Black Metal Is Rising II (2006)
La petite loco - Paris
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Ah en voila une bien belle affiche… Après une 1ère édition qui avait plutôt bien marché, l’association « les acteurs de l’ombre » remettent le couvert avec un festival qui nous offre un large panel de la scène black française actuelle.
Et ce sont les parisiens de Reifriesen qui ouvrent le bal pour plus de 6 heures de black.
Reifriesen est encore un très jeune combo puisque le groupe ne s’est formé qu’en 2002 et que les membres du groupe semblent dépassé tout juste la vingtaine. Mais cela n’entache en rien leur bonne performance malgré un batteur pas toujours carré, le groupe se montrera à la hauteur et distillera son black aux relents vikings de très bonne manière. Etienne le chanteur se montrera particulièrement en forme notamment au moment du point culminant du set avec l’interprétation de leur hymne « Imperator ». Malheureusement pour le groupe et le public, le set se verra amputé de leur dernière chanson, timing oblige, mais Reifriesen nous aura bien montré que la scène black a encore de beaux jours devant elle.
S’ensuit Nirnaeth, remplaçant au pied levé de Evohé, le groupe ayant du annulé sa prestation quelques jours à peine avant le concert. Et il faut avouer que je n’avais pas plus que ça entendu parler de celui-ci. Grand malheur m’en à pris tant leur musique est intéressante. Si Reifriesen évolué dans un style plus traditionnel, on rentre ici directement dans le vif du sujet avec un black aux accents brutal plus que prononcés. Et ça n’est pas la performance vocale de Zigouille le chanteur (pourtant malade ce soir la !!!) qui arrangera les choses, un vrai chant de fou furieux et un vrai fou furieux tout court qui n’hésitera pas à se rapprocher au plus près de la foule. A noter également la basse de Malaria plus vrombissante que jamais.
Arrive ensuite la prestation d’Asmodée que j’ai malheureusement manqué pour cause de restauration, mais je n’ai eu que de bons échos (ou presque) de leur prestation, avec notamment un reprise de Satyricon avec le titre « Du som hater gud » ‘que le groupe ne jouera pas en live’ dixit le groupe… dommage, elle sera jouée trois jours plus tard lors du concert du groupe à la loco. Un groupe à voir donc dès que possible.
Le festival s’enchaîne avec les nordistes de Lord qui outre leur corpse paints pas toujours réussis auront au moins le mérite de nous montrer la seule représentante de la gente féminine de la soirée.
Et dès le début du set…aie le bruit. En effet un son plus qu’exécrable entachera le 1er morceau du groupe qui heureusement bénéficiera d’un son correct pour la suite du set. Mais le black teinté de vocaux heavy et une partie du public légèrement tendancieuse auront raison de ma patience et la fin du concert se fera donc à l’étage supérieur.
Artefact prend ensuite le relais et là on se trouve un peu face a l’ovni du festival, pas que les sudistes ne fassent pas de black non du tout, mais simplement ils ont une approche totalement différente du reste des groupes de l’affiche, ici point de corpses-paints, ni d’attitude « evil » mais tout simplement un très bon melting-pot de diverses influences à savoir black bien évidemment mais également death avec des bonnes touches épiques, bref un vrai coup de fraîcheur au milieu de tant de brutalité. Avec un son quasi impeccable, le groupe exécutera un set de très bonne facture avec notamment le titre « Son Of Soltice » qui est sûrement le meilleur du répertoire du groupe. L’un des seuls points noirs que l’on pourrait reprocher lors de ce concert c’est le son du clavier bien trop inaudible malheureusement. Mais pour le reste Artefact aura réussi une prestation de grande classe quoi qu’en dise les puristes.
Après la « douceur » d’Artefact, retour au choses brutales avec les très bons bordelais d’Otargos. Ceux que beaucoup ont déjà surnommé les « Dark Funeral Français » auront encore une fois mis tout le monde d’accord, axant assez largement et logiquement leur set sur leur petit dernier « Ten Eye Nemesis », ils nous auront livré ce soir là le live le plus violent de la soirée, et ça n’est pas l’état chaud bouillant de la fosse qui nous fera dire le contraire. Arrivant sur un Havocalypse du tonnerre le groupe se mettra immédiatement le public dans la poche avec un Dagoth plus en forme et plus communicatif que jamais, un XXX-Alex toujours aussi furieux, un Arkahmian très en forme et surtout un Astaroth complètement possédé. Les blacks metalleux en profiteront même pour nous balancer un extrait du prochain album à sortir début 2007 normalement. Mais finalement le point fort de ce set (qui s’avère également le point final) c’est leur reprise de Slayer. Et quelle est la meilleure chanson de Slayer pouvant être reprise par un groupe de black ?? Je vous le donne dans le mille c’est bel et bien la cultissime « Black Magic » qui finira d’achever les rares survivants de la fosse.
Encore une fois Otargos peut se résumer de la manière suivante : Net, carré et brutal.
Et voici l’un des groupes pour lesquels j’étais principalement venu à savoir Balrog. Balrog qui au passage a totalement changer son line up avec l’arrivée à la basse de Brackmard (Genital Grinder), du batteur de Drowning et d’un guitariste encore inconnu mais c’est à peine visible tant les trois petits nouveaux du groupe semblent à l’aise comme un poisson dans l’eau.
C’est par un Horef Shahor à la limite du reconnaissable que le groupe entame son set, fort heureusement le son et notamment la voix inaudible de Balrog bénéficieront par la suite d’un son correct. Comme sur cd c’est une ambiance plus que froide et malsaine qui accompagne ce set, pas un seul mot ou presque, uniquement 4 musiciens enchaînant les titres sans aucune communication si ça n’est l’annonce des morceaux. Et quels morceaux… uniquement concentrés sur le dernier album « Bestial Satanic Terror » ils en joueront quasiment l’intégralité mise à part « Nazgul Warlord » et « Ashes Of Yrushalaim », même si un petit « All Life Will Turn Into Death » extrait du premier album aurait pu avoir son effet. Une prestation donc à la hauteur de mes espérances…
Et la soirée s’achève donc avec Merrimack le groupe le plus âgé de l’affiche qui ne compte pourtant que deux albums au compteur mais oublions ce détail futile pour se concentrer sur le principal et leur très bonne prestation tant scénique que musical.
Faisant majoritairement le tour du concert sur le dernier album en date Merrimack nous aura proposé une prestation dans la pure tradition black métal avec un Terrorizt au chant tout simplement gigantesque tant par la taille que par le charisme, malheureusement la fatigue se fait cruellement sentir et je préfère quitter la salle après 4 morceaux.
Au final une soirée très bien réussie et nul doute que la 3ème édition devrait se faire sans trop de soucis…