officiait dans la veine Pagan/folk : les compos sont du metal classique que le Viking que je suis peine à trouver passionnante. Le groupe a visiblement pris beaucoup de plaisir à jouer et a certainement gagné de nouveaux fans et c’est bien là l’essentiel.
Le groupe a débuté son show alors que beaucoup de gens étaient encore à l'extérieur, commençant à entrer dans la salle. Je n'ai rien trouvé d'exceptionnel à Vikings N' Celts, qui ne faisait pas dans l'originalité. Tout de même, dès le début des festivités, on a pu se rendre compte de la piètre qualité du son : trop de basses, et ça a duré toute la journée...
Tornaod
Découverte et forte impression pour ma part que m’a laissé ce groupe qui joue, pour résumer grossièrement, du prog avec de légères touches celticofolk. Les compos dépassent largement le format habituel et vont plus lorgner dans les huit/neuf minutes. L’interprétation permet de vraiment bien rentrer dans l’univers du groupe et il se passe manifestement quelque chose avec le public, comme quoi il est possible de proposer une musique complexe et exigeante et faire passer des émotions.
On est passé à un échelon supérieur avec Tornaod, un groupe ayant une plus grande richesse musicale à proposer. En effet, les 5 musiciens proposent à la fois de la musique celte, du rock des années 70 et du metal. La présence d'un violoniste a été un bonus gagnant pour le groupe, tout comme la persuasion du leader du groupe, Tomaz Boucherifi-Kadiou, au chant et à la guitare acoustique. Cette dernière lui a posé problème, en ayant une corde cassée rapidement. Heureusement, les membres de Stille Volk ont prêté l'une des leurs pour qu'il puisse continuer son show. Un bon groupe, avec cependant là aussi un mauvais son...
Heol Tolwen
Scandaleux : l’autre guignol a découvert au bout de deux titres qu’il y avait un type, là bas, sur la scène, qui jouait de la flûte. La tête qu’a tiré cet ahuri à ce « moment magique » m’aurait presque fait rire. Une fois cet instrument si présent dans les compositions du groupe devenu enfin audible, les titres peuvent enfin prendre toute leur envergure. Le lights sont très soignés et l’ambiance est froide comme il faut, bien que la communication avec le public ne soit pas négligée. Le set passe vraiment trop vite, surtout amputé de deux titres.
Là où j'ai bien aimé leur premier album An Deiz Ruz, je n'ai pas retrouvé l'ambiance qu'il y régnait en live. La faute une nouvelle fois à un son catastrophique... Je me suis même ennuyé, ne me rendant même pas compte que le groupe avait joué du nouveau matériel en live.
Setlist :1) An Douar eleh mon Ganet (intro) - 2) An Deiz Ruz - 3) Dahud - 4) Ar Sant Kozh (nouveau morceau) - 5) Etre Douae Mor - 6) Kan ar Kern - 7) Genidezh En Marv (nouveau morceau) - 8) Enez Glaz
XIV Dark Centuries
Groupe idéal pour ce genre d’affiche : tout à fait à sa place, plein d’une énergie communicative qui donne envie de descendre des chopines en regardant le groupe et non accoudé au bar. Du Pagan a la fois festif et épique, rien que de très classique mais qui a le mérite d’assurer l’ambiance et de, presque, faire oublier le son.
Premier groupe étranger de la soirée, XIV Dark Centuries a apporté un vent de fraîcheur au festival. Ayant un costume de scène d'époque, les allemands ont convaincu la majorité du public, toujours en dépit d'une propension de l' "ingé" son à mettre trop de basses... Un bon groupe pour une affiche pagan / médiévale.
Setlist : 1) Skithingi - 2) Thing - 3) Louvia - die ewigen Wälder - 4) Runibergun - 5) Skiltfolk - 6) Bragarful - 7) Teutonentanz - 8) Ahnenland - 9) Auf zur Schlacht
Stille Volk
LE succès du fest qu’il serait bien trop réducteur de mettre sur le seul compte d’un son enfin supportable compte tenu des instruments utilisés. Moment d’échange et de communion entre le groupe et son public, chaque titre se finissant sous les vivats. De ritournelles dansantes et chansons plus sombres Stille Volk a su ravir ses fans et conquérir de nouveaux amateurs.
Idem que mon collègue, Stille Volk a livré la meilleure prestation de la journée. L'absence de basse / batterie lourde, associé à l'utilisation de guitares / vielle à roue / nyckelharpa a fait mouche. Les Acteurs de l'Ombre ont bien fait de rappeler le groupe français, après leur premier passage lors de l'édition de 2007.
