Faith No More + The Offspring + Billy Talent
Domaine National - Saint Cloud
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Si il y a bien quelque chose qui a pu nous traîner jusqu’à Rock En Seine cette année, ce fût bien évidemment la reformation d’un des plus grand groupe : Faith No More, au bout de 11 ans d’absence, après avoir quitté son public en 1998 à Lisbonne. Car oui, si j'emploie le verbe « traîner », c’est bien à cause de la réputation que se trimballe le public de ce festival, un public qui n’a visiblement pas une grande culture musicale et qui va en concert car c’est bien de s’y montrer (pour ne pas dire bobo).
Une réputation qui s’est avérée être plus ou moins vrai (on s’étendra sur le sujet plus tard dans le report), mais qu’importe, Faith No More effectuait sa seule date en France en ce dernier week-end du mois d’août à Saint Cloud, nous étions prêt à jouer le jeu et mettre nos préjugés de côtés et pouvoir apprécier ce show qui se profilait comme un des rendez-vous les plus attendu de 2009.
Arrivés sur les lieux aux alentours de 14h30, mon collègue Orion et moi-même, ne savions pas vraiment à quoi nous attendre, et dès la sortie du métro on notera un encadrement policier, qui gère extrêmement bien la situation évitant alors le beau bordel qu’aurait pu être ce festival aux alentours de la capitale parisienne. A peine cinq minutes de marche pour rejoindre le site depuis la station de métro, l’entrée des festivaliers est étonnante de rapidité, premier bon point.
Une fois les barrières franchies, on découvre un site extrêmement bien agencé et sympathique, aux nombreux coins d’ombres. Si la capacité du site atteint ses limites aux alentours de 30 000 personnes, sa disposition est telle que l’on a l’impression que le festival reste à taille humaine et on ne se rend pas vraiment compte du nombre de festivaliers. Surtout qu’il est facile de se frayer un chemin pour arriver au niveau des barrières ou du moins dans les premiers rangs.
Après un tour complet des stands sur le site, nous ne sommes pas vraiment dépaysés de notre Hellfest habituel, les prix sont sensiblement les mêmes au niveau de la restauration et du bar (je l’ai retrouvée ma tartiflette à 6€ !) et restent corrects. A noter que l’attente pour se faire servir et notamment aux bars est très courte (j’ai un souvenir d’avoir attendu presque 15 minutes pour une bière à Clisson en 2008).
Pas emballés par la programmation de la journée, nous continuons notre découverte du festival jusqu’aux premières notes de Kitty, Daisy & Lewis, qui entamèrent le bal sur la scène de la Cascade. Les jeunes anglais (moyenne d’âge de 16 ans !) seront la surprise de la journée, leur rock bluesy/country digne d’Elvis ou encore Chuck Berry est très plaisant à écouter. Accompagnés d’une contrebassiste et d’un deuxième guitariste tout deux bien plus âgés et expérimentés, le trio d’enfer fera danser les premiers motivés présents devant la scène de la Cascade. Bananes, vêtements et instruments d’époques (pour les connaisseurs et collectionneurs c’était un vrai régal), les jeunes anglais m’auront bluffés et plus particulièrement Lewis, multi instrumentiste, tantôt pianiste endiablé, guitariste et chanteur talentueux, qui ira même taper la batterie durant un morceau. Première et agréable surprise.
Rien de bien passionnant au programme, hormis siroter des bières sous le cagnard parisien. Tout au long de l’après midi on notera l’arrivée de chevelus et de tee-shirts surprenants qu’on aurait jamais pensé voir ici (Nasum, Immortal…). Faith No More est attendu de pied ferme par un grand nombre de metalleux ayant fait le déplacement et on croisera notamment quelques têtes connues comme celles des The ARRS, Lokurah, ou même Ben Barbaud, organisateur du Hellfest. (Serait-il venu juste pour Faith No More ou peut être décrocher le groupe comme tête d’affiche de l’édition 2010 ?! Du moins ça serait une bonne chose).
Il est presque 18h20 lorsque Billy Talent va entamer son set sur la grande scène, nous décidons de nous approcher de plus prêt afin d’appréhender une bonne place pour la prestation de Faith No More ce soir. Je laisse le soin à Orion de vous raconter comment il a vécu cette prestation :
Deuxième groupe vu de la journée après les très bons Kitty, Daisy and Lewis et on ne joue pas dans la même cour puisque les Canadiens porte bien mal leur nom avec leur Punk Rock de bas étage mais qui plaît au public à notre grand dam. Plus agressive qu'un Offspring, leur musique penche plutôt vers des groupes comme Rise Against avec quelques touches de « Hardcore » dans le chant qui ne tient, d'ailleurs, pas la route avec ce chanteur qui a du mal à chanter juste et a une voix de canard proprement insupportable. Certains passages restent malgré tout très sympathiques notamment quand Billy Talent la joue Muse avec les effets sur la gratte mais cela reste marginal face au vide que compose le reste du set prétentieux (avec ce chanteur qui jette son pied de micro par terre pour faire genre) et sans relief.
