Marduk + Napalm Death + Finntroll + Vader + The Black Dahlia Murder + Belphegor
La Locomotive - Paris
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Une semaine après avoir été à la (petite) Loco voir Atrocity and cie., l’heure du X-mass festival a sonné. Ce sont des groupes de Black et de Death de gros calibre qui nous attendent, avec Vader, Finntroll, Napalm Death et Marduk(rien que ça). Devant l’entrée, une forte concentration de blackeux aux longs cheveux et barbichettes se fait sentir, et c’est avec une hâte non dissimulée que je pénètre dans la salle munie de mon pass photo, et accompagné d’amis venus grossir un peu plus la fosse.
Le groupe Belphegor est déjà passé, et j’écoute d’une oreille inattentive la prestation de Black Dahlia Murder, un groupe de black death de bonne facture, qui tient plutôt la forme. Seul petit bémol, la plutôt maigre communication du chanteur vis à vis du public.
Les guest servaient à se chauffer les tympans et à s’éclaircir la voix, passons maintenant à ce qui nous intéresse… Vader est le premier des groupes à monter sur la scène de la Loco. Très bonne accueil du public, pour un groupe qu’on n’a plus vraiment besoin de présenter. La team possède tellement de grosses tueries qu’il est impossible pour elle de toutes les jouer, mais on va avoir le droit aux classiques « Carnal », « Forwads to die » ou bien encore « Wings apocalyptique » pour conclure le set, sans oublier quelques trés bons morceaux du nouvel album, tel que « out of the deep » (première chanson jouée) ou « dark transmission » . Du beau travail, le groupe prend plaisir à jouer, et les fans commencent à monter sur scène de moins en moins timidement, pour se jeter en slams. La veste (ou gilet j’en sais rien) ouverte de Novy, le bassiste, m’aura fait sourire, elle est sympa, bien que pas vraimment adapter à la musique de Vader.
C’est au tour maintenant des « trolls » du groupe Finntroll de s’avancer d’un pas en avant, un groupe que j‘attend avec une extrême impatience. Katla n’étant plus le chanteur attitré pour cause d’une tumeur à la gorge, c’est un nouveau chanteur à forte corpulence (Wilska), pas trop mal en chef troll de meute, qui va tenter de grogner de son mieux pour faire bouger le peuple sur le rythme de leur musique festive. Mais point d’appréhension, je me rend compte dés les premières secondes du traitement de faveur dont va bénéficier le groupe, le public parisien étant ravi plus qu’aux anges d’avoir l’occasion de les voir de si prés. Finntroll varie son répertoire entre leur titres lourds plus black metal, et leur titres donnant envie de faire la fête, à l’image de « Jaktens Tid » ou bien la superbe « Trollhammaren », le single de leur dernier album, qui donne une envie de festoyer monstrueuse ! Le groupe nous éblouie par leur prestation plus qu’agréable, et n’oublie pas d’insérer des morceaux un peu plus mélodique, à l’image de « Nattfodd » . Niveau ambiance dans le pit, c’est vraiment bonne enfant, et c’est des danses collectives souvent qui remplacent les traditionnels pogos (ça dansera même sur scène pendant quelques instants). Un show à la hauteur de nos espérances, on ne peut qu’être satisfait à la fin de celui ci.
Place aux briscards de Napalm Death, amputé d’un de leur guitariste pour la soirée (il leur en faut plus pour leur faire peur). Le groupe nous joue son plus beau death/grind, c’est toujours aussi brutal et efficace, bien que le public, dont l’entrain est visiblement moindre dans la fosse, commence légèrement à fatiguer physiquement (on a surtout une plus grande affluence de slammers). Napalm est chaud bouillant, et ce n’est pas Varney Greenway, le chanteur, qui nous contredira, celui ci nous montrant son extrême excitation et motivation morceau après morceau. Mais derrière la bête, se cache l’homme au grand cœur. En effet, celui ci prendra le temps de s’assurer qu’une fille ne s’est pas fait mal après être retombé violemment sur le devant de la scène. Les titres de bon nombre d’albums s’enchaîne très rapidement (peu de temps mort), et on a même droit à quelques courts morceaux de grind bien haché de l ‘époque Scum (ça fait toujours du bien), ainsi que des reprises (« Lowlife » de Cryptic Slaughter, tiré du dernier album /reprise Leaders not followers part 2 [ Varney a pris d’ailleurs le temps de présenter cet album] ou « Nazi Punks Fuck Off » des Dead Kennedys). Varney ira même de son discours contre Bush, avant d’enchaîner sur un des morceaux contre la guerre. A noter pour finir que Napalm nous a joué deux titres de son futur album, à paraître en 2005. Personnellement, j’avoue avoir ressenti une certaine lassitude au bout d’un moment, même si la qualité était de mise, et les 50 minutes de live au lieu des 1h20 de prévu à la base, me vont très bien.
Les lumières se rallument, puis s’éteignent quelques minutes plus tard pour laisser place au clou de la soirée : Marduk. Après une brêve intro atmosphérique, le nouveau chanteur, Mortuus, pénètre sur scène, regard noir, démarche de tueur. C’est pas du tout un déconneur le m‘sieur, et son charisme est bien moindre que celui de son prédécesseur, Legion. Sa communication avec le public atteint presque le zéro sur une échelle de un à dix (il annonce au mieux deux ou trois titres de leur nouvel album), et se permet même de pousser violemment du pied un fan qui a "osé" monter sur scène. Il se rattrape quelque peu par le très bon timbre de sa voix au chant. Concernant le show en lui même, le groupe joue principalement des morceaux de son cultissime Panderdivision marduk, un zeste de World funeral, et quelques chansons du nouvel album Plague Angel (qui passent très bien en live d’ailleurs), tel que les rapides « The Hangman Of Prague » et « Throne Of Rats », ainsi que « Perish In Flames », un morceau plus lent et sombre (mon préféré sur l’album). Mortuus reste pour le moins impassible jusqu’à la fin. Dommage qu'ils n'aient pas joués « baptism by fire », je l'adore. Petite remarque, j’ai eu l’impression que le son du groupe n’était pas assez élevé, en deçà en tout cas de ce qu’ils ont pu faire de mieux en live. La prestation me semble courte, et plutôt décevante au final, Marduk n'a pas tout détrui sur son passage. (le public fut léthargique lui aussi d’ailleurs pendant leur show, peut être celui ci n’ayant pas bu assez de bières avant -on essaye de trouver une excuse comme on peut-).
Le X-mass festival édition 2004 entre ses groupes black et death a tenu toute ses promesses, chaque groupe tenant la dragée haute aux autres, même si j’emettrais quelques reserves quand à la motivation de jouer de Marduk sur cette soirée. Un "mini" festival qui s’est achevé vers 22h30 (soit pas moins de 7h de concert tout de même, les jambes ont tenues le coup, mais ce que ce fut éprouvant à la fin!). Mention très bien à Finntroll qui fut mon réel coup de cœur de la soirée, d’une part grâce au set parfait du groupe, et d’autre part grâce à la communion avec le public, qui fut royale. @ l’année prochaine peut être, pour un nouveau x-mass.