Dagoba + Dark Age + In Arkadia + Cipher
CCM John Lennon - Limoges
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D’un coté Dagoba n’a pas chômé. C’est un fait : 31 dates en 8 mois c’est un score honorable. D’autant plus quand on prend en compte le fait que ces dates incluent des festivals tels que le Hellfest, le Graspop ou le Summer Breeze. Depuis l’été, les dates du quartet marseillais se font plus ponctuelles. De l’autre coté Dark Age, groupe allemand de death mélodique moderne tournant en France sur une poignée de date pour promouvoir leur dernier album, Acedia, sortit le 13 novembre. Le groupe teuton est accompagné pour cette tournée du groupe lyonnais In Arkadia. Enfin, au milieu, Limoges, ville paisible connu pour sa porcelaine. Quand on mélange ces trois éléments, voilà le résultat …
Arrivé à la salle John Lennon à 20h, les portes sont déjà ouvertes. A l’intérieur une bonne centaine de personne attends la prestation du groupe Cipher, figure réputée du métal local. Comme à chaque concert de métal dit « moderne », on retrouve beaucoup de jeunes ados occupant la fosse. Le groupe rentre sur scène, et les réactions ne se font pas attendre. Le public joue à domicile et le public en est parfaitement conscient. Consciencieux de défendre ses groupes locaux, le public chauffé à blanc ne tardera pas à réagir. Malheureusement, au niveau du son, le volume de la salle est, comme bien souvent très élevé … Autant au Crosne Medieval Festival où j’étais le week end dernier le son était correct sans être assourdissant, autant à Limoges, c’est bouchons d’oreille obligatoire pour éviter les terribles acouphènes. Quoi qu’il en soit, c’est avec beaucoup d’entrain que le groupe mènera sa prestation. Les aficionados reconnaitront en priorité les titres « Point Emergent » et « Dicephering The Soul » pour avoir fait respectivement l’objet d’une parution sur les blaster de Metallian et de Rock Hard. Cipher se permettra même une reprise de A-ha, l’incontournable « Take On Me » que tout le monde pouvais fredonner. En définitive, le death metal progressif du groupe a marqué les esprits, avec un son correct mais trop fort. On en retiendra surtout l’excellent niveau technique des guitaristes enchainant les solos avec une facilité déconcertante.
Setlist Cipher :
1- Intro
2- Mercury
3- Deciphering The Soul
4- Human
5- Point Emergent
6- Nomad
7- Take On Me
8- Chaos Sign
Pour In Arkadia, c’est la belle vie, 6 dates en 6 jours pour assurer la première partie de Dark Age sur leur tournée française : de Lyon à Paris en passant par Bordeaux, Toulouse, la bretagne et bien entendu Limoges. Le groupe entre en scène, léger moment de doute … Théo, l’habituel guitariste chanteur n’est pas sur scène … Doute bien vite dissipé, le coquin ayant abandonné sa six-cordes pour se concentrer exclusivement sur le chant. En compensation, le groupe a recruté Paul, tout jeune guitariste, qui se produit pour la 4ème fois seulement en compagnie d’In Arkadia. Au programme de la soirée, pas moins de 5 titres issus du prochain album, à paraître sous peu. Le public sera pourtant en terrain connu par moment puisque le groupe lancera la reprise de « Are You Dead Yet » de Children Of Bodom, depuis longtemps influence principal du combo lyonnais. Bien sur, on aurait préféré « Bed Of Razor » ou « Every Time I Die », mais quoi qu’il en soit, le public a semblé apprécier. Non content de se produire au pays de la porcelaine, In Arkadia s’est donné pour but d’en casser le plus possible. Théo, le leader ne cesse d’arpenter la scène de long en large, invitant même le public à venir sur scène. Il s’ensuit une scène d’une grande rareté, le pit étant intégralement monté sur scène, le chanteur quitte cette dernière pour descendre dans la fosse et admirer en spectateur le magnifique capharnaüm scénique. La seconde partie du set est composé de l’intro de « Raining Blood » que l’on ne présente plus (sur laquelle le groupe demandera un Wall Of Death), introduisant « Delirium Tremens », tiré de leur premier album. Le groupe clôturera le set avec « Dystopia », sur lequel le public sera a nouveau invité à monter sur scène, puis avec « Quasar IV ». Lors de cette deuxième invasion scénique, Théo se fera carrément porter par la foule, tout en continuant de chanter. Bref, In Arkadia a mis le John Lennon sans dessus dessous en assurant haut la main son rôle de groupe de chauffe. Le point noir de la prestation sera malheureusement les lumières, très sombres, qui seront la bête noire des photographes … Le son en revanche sera l’un des meilleurs de la soirée.