Setlist : 1) Danse De La Corne - 2) Satyre Cornu - 3) La Chasse Du Cerf - 4) Le Prince D'Orange - 5) In Taberna - 6) Maudat - 7) Para Lo Lop - 8) Le Roi Des Animaux - 9) La Mort Des Hommes - 10) Banquet
Angantyr
LE massacre scandaleux du Fest … si seulement le ramage avait pu être à la hauteur du plumage. Des Black Metaleux des bois (ce qui justifie pleinement leur présence sur cette affiche) tout grimés, et même plein de sang pour le bassiste et qui donnent énormément mais dont les assauts du batteur, qui part en blast au moindre prétexte, rends indéchiffrables les titres exécutés. Et dire que l’on a eu droit au morceau titre de leur prochaine offrande …
Place au black metal des danois d'Angantyr. C'est surtout grâce au bassiste que le groupe a pu convaincre sur scène. Celui-ci n'arrêtait pas de faire de poses plus evil les unes que les autres, bougeait tout le temps, concentrait les attentions. Malheureusement, le son catastrophique a rendu indigeste la prestation musicale du groupe. Néanmoins, il semble que les premiers rangs ont apprécié la venue du groupe.
Setlist :1) Intro - 2) Et Varsel Om Dod - 3) Endelos - 4) Danermordet - 5) Svig - 6) Solverpilens Kald - 7) Stormen Fra Nord - 8) Outro
Belenos
Grand retour sur scène de Belenos, ce qui reste un événement mais qui aurait pu être une fête si le groupe n’était pas si tendu, pour des (enfin une) raison évidente. L’ambiance est lourde, froide, quasiment rien ne se passe au niveau du public qui peine à différencier les titres, les voix étant qui plus est inaudibles. Ceux qui ont eu la chance d’assister à un live par la passé oublieront vite cette bien triste prestation, d’autres pourront se rattraper en avril à Nantes mais ce qui domine pour la grande majorité est un goût amer de gâchis.
Par Belenos, les voilà de retour ! La bande de Loïc Cellier (guitare/chant) semblait plus motivée que jamais. Mais là encore, les basses omniprésentes ont gâché la fête. Pour rendre encore plus sombre la description du concert, on pourrait reprocher au groupe de prendre trop de pauses entre les morceaux, ce qui faisait retomber l'intensité du show.
Setlist :1) Le Domaine Des Songes - 2) Le Déchirement - 3) Morfondu - 4) L'Ombre Du Chaos - 5) Par Belenos - 6) Terre De Brume - 7) Le Déluge - 8) L'Enfer Froid
Arkona
Chemin faisant je jubilais à l’idée de pouvoir enfin apprécier les titres les plus récents du groupe sans avoir à me farcir un montage épileptique, et pouvoir entendre les morceaux issus du petit dernier sans subir un son de batterie en carton et des guitares que l’on, dirait jouées au synthé … raté : encore plus déçu que par la fameuse édition limité de celui-ci. Cependant le set est sauvé du naufrage par le niveau et le professionnalisme des musiciens de la troupe, l’instrumentiste folk assurant comme un chef et la frontwoman faisant fi des aléas techniques pour virevolter, tambouriner, haranguer le public sans cesse. Une tornade blonde est passé sur scène et a tout emporté sur son passage. Le public est manifestement ravi et aurait presque oublié, l’espace d’un instant, que ce moment exceptionnel est foulé au pied par un sombre connard. Là encore le « lot de consolation » est la venue prochaine du Pagan Fest mais Arkona n’y joueras pas les têtes d’affiches …
Hélas, je n'ai pas pu apprécier pleinement la prestation des russes d'Arkona. La faute à cette bouillie sonore régnant toute la journée, qui a fini par donner un mal de tête. Sans aucun doute, Arkona a livré un bon show, même si lui aussi, fut entaché d'un son atroce. Les fans (ceux qui étaient restés, car la salle avait commencé à se vider d'une grosse centaine de personnes) ont pu se régaler devant un duo convaincant : Masha (chant) et Sergej Lazar (guitare / chant). Masha se démenait sur scène, assurant pleinement son rôle de frontwoman et de patronne du groupe.
Au niveau des animations et stands de nourriture, on a retrouvé exactement les mêmes qu'à l'édition III du festival, ce qui est dommage. Il y a même eu la disparition des danseuses / cracheurs de feu, ce qui a nuit au plaisir de passer cette après-midi en salle. Il semble maintenant clair que l'Elysée Montmartre est moins adapté pour accueillir un tel festival que La Locomotive est ses multiples étages. Au niveau des horaires, les Acteurs de l'Ombre ont quasiment respecté leur tableau de marche. Mention spéciale à la sécurité de la salle, qui, pour une fois, a été plutôt laxiste (ce n'est pas plus mal).
"Tiens !?! Cernunnos Pagan Fest - drôle de nom pour une soirée Dubstep" ... le souci majeur étant que l'ahuri chargé de sonoriser le fest y a cru jusqu'au bout, pensant certainement que les groupes allaient s'adapter à ses réglages et surtout pas l'inverse, faut pas déconner, c'est un métier tout de même.
Au technicien son de l'Elysée Montmartre : retourne à l'école, tu as encore beaucoup à apprendre ! Comment peut-on passer 1 journée complète, avec 8 groupes et ne pas se rendre compte des catastrophes que l'on génère ?