Order of Ennead + Vital Remains
Le Ferrailleur - Nantes
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Arrivé sur le tard pour cause d'éloignement géographique, quelques notes résonnent encore sur les quais bordant la Loire alors que j’arrive en couché de rideau de la prestation de Sludge.
A peine le groupe a-t-il quitté la scène que déjà s’installent les musiciens d’ Order of Ennead dans une atmosphère bien plus réceptive que lors de leur récent passage à Paris à l'occasion du Winterfest, leur album étant alors peut être un peu frais. Désormais le public connaît la musique proposée ainsi que le niveau technique et le degré d'engagement des musiciens présents (le bassiste du groupe étant l'un des plus impressionnant qu’il m’ait été donné de voir en action) : Order of Ennead n'est plus uniquement "l'autre groupe de Steve ASHEIM".
Un bon trimestre d'écart et les différences sont véritablement notables : ainsi John LI (qui a fêté ses 20 ans deux semaines plus tard) est enfin sorti de sa réserve, pour ne pas dire de sa timidité, pour se transformer en véritable showman, un tantinet poseur et manifestement à l'aise.
Fort heureusement le bougre assure toujours autant au poste de lead guitariste en évitant les démonstrations rébarbatives. Autant de talent, si jeune, et avec une telle énergie laissent pantois : le jeune homme s’amuse à réinterpréter ses propres soli et à en poser de nouveaux, ce qui ne va pas sans quelques petits soucis de "raccrochage de wagon" gommés par les rythmiques envoyées fond de balle par un Steve ASHEIM en grande forme.
Seuls, petits, bémols : un son aléatoire inhérent à la configuration de la salle qui n'est autre qu'un ancien hangar (certains s'étant plains de ne pas avoir entendu un seul solo correctement), une chaleur étouffante, une voix toujours aussi précise mais "limite" question puissance et un Steve ASHEIM presque trop en forme : ainsi l’ultra efficace « Dismantling an Empire » perds de son efficacité en franchissant les limites supersoniques.
L'essentiel est que le public, dont une frange plus conséquente qu’en décembre semblait connaître les morceaux, soit visiblement ressorti conquis de la prestation ; le combo lui-même semblant particulièrement heureux de cette soirée clôturée par une reprise surprise d'un groupe proche (petit indice avec la vidéo).
Vint ensuite le moment de LA grande interrogation : le line–up live de Vital Remains tient-il la route ?
Verdict sans appel dès le premier morceau : et comment !!! Un vocaliste de première bourre n’ayant de cesse d’arranguer le public et se plaçant dans les graves agressives, aidé par "Gator", le bassiste live, et Mr Lazaro himself aux « chœurs ». Le public part au quart de tour grâce à ce frontman trés communicatif.
Autre ingrédient du succès de ce type de concert où les 2/3 du line-up, quasi mythique, sont restés à la maison : un batteur au niveau. Celui-ci est relativement jeune mais donne tout ce qu’il a : sans néanmoins parvenir au débit de sulfateuse de Dave SUZUKI les blast sont au rendez vous et le tempo est régulier (malgré un souci sur la partie "semi-solo" de "Forever Underground". Bonne prestation, qui assure sans en faire trop et évite donc le risque de la gamelle lamentable.
Autre bonne surprise côté line up, Gator assure le rôle de co-frontman (avec le hurleur) en enchaînant les poses Evil et les regards glaçants au public … a la fois efficace et fun … alors que Tony LAZARO, pourtant physiquement impressionnant, se fait étonnamment discret. Discrétion partagée avec le lead guitariste qui ne paie pas de mine mais qui envoie tous les solos à la perfection en étant «bien dedans », ce qui fait plaisir comparé à certains "mercenaires techniques" qui reproduisent les passages au millimètre sans ce supplément d’âme.
Côté set-list : je m’attendais benoîtement a un petit extrait d’ «Into cold Darkness» lorsque fut annoncé un morceau Old School, mais il s’agît au final d’un « Forever Underground » des familles hélas non suivi de son jumeau "I am God". Donc, sans grande surprise, set-list principalement axée sur le récent duo Dechristianise/Icons of Evil , dont les morceaux ont étés interprétés avec les intros "qui vont bien", renforçant l'ambiance si besoin était.
Violence musicale toute en maîtrise, ambiance religieuse, "Infidel" dédicacée aux roadies, efficacité sans limite ... LA Grande Classe.