Nous continuons toujours dans le Punk Rock avec les californiens, dont la notoriété est à son top et qu’on ne présente plus, The Offspring. Un show qui aurait pu s’annoncer sympa, seulement il m’a été gâché par le public qui m’a étonné par son manque de respect. Entre slammeurs qui ne font pas attention et foutent des coups de lattes sur les têtes des gens, la gente féminine que l’on retrouve écrasée et dont quelques unes sont tombées dans les vapes à plusieurs reprises sans que les personnes autour n’y prêtent attention et j’en passe de plus belles. Une honte de voir un public pareil. Qu’importe, je reste tant bien que mal dans la fosse essayant de profiter un minimum du groupe qui livre une prestation carrée et sans fioritures où le groupe revisite tous ses plus grands hits en passant par « Pretty Fly » à « Self Esteem » et les nombreux titres d’ « Americana » plus gros succès commercial du groupe à ce jour.
En ce qui me concerne (Orion), je n’ai pas retenu grand-chose de la prestation hors que le groupe a pris un méchant coup de vieux. Musicalement, c’était comment ? Je ne sais pas. Je n’ai jamais pu rentrer dans la prestation à cause du public particulièrement méchant et irrespectueux avec des mouvements de foules, des coups, des filles qui pleurent, des chutes, des malaises. Merde quoi, Je n’ai jamais autant détesté un public à ce point et pourtant j’ai fait quelques concerts extrêmes. On dit que le public Metalleux est execrable mais sachez que le public bobo qui joue aux metalleux est cent fois pire. Qu’on se le dise.
Après avoir vaincu le public qui part en masse juste après le show d’Offspring, j’atteins enfin mon but, j’arrive à la barrière pour vivre un concert qui comme je l’attendais s’est révélé être un des meilleurs qu’il m’ait été donné de voir. Comme sur le reste de la tournée, Faith No More se fait installer des rideaux rouges en guise de décors, sobre mais classieux. Durant les soundcheck la pression monte, les fans s’amassent devant la grande scène pour enfin voir ou revoir le grand retour, « The Second Coming », de Faith No More. L’attente se fait plus longue que prévu, mais dès que les lumières s’éteignent le public tombe en euphorie lorsque dans la nuit Roddy Bottum approche de son clavier et lance les premières notes de « Reunited », la reprise de Peaches & Herb, qui a ouvert quasiment tous les concerts des californiens sur cette tournée. Mike Patton arrive en dernier, cane à la main et en boitant, pour montrer que le groupe a vieilli (et pourtant ils vont prouver qu’ils sont bien en forme). Les poursuites jouent entre Patton et Bottum qui chantent à tour de rôle durant cette reprise d’une douceur attendrissante où Patton, limite énervant tant son charisme et sa classe imposent, montre a quel point il est excellent chanteur. Tout le groupe, hormis Mike Bordin, est en costume comme ils en ont pris l’habitude déjà avant leur séparation, « Reunited » est une fine mise en bouche qui pour moi ouvre le concert à merveille.
La scène est une nouvelle fois plongée dans le noir, Mike Bordin donne le rythme et Faith No More prend l’assaut du public en jouant « From Out Of Nowhere ». Mike Patton parcourt la scène en long et en large avec son mégaphone, déclanchant une sirène de police, je ne peux m’empêcher de sautiller comme un vrai gosse, mais putain on ne pouvait rêver mieux comme entrée en matière. Le son est parfait, la basse de Billy Gould est mise en avant comme il le faut, sans être surmixée et bouffer la gratte de Jon Hudson. Le groupe est en forme, mené des mains de maîtres par Mike Patton, qui occupe tout l’espace et impressionne tant il déborde de folie et est imprévisible. Son pied de micro vole dans tous les sens dès les premiers mots, il n’y a pas de doute, l’homme est en forme ce soir !
