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mercredi 27 juin 2012

Pro-Pain

Gary Meskil (Chant/Basse)

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Pro-Pain est au Little Creek Studio en Suisse afin de mettre en boîte son 14ème album, ‘Straight To The Dome’. U-zine est allé à leur rencontre afin de vous ramener un studio-report mais aussi quelques entretiens, dont celui-ci, en compagnie du chanteur/bassiste Gary Meskil. L’occasison pour lui de nous en dire plus sur l’actualité du groupe, sur ce nouvel album bien entendu, mais aussi sur la scène hardcore New-Yorkaise ou encore sur Metallica…


Comment ça va Gary?

Je vais bien merci!

Avec Pro-Pain vous êtes actuellement Chez V.O (Guitare/chant Gurd), au Little Creek Studio en Suisse. Où en êtes vous actuellement dans le processus d’enregistrement et comment tout s’est déroulé jusqu’à présent?

Et bien nous en sommes au 10ème jour et toutes les chansons ont été enregistrées en 6 jours. Tout a été enregistré, mixé, et masterisé en 10 jours donc on a tout juste terminé aujourd’hui. Nous sommes actuellement en train d’enregistrer quelques reprises parce qu’on a du temps de libre. Puis c’est toujours bien d’avoir quelques petits extras pour les archives et en terme de bonus tracks. Comme on a fini plus tôt que prévu, on profite à fond de ce temps de studio. On a pensé que c’était bien de se réunir et d’enregistrer quelques chansons assez funs. L’une d’elles est une reprise des Beastie Boys qui s’appelle Egg Raid On Mojo, qui est un classique New York Hardcore. Et l’autre est une chanson d’un de mes groupes préférés de punk old-school, U.K Subs, qui s’appelle Party In Paris, et qui est une chanson assez fun pour faire la fête.

Concernant l’écriture de ce nouvel album, est-ce que Tom a participé à son élaboration même s’il ne fait plus partie du groupe ? On se souvient que l’an dernier il avait collaboré (écriture/enregistrement) à 4 nouvelles chansons sur le double CD/DVD 20 Years of Hardcore

Non, pas du tout. L’intégralité de ce nouvel album est issue d’un travail collectif des membres actuels. A vrai dire Marshall Stephens et Adam Phillips ont écrit la majorité de la musique de ce nouvel album. J’ai écrit probablement 30 % de la musique et 100% des textes. J’ai aussi beaucoup contribué sur les structures, les arrangements, ce genre de choses. Mais il s’agissait d’une énorme contribution des 2 guitaristes.

Vous avez un nouveau batteur, Jonas Sanders. Sa particularité est d’être européen. Comment en es-tu arrivé à lui demander de rejoindre Pro-Pain?

On a tourné ensemble quelques fois auparavant. Il jouait avec certains de nos groupes support. Particulièrement Resistance qui est un groupe Belge. Komah aussi qui est un groupe de la partie francophone de la Belgique. Et puis Dark Sensation! Jonas a donc tourné avec nous quelques fois. J’ai pu vraiment admirer son jeu de batterie au fil des années et je le respect vraiment en tant que personne. Lorsque les choses se sont gâté avec Rick j’avais toujours Jonas en tête et il a été mon premier choix en terme de batteur.

Et un an avant que Jonas arrive, Adam remplaçait Tom

Et bien perdre Tom a été une chose très difficile. Ça a été un gros coup dur. Je ne savais pas si le groupe allait survivre à son départ, parce qu’il a été une énorme partie de ce groupe pendant tellement longtemps. Après de nombreux changements de line-up, les gens percevaient Pro-Pain comme étant Tom, moi et "d’autres gars". Et je ne savais pas si le groupe allait survivre en perdant un membre comme Tom. J’ai donc dû réfléchir très sérieusement au futur qui attendait Pro-Pain. A cette époque, j’en ai parlé à Rick et à Marshall. Marshall m’a dit qu’il avait un pote qu’il savait capable de remplacer Tom, du moins à la guitare. On a donc essayé avec Adam et c’était juste parfait. C’est différent sans Tom, ça ne sera plus jamais pareil sans lui. Je veux dire par-là qu’il était une telle force dans le groupe, il fait à tout jamais partie de l’histoire de Pro-Pain. C’est donc différent mais c’est aussi très bien ! C’est une représentation différente du groupe et ça amène de nouvelles excitations. Avec de nouveaux membres c’est tout simplement un autre niveau d’implication. Jonas a à peine 20 ans, il a très faim, il a envie de faire, d’avancer. Et c’est cool d’avoir de nouveaux membres avec des vétérans, car les vétérans ont tendance à se reposer un petit peu sur leurs lauriers et on peut vite devenir blasé, et j’essaye vraiment d’éviter ça au maximum. Mais lorsque tu fais ça depuis tant d’années, c’est très bien d’avoir du sang neuf, pour me botter le cul et me permettre d’avancer, me rappeler où je dois aller et ce que je dois faire. C’est un très bon line-up que nous avons à présent et je pense que ce nouvel album parle de lui-même à cet égard.

