Suffocation + Psychobolia + Impureza
La Scène Bastille - Paris
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Après la claque mémorable que m’avait mis Suffocation lors du Fury 2004, j’avais hâte de m'en reprendre une du même calibre, mais cette fois-ci dans une petite salle. S’ils arrivent à mettre tout le monde KO sur une grande scène, qu’est ce que ça doit être dans une salle intimiste ?
Une fois arrivé dans la salle, je fus étonné du peu de monde présent. Je mis l’absence de monde sur le compte d’aucune grosse première partie. Les deux groupes assurant la première partie, respectivement Psychobolia et Impureza, sont issus tous deux de l’underground, limitant bien évidemment l’attraction du grand public.
D’autre part, je fus aussi surpris par le manque de jeunes présents ce soir. Mais Suffocation ayant connu son heure de gloire dans les années 90 et n’ayant pas vraiment fait un retour fracassant, c’est plutôt normal que ce soit plus des fans de la première heure qui soient venus ce soir.
Impureza commence donc les hostilités avec son death métal teinté latino. Je ne sais pas si leurs tee-shirts m’ont influencé, mais leur musique semblait être un mix entre Nile et Krisiun. Instrumentalement parlant, je dois avouer que j’ai plutôt été convaincu par les français, mais le chant m’a cependant laissé sur ma faim. Pas que la voix ne soit pas adaptée ou mauvaise, mais ce rebut fut plutôt du au fait qu’Impureza a choisi de chanter en espagnol. Alors ça a son charme au début mais moins sur le long terme : on n’arrive pas au même impact que l’anglais. Le batteur fut étonnant de par son jeu, rapide et carré. Les guitaristes auraient pu néanmoins un peu plus bouger car scéniquement, mis à part le bassiste/chanteur, on ne peut pas dire qu’ils mettaient le feu au pit. Groupe à suivre (pour les pro-espagnols)…
Vient ensuite le tour de Psychobolia. Je dois avouer que j’ai rarement vu une transformation physique aussi extrême. Caroline (chant), c’est un peu comme Candice d’Eths, sauf qu’elle, elle ne blague pas ! Ayant plutôt un look « masculin » sur les photos promo de leur dernier démo, c’est une jeune femme toute pimpante en mini jupe que l’on retrouve ici. Mais elle n’en a pas perdu sa voix gutturale à souhait.
Misant (un peu trop) sur ce contraste entre l’aspect fillette et le death métal brutal, Psychobolia en aura gratifié d’un set carré et virulent. Ceci dit, leur musique a tendance à rapidement tourner en rond entre autre à cause de la voix linéaire de Caro. Une prestance supplémentaire du bassiste et du guitariste n’auraient aussi pas non plus été de refus.
La salle commence désormais à sérieusement se remplir quand les rois du brutal death technique entrent en scène. Suffocation aura joué ce soir, le jeudi 29 mars 2007, un concert qui restera gravé dans ma mémoire à jamais. L’intensité, la puissance et la rage dégagées par la formation étaient telle que tout le public s'est retrouvé plaqué contre le mur face à une telle animosité !
Les choses sérieuses commencent par un "Infecting The Crypts" d’exception. Une entrée en matière peut difficilement mieux se faire. Après tant d’années, on pourrait penser que les membres commencent à fatiguer vu les albums et les tournées, mais que nenni. Même si la joyeuse troupe est au rendez-vous - Mike Smith derrière sa batterie, Terrance Hobbs et Guy Marchais branlent le manche à sec et Derek Boyer (basse) est monumental -, le vrai maître de soirée est Frank Mullen (chant) ! Il aura été surhumain et d’un charisme sans précédent. Ayant une petite mine avant le show, la face du bougre s’est assombri d’un coup une fois la musique partie et seul la rage était la bienvenue. Tellement il fut bon, on pu à peine profiter du spectacle qu'offraient les autres membres. Tout au long du set, le groupe enchaîna les titres… les titres, que dis-je, les hits ! Avec entre autres “Liege of Inveracity”, “Blind Torture Kill”, “Catatonia”, “Tomes of Acrimony”, “Jesus Wept”, “Thrones of Blood”, “Surgery Of Impalement” ou le hit du dernier opus “Abomination Reborn”, on sentait clairement que Suffocation n’était pas venu pour blaguer. On regrettera néanmoins que le groupe n’ait pas joué le morceau titre "Souls To Deny" ou le culte "Breeding The Spawn". Après une heure de pure folie, c’est malheureusement la fin d’une jouissance extrême (il n’y a pas d’autres mots). Le pit aurait été rassasié, les slameurs aussi (qui a dit trop ?! héhé) et l’ensemble de la fosse en aura pris pour son grade.
Après une longue absence en France, Suffocation aura largement su se faire pardonner ce soir. Même si leurs récentes productions ne font pas forcément l’unanimité, en live c’est une toute autre histoire. Les membres (mention très bien à Frank Mullen) ont maitrisé le show du début à la fin, refaisant vivre des titres cultes qui ont marqué au fer rouge le death métal. La perle que fut ce concert m’a redir que la formation pourra peut-être renouveler des exploits musicaux tels que « Pierced From Within » ou « Despise The Sun »…