Si le mot imprévisible qualifie bien l’état de Patton ce soir, la setlist en est tout autant, puisque le groupe ne joue jamais la même chaque soir, revisitant ainsi toute la discographie du groupe, dans la mesure du possible. Ce soir-là nous aurons eu le droit a une entame de folie tout simplement, puisque après ce premier « From Out Of Nowhere », le groupe enchaîne avec un « Be Aggressive » dantesque que l’on attendait pas si tôt. Et la suite n’en fût pas moins bonne avec « Caffeine » ou encore « Evidence » où Patton s’adonne à ses pitreries linguistiques en chantant la moitié de la chanson en italien et précisant bien sûr qu’il aurait pu le chanter en français mais qu’il préfère l’italien !
« Surprise ! You’re Dead », réveille le public avec toujours un Mike Patton possédé qui n’hésite pas à exagérer son chant donnant ainsi un côté encore plus dément au morceau. « Last Cup Of Sorrow » confirme le potentiel de l’ « Album Of The Year » considéré comme peut être le moins bon album de l’ère Patton. Le public est conquis, avant se rester sur le cul par la violence d’un « Cuckoo For Caca » où les parties vocales de Mike effrayèrent ceux qui ne connaissent pas le groupe, un morceau juste jouissif en live.
Puis le reste du set ne fût plus qu’un enchaînement de tubes avec un « Easy » très frais sans parler de l’enchaînement « Midlife Crisis » / « Epic » tout juste énorme où le public s’est arraché les cordes vocales sur les refrains de ces deux titres. A noter un break inattendu en fin de « Midlife Crisis » avant que le groupe reparte sur un dernier refrain.
Mais une de mes plus grosses joies fut l’interprétation de « Just A Man », qui est à mes yeux un de meilleurs titres du groupe. De plus que Patton (et oui encore lui) s’amusa avec le public imitant alors les étoiles ou encore en défiant le public de tenir la note plus longtemps que lui à la fin du morceau, chose impossible bien évidemment, « I beat you » s’exclame Mike avec un sourire mesquin avant de quitter la scène et de revenir pour un rappel. A mon plus grand regret il ne descendra pas durant « Just A Man » comme il a pu le faire en Belgique ou au Portugal.
Faith No More rejoint la scène, Mike Patton avec son mélodica en main afin de jouer « Midnight Cowboy » qui à l’origine ne figurait pas sur la setlist, mais qui fait tout de même plaisir à entendre. Un rappel en douceur puisque après le reposant « Midnight Cowboy » Faith No More enchaîne avec le très calme « Stripsearch » que je trouve toujours aussi énorme dont l’intro a été revisitée pour la tournée avec l’interprétation du thème de « Chariots On Fire ».
Le set se conclu sur le classique et efficace « We Care A Lot » où Patton est visiblement agacé car son micro n’arrêtera pas de grésiller tout le long du morceau, sûrement du a un problème de connectique. Un rappel qui me laissera un goût amer à cause d’un public assez froid à la fin de « We Car A Lot » le groupe ne reviendra pas pour un deuxième rappel comme ils l’ont fait sur plusieurs dates, c’est bien dommage surtout que les techniciens ont laissé couler quelques minutes avant de finalement tout démonter.
Le concert de Faith No More fut tout simplement époustouflant et assurément un des meilleurs show que j’ai vu. Même si pour chipoter j’aurai préféré voir un « Land Of Sunshine » à la place de « King For A Day », ce n’est que pour faire la fine bouche, le repars les yeux remplis d’étoiles réalisant que je venais de voir quelque chose de grand et un groupe au sommet de son art !
Pour tout vous dire (Orion), je ne connaissais pas très bien Faith No More, il y a de ça deux mois et je ne pensais pas venir voir le groupe lors de cette date. Mais John a fait preuve de persuasion et a fait des taches qui si je les divulguais tâcherait son intégrité. Pauvre homme mais bref, je m’égare mais grâce à lui j’ai fini par aimer le groupe et à prendre ma place pour ce festival. Je l’en remercie car la prestation de Patton et sa bande fut excellente et je n’ai pas besoin de rajouter la moindre chose à la partie de John qui a tout dit. Je dirais juste que si vous avez la chance que ce groupe passe dans votre coin, ne le ratez pas et ce même si le prix est exorbitant. Faith No More vaut largement la peine de ce sacrifice.
Setlist de Faith No More :
1. Reunited (Peaches & Herb cover)
2. From Out Of Nowhere
3. Be Aggressive
4. Caffeine
5. Evidence
6. Surprise ! You're Dead
7. Last Cup Of Sorrow
8. Cuckoo For Caca
9. Easy (Commodores cover)
10. Midlife Crisis
11. Epic
12. I Started A Joke (Bee Gees cover)
13. The Gentle Art Of Making Ennemies
14. King For A Day
15. Ashes To Ashes
16. Just A Man
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17. Midnight Cowboy
18. Chariots On Fire/Stripsearch
19. We Care A Lot