Lamb Of God + Caliban + Unearth + Every Time I Die
Bataclan - Paris
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« Roadrunner fait gagner 200 places pour le concert de Lamb Of God, Caliban, Unearth et Every Time I Die » ; en entendant cette phrase, je me suis dit que soit RR organisait une grosse opération marketing, soit faisait cette action car les préventes ne montent désespérément pas… Chacun a son idée (même si on se doute que c'est la deuxième solution), mais en tout cas, c’est rare de voir une si grosse maison de disques assoiffer autant de métalleux d’un coup ! Une affiche clairement orienté métalcore ; style dans lequel tous les groupes présents officient, mais de différentes façons et différentes influences, ce qui permis d’avoir un métissage plus ou moins large durant cette soirée métallique…
Every Time I Die a donc été choisi pour ouvrir les hostilités, mais c’est devant une cinquantaine de personnes que le groupe devra ouvrir le bal. Avec un set plutôt énergique, les Every Time I Die montrent qu’ils sont contents d’être à Paris et leurs fans ( certes, peu nombreux ) prennent leur pied ! Les membres de la formation nous propose des compos à la fois très mélodiques mais aussi avec une grosse influ hardcore, le tout saupoudré de chants clairs. Mais ces mêmes chants font perdre toute l’intensité que dégage le groupe sur album, ce qui s’avère bien dommage ! On a le droit à un passage éclair de Blythe, le chanteur de Lamb Of God, qui s’invite sur scène le temps d’un refrain, et qui repart de si tôt, une bouteille de bière à la main. Le set de E.T.I.D. paraît tout de même bien palot quand on voit ce que donne le groupe qui vient après…
Et ce groupe d’après : c’est Unearth. Sur album, on ne peut pas dire que j’ai apprécié plus que ça ; mais alors en live, c’est totalement l’opposé… Quelle baffe ! C’est d’ailleurs eux qui me mettront la plus grosse claque de la soirée. Si lors dans ces débuts, Unearth voguait plus sur la vague métalcore, à l’heure actuelle, on a vraiment l’impression que le groupe veut s’orienter vers une direction tout autre. En effet, en plus d’avoir une carrure impressionnante, le chanteur a opté pour des cheveux long et un tee-shirt The Black Dahlia Murder, ce qui lui donne directement une prestance et une crédibilité tout autre. Pendant leur demi heure de set, les américains nous ont assommés de titres aussi bons les uns que les autres, avec une touche de rage plus présent que sur album. Le côté mélodique est beaucoup moins amplifié que sur album (presque mis de côté) et ce n’est pas pour me déplaire. L’un des guitaristes est totalement déchaîné tout en jouant. Le public qui était plutôt endormi pour Every Time I Die, se réveille enfin sur des titres quels que « The Great Dividers » ou « Zombie Autopilot ». Unearth a eu la chance d’avoir la même chose que son prédécesseur ; ainsi le chanteur de Lamb Of God s’incruste pour brailler deux trois fois et puis s’en va... A l’unanimité, ce fut la grosse surprise de la soirée !
Tiens, d’ailleurs, je vais me réécouter quelques extraits de The Oncoming Storm...
Avoir le set de Caliban au Fury Fest 2004 comme élément de comparaison n’est pas forcément la meilleure des choses. Effectivement, quand on a fait un des meilleurs shows lors du festival, leur prestation du Bataclan fait un peu « petit bras ». Même si les allemands font des efforts, la sauce a un peu de mal à prendre et c’est avec un peu d’amertume que je regarde le set se déroulait. Pourtant l’équipe est en forme et c’est réellement quand elle demande au pit de faire son Braveheart traditionnel, qu’ils se reprennent en main et que l’on retrouve les mêmes personnes qui avaient mis à feu et à sang l’arène du Fury. Néanmoins, sur toute la durée du show, on peut pas dire d’une façon générale que le groupe bougeait des masses, et bénéficiait en plus d’un son beaucoup moins bon que les précédents groupes… Caliban est sans doute l’un des seuls groupe qui ( apparemment ) se sent plus à l’aise sur une grande scène qu’une petite !
Les maîtres de la soirée entrent sur scène vers 21h30 et si ça continue comme ça, le concert semble parti pour être fini beaucoup plus tôt que prévu... Mais Lamb Of God ne l’entend pas de cette oreille et arment leurs objets de torture pour nous matraquer les cages à miel d’un thrashcore des plus agressifs. La fosse répond présent et nous fait bien sentir qu’elle est venue majoritairement pour eux. Le groupe nous explique qu’ils n’étaient jamais venu à Paris avant cette date et veulent de ce fait, bien marquer le coup en se surpassant. Blythe, qui est tout excité, assure les parties vocales avec un air de gros méchant qui fait peur. Au niveau des morceaux, j’ai trouvé le set du groupe décrescendo, en débutant donc sur les chapeaux de roues et en finissant par… un set-list beaucoup trop long à mon goût ; mais étant donné que le son était plutôt correct, ça se laisse donc écouter avec plaisir. Comme je vous le disais, la fosse entra en transe pendant le show du groupe, et se fait très sanglante avec, entre autre, de multiples circle-pits… Cependant le groupe ne dégage pas grand chose ; je ne sais foutrement pas si cela est dû au fait que les membres sont relativement petits de tailles, ou qu'ils ne bougent presque pas, mais c’est un fait : la prestance n’est pas l’un des points forts de la formation, même si le chanteur fait bonne impression. De plus, le petit côté mélancolique des albums studio se retrouve à peine dans leur prestation live. En conclusion, je m’attendais à bien mieux de leur part…
Pour une personne qui n’apprécie pas des masses le métalcore, je dois avouer que j’ai quand même passer une bonne soirée, surtout grâce à la prestation de Unearth. En espérant que Roadrunner refasse une opération de la sorte (on peut toujours rêver), pour permettre à la jeunesse de se cultiver un minimum. Le mot d’ordre de cette soirée était : quand tu ne vas pas à la culture, la culture vient à toi (de grai, mais surtout avec force !)…