Comeback Kid + Parkway Drive + Cancer Bats + This Is Hell + The Warriors
La Scène Bastille - Paris
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Le Never Say Die Festival n’a jamais si bien porté son nom. Affiche du feu de dieu, une salle agréablement remplie et un show intimiste auront contribué ce soir a imposé sur scène les meilleurs groupes de la relève Hardcore Américaine.
Arrivé sur les coups de 19 heures pour ne louper sous aucun prétexte l’intégralité des 5 shows proposés, je pénétrais progressivement dans une Scène Bastille bientôt transformé en véritable champ de bataille. Ou entendez, un terrain miné, et clairsemé d’explosions sonores en tout genre où chacun des groupes n’aura en aucun cas ménagé les pauvres petits auditeurs que nous étions.
Évoluant tous dans des styles de hardcore différents, les cinq groupes présents ce soir nous ont malmenés durant 4 heures de folie furieuse, tout en nous délivrant des sets explosifs et diablement efficaces. Petite rétrospective en règle sur le passage à Paris d’une tournée débutée voici maintenant quelques semaines.
Les premiers à nous asséner les premiers coups de butoirs de la soirée furent les Californiens de The Warriors. Déboulant sur scène tel le loup dans la bergerie, la formation aura eu la lourde tâche de chauffer l’auditoire et de poser les bases d’une affiche des plus explosives.
Animés par le désir de faire sauter la baraque, le groupe nous livre un hardcore sans concessions, nourri aux sonorités modernes empruntés au métal, et au stoner. Durant 40 minutes, ils n’ont cessé d’haranguer la foule avec des titres empruntés essentiellement à leur dernier album. (« The Ruthless Sweep » ; « Destroying Cenoxodous »). Véritable pile électrique, le groupe poussera le vice plus loin en conviant Andrew Neufeld le temps de quelques chœurs sur l’incandescent « The Stone Grinds ».
La suite, vous la connaissez. Du hardcore, encore et encore … pour le bonheur d’une salle désormais bien remplie. This is Hell, rentre sur scène, et nous balance en hors d’œuvre un « Here Comes The Rain » insupportable et inaudible. Et il faut dire, que le groupe n’a pas été forcément été gâté par le son. Balances improvisées en plein milieu du set, auront tout de même rétabli l’ordre dans un set efficace, et carré. Sans grande magie et sans surprise, les New Yorkais ont déroulé, autour de titres tels que « The Polygraph Cheaters » et son refrain tonitruant. Rick Jimenez, guitare en main, parvenant même contre son gré à s’emparer de la vedette, avec ses multiples bonds et sauteries organisés.
Au registre des soubresauts scéniques, Cancer Bats ne s’en est pas mal tiré non plus. Autour d’un Frontman déluré et crête en avant, les Canadiens se sont illustrés en offrant à une foule en effervescence un show puissant, et cadencé par une section rythmique décapante. Largement plus lourds et mélodiques que les prédécesseurs sur scène, les Cancers Bats se sont lancés à vive allure dans une prestation sans temps mort et largement Rock n’ Roll. Liam Cornier, fin orateur dans notre langue, nous assenait avec sa troupe quelques perles (« Pneumonia Hawk »), teintées d’un groove puissant sans précédent.
Une prestation à des années-lumière du groupe Parkway Drive, présent également ce soir. Là, où la plupart des groupes se sont adonnés à une démonstration approchant de près la sueur et l’urgence du live, Parkway Drive nous a livré durant près de 40 minutes, une set-list chirurgicale dénudée de tout artifice. Les chansons nous ont été livrées de façon quasi-organique (« The Siren’s Song »), la majorité des musiciens excellant dans leurs rôles. Et même, si les basses ont été trop prononcés sur certains morceaux, la formation nous a fourni un subtil compromis entre un metalcore habile et un hardcore efficace. Winston McCall, imposant au possible, s’est chargé de rendre fou un auditoire submergé par les titres phares du combo, et un «Boneyards » d’anthologie.
Mais le groupe suscitant tous les désirs de ce soir, était bel et bien Comeback Kid, et son si percutant hardcore mélodique. Les Canadiens, élevés sur la première marche du podium, avaient pour mission de confirmer leur statut de tête d’affiche, et de ponctuer un festival dont l’intensité allait crescendo. Visiblement heureux d’être là pour la deuxième fois de l’année, la bande à Neufeld, nous a servi un subtil mélange de ces trois opus. De "What Are you done" , à « Defeated », en passant par « Partners In Crime », les cinq ont enchaîné tambours battants les grands succès du groupe. La mine réjouie, ils n’ont jamais à une seule seconde baissé de régime, et ont enchaîné jusqu’à ce que mort s’ensuive par le somptueux final « Wake The Dead ». Andrew, bien plus à l’aise dans un rôle de premier plan n’a cessé de parcourir l’espace qui lui était alloué, accompagné par ses camarades de jeu. Un concert énorme, certes court, mais où la quasi-totalité des titres attendus fut exécutée avec brio.
Puissance, folie, destruction n’ont jamais été autant d’actualité qu’au cours de cette soirée.