Setlist In Arkadia :
1- Intro
2- Telluric
3- Drain Me Out Of Time
4- Are You Dead Yet
5- Suck’n’Fuck
6- Shock Doctrine
7- Raining Blood
8- Delirium Tremens
9- Dystopia
10- Quasar IV
Passer après une telle puissance scénique, il faut avouer que ce n’est pas évident … Et en effet, après le joli merdier provoqué par In Arkadia, le set des Allemands de Dark Age parait presque fade … Certes le groupe communique avec le public entre les titres, mais il semble manquer une étincelle pour que le public soit aussi réactif que lors du précédent set. Pour couronner le tout, Eike, le chanteur-guitariste a semblé souffrir d’une extinction de voix. Ce dernier point se confirmera à la fin du concert lorsqu’il me confira avoir des difficultés à tenir le rythme sur la tournée à cause d’une voix qui souffre de plus en plus date après date. Ceci dit, malgré le relatif manque de punch, le groupe bénéficiera d’un son correct et d’un jeu de lumière très lumineux, qui tranchera avec les lumières sombres de la prestation des lyonnais. Globalement, le death metal mélodique des teutons ne sera pas sans rappeler certaines rythmiques d’In Flames et d’autres groupes de Gothenburg. Quelques nuances par-ci, par-là, comme « Black September » qui sonnera beaucoup plus rock’n’roll/grunge que les autres titres. Le leader se montre bavard, parlant beaucoup avec le public entre les chansons. Après une petite heure de set, le groupe quitte la scène pour laisser place à la tête d’affiche, Dagoba.
Setlist Dark Age
1- Kingdom Nevercome
2- Zero
3- Dying Art Of Recreation
4- Outside The Inside
5- Devote
6- Silent Republic
7- MinusExitus
8- 10 Steps To Nausea
9- Black September
10- Fix The Focus
11- Zeitgeist
12- Last Word
13- Seven
14- Suicide Crew
15- Dare To Collapse
16- Pulse Of Minority
17- Daily Combat
Le dernier album de Dagoba, Face The Colossus n’avait pas mis tout le monde d’accord. Certains affirmaient même que le quartet marseillais s’était mis à faire du Nokia-core, en référence aux parties électroniques de certains titres. Qu’importent les critiques, Dagoba est là, et sur scène, ça claque. Le groupe nous l’avait déjà prouvé au Hellfest, alors qu’ils avaient eu l’occasion de se produire sur la mainstage. La curiosité de la venue de Dagoba à Limoges est à souligner étant donné qu’il s’agit de la seule date de la tournée de Dark Age où les Allemands ne sont pas tête d’affiche. Quoi qu’il en soit, c’est devant un John Lennon plein aux ¾ que le combo rentre sur scène alors que retenti l’intro. Le groupe arrive dans le noir, les seules choses que l'on peut apercevoir à ce moment-là sont les néons rouges sur les repères de guitare et de basse : une idée intéressante. Les hostilités sont très vite lancées avec Abyssal. Au total, pas moins de 9 titres extraits du dernier album. Ces titres passent très bien en live et c’est un groupe en très grande forme qui se produit ce soir faisant preuve de beaucoup de présence. Shawter arpente la scène dans tous les sens, alors que le guitariste et le bassiste ne cessent d’échanger leurs places. Franky, le batteur n’est pas en reste puisqu’il ne cessera de communiquer avec le public durant tout le set. Les spectateurs semblent totalement acquis, avec pas moins de 2 walls of death, plusieurs circle pit et une partie de la fosse s’adonnant au KDS et au moshing. Vers le milieu du set, Shawter prend la guitare et annonce Silence #3. Le chanteur ne pourra pas le renier, il n’a pas la même assurance à la guitare et au chant !! Le set est carré, puissant et incisif, le son est très correct et les lumières sont idéales. Après un cours rappel, retentit Things Apart. Puis Dagoba revient sur scène et met tout le monde d'accord en nous assénant le coup de grâce avec deux classiques : Things Within et White Guy (and the Black Ceremony). En 1h15 de jeu, Dagoba nous prouve que le métal français ne se limite pas à Gojira. L’assurance et la présence dont fait preuve le groupe est tout simplement impressionnant. Bravo !
Setlist Dagoba (pas certain à 100%) :
1- Intro
2- Abyssal
3- Face the Colossus
4- The Man You're Not
5- Back from Life
6- Nightfall & All Mistakes
7- Somebody Died Tonight
8- Silence #3
9- It's All About Time
10- World Between
11- Sudden Death
12- Something Stronger
13- The Crash
14- Things Apart
15- Things Within
16- White Guy (and the Black Ceremony)