Anaal Nathrakh + Otargos + Martyrs
Le Saint des Seins - Toulouse
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Unholy Dawn, c’était l’asso qui n’existait quasiment pas il y a à peine un an. Et après quelques concerts organisés en périphérie de la ville (l’excellent passage de Violator ou l’affiche Forteresse/Borgne resterons dans les esprits), les portes du Saint des Seins lui sont maintenant grande ouverte. Après le concert de Ramesses en septembre, place désormais à du très lourd avec Anaal Nathrakh. Unholy Dawn est définitivement l’asso qui monte, doucement et surement et qui en prime en fait profiter les fans en permettant aux deux labels Deadlight et Necrocosm de tenir chacun un stand de merch’ à ses concerts. Retour sur cette soirée riche en émotion …
MARTYRS
La présence de Martyrs à l’affiche m’avait tout d’abord surpris. Le groupe originaire de Marseille officiant dans le hardcore, j’avais du mal à saisir la pertinence de ce choix sur une affiche principalement black metal. Réflexion faite, ce choix s’est avéré payant. Pour ma part c’est une découverte live n’ayant écouté que vaguement quelques pistes de l’album sorti récemment. Le groupe, composé de deux chanteur nous offre des grosses rythmiques aux relents de NHYC. Le combo marseillais est ultra efficace musicalement et scéniquement avec ses deux vocalistes arpentant la scène de long en large pour occuper au mieux l’espace (non sans quelques nœuds de câble micro).
Malgré cette puissance offerte dès le premier groupe, un détail me turlupine : le double chant. Alors que certains groupes comme Black Bomb A sont composé d’un chanteur voix grave et d’une voix arrachée, les deux vocalistes ont un timbre de voix relativement similaire et le contraste entre les deux voix est fort peu marqué. Un peu dommage, la diversité vocale s’en trouve un poil amoindri. Quoi qu’il en soit, la formation met du cœur à l’ouvrage et offre une première partie de qualité avec un set carré.
Setlist Martyrs :
Dream VS Reality
Strenght
Every Day
Slaughter
Growing
Wolves
Negative Faith
The Plague
Still Burning
OTARGOS
Voilà un bon moment qu’Otargos n’a pas proposé de nouvel album. Outre le live à l’Heretic Club de Bordeaux sorti en 2011, le temps passe sans que la formation bordelaise ne propose de successeur à No God, No Satan. Qu’à cela ne tienne, le groupe reste une valeur sure du black metal hexagonal n’en déplaise à certains spectateurs présent ce soir-là pas franchement ravis de la présence du groupe. Le dernier passage du groupe dans la ville rose remonte à 2011, lors de leur date avec Svart Crown à l’Aéro.
Et le groupe que nous avons ce soir est loin d’être le même qu’à l’époque. D’une part XXX, le bassiste originel de la formation n’est là que partiellement sur la tournée (la faute à son actuel travail pour Hellfest Production) et sera donc absent ce soir-là, remplacé par Kris, bassiste/vocaliste de Withdrawn et frangin de Thyr, le batteur d’Otargos. D’autre part, le visuel purement black metal cliché à base de corpse paint et de pied de micro en squelette, tout ce folklore a été mis de côté pour une mise en scène plus sobre et un look épuré se résumant à jean/tee-shirt.
Qu’importe, Otargos est venu profiter de cette veille de conclave pour délivrer son message de haine à travers une dizaine de titres. Sur scène, la puissance visuelle et sonore est moindre que sur Martyrs (le black metal restera toujours moins sautillant que le hardcore), mais le résultat est honorable, si l’on met de côté les récurrents problèmes de son au niveau de la basse. Le nouveau visage du groupe, avec cet aspect scénique épuré est clairement bénéfique, le groupe privilégiant l’efficacité à l’artifice. Un bon pas en avant en attendant un prochain opus.
Setlist Otargos :
Apex Terror
Kinetic zero
Deadstar
Origin
For Terra
Fleshless
Cloning the Divine
Hypericon
ANAAL NATHRAKH
Quand on pense qu’Anaal Nathrakh était à la base un groupe de studio et qu’il a longtemps refusé de se produire en live … Vu la claque que les anglais nous ont administré, il aurait été dommage de s’en priver. Parce que disons-le clairement : le groupe a été fidèle à lui-même et à son optique de destruction massive. Un véritable rouleau compresseur enclenché dès Drug-Fucking Abomination lorsque V.I.T.R.I.O.L entrera sur scène, bière à la main directement depuis le public comme pour savourer le fait de se sentir encore proche de son public. Et proche, il l’est et nous le démontera à chaque prise de parole entre les morceaux, expliquant parfois le concept exploité dans le titre à venir ou plaisantant avec le public sur le nom du bar (Le Saint des Seins devenant le « Tits Master »).
Les morceaux du dernier opus, Vanitas, étaient déjà des petites perles sur album, mais prennent toute leur puissance pachydermique et destructrice uniquement sur scène. Tout est carré, à commencer par Steve Powel, le batteur qui fera une démonstration en bon et due forme de ses impressionnantes capacités. Pas de Shane Embury, c’était une quasi-certitude, et même si le charisme de ce bassiste de renom manque un peu (en comparaison au concert donné au Brutal Assault par exemple), la seule aura de V.I.T.R.I.O.L entre simplicité et passion suffira à fédérer le public. Seul point noir, le son, parfois saturé en basse était parfois un poil indigeste, et inégal. Mais mis à part ce tout petit détail, la formation fait son travail avec brio en achevant à la main les quelques cadavres agonisant de spectateurs restant. Respect !
Setlist Anaal Nathrakh :
Drug-Fucking Abomination
Bellum Omnium Contra Omnes
In Coelo Quies, Tout Finis Ici Bas
Submission is for the Weak
The Final Absolution
Todos Somos Humanos
More of Fire Than Blood
Forging Towards the Sunset
In the Constellation of the Black Widow
Do Not Speak
Merci à AuROUre et à Zak’ pour le concert.