Tu as donc le sentiment que Pro-Pain a maintenant une toute nouvelle énergie et qu’il s’agit d’un tout nouveau chapitre dans la carrière du groupe?

C’est absolument un tout nouveau chapitre, et c’est une période très excitante. Je veux dire par-là, que jamais je n’aurai pensé qu’après tant d’année dans ce business je serai aussi excité par l’avenir du groupe que je ne le suis actuellement. Nous sommes, je pense, le genre de groupe qui peut se permettre de vivre sur ses acquis et simplement jouer le vieux répertoire. Beaucoup de groupes ont fait ça, mais tant qu’on ressent une force créative, que nous avons quelque chose d’artistique et de cool à offrir, et si on peut le présenter avec honnêteté et intégrité, je pense que nous devons le faire. Je ne savais pas comment ça allait se passer avec du sang neuf dans le groupe, c’est toujours un gros point d’interrogation. On ne peut qu’espérer. Mais nous l’avons fait dans un laps de temps très court. Pour cet album nous n’avons répétés que 3 jours. Il était donc imparti à chacun d’avoir ses parties prêtes pour que lorsque l’on se retrouve tout soit à peu près en place. Ces mecs ont donc joué un rôle énorme ! Adam se met dans la peau du producteur, il prend en main certains aspects dont Tom s’occupait et c’est vraiment cool. Tout le monde a su parfaitement gérer.

Sur le plan des textes de ce nouvel album, quels sujets as-tu abordé cette fois? T’étais plus dans l’état d’esprit de The Age Of Tyranny ou dans celui de The End In Sight?

Ouais Age Of Tyranny était un album bien plus politique que n’importe quel autre album de Pro-Pain, probablement le plus politique. Prophets Of Doom avait sa dose de politique mais Age Of Tyranny est l’album politique témoin de Pro-Pain. Surtout parce que mon père était un grand haineux de l’administration Bush et que mon père est décédé très peu de temps avant que nous faisions Age Of Tyranny. Nous l’avons fait comme une sorte d’hommage à mon père, je voulais écrire un album qu’il aurait pu écrire lui-même, s’il avait eu l’opportunité d’en écrire un. Je voulais vraiment me focaliser sur la politique, il était également un vrai passionné de politique. Voilà comment Age Of Tyranny est sorti, il amène un coup d'œil très sceptique et très colérique sur la scène politique des Etats-Unis. Je pense que c'était un bon baromètre du moment où il a été écrit. Maintenant nous avons mis la politique un peu de côté, tout simplement parce qu’avec internet, ce sujet est complètement saturé et peu développé. Peu importe tes idées, tu as tout à porté de doigts. En continuant à parler politique, même en le faisant de manière pure et authentique, ou pas d’ailleurs, ce sujet pourrait être mal interprété et au final ça ressemblerait à un truc tiré d’internet. (Rires) J’ai par le passé pointé des choses que j’estimais très poignantes et en lisant certaines chroniques, des chroniqueurs disaient que je lisais trop Alex Jones. J’ai parlé de ces sujets bien avant qu’on ne connaisse tous Alex Jones. Voilà un signe de notre époque, les gens pensent que vous ne savez pas réfléchir par vous-même. (Rires). Ce qui est ridicule ! J’ai donc laissé ça de côté tout simplement parce que je me suis creusé la tête à traiter beaucoup de sujets et vouloir régler certaines choses et je ne pense pas avoir eu le respect mérité d’un grand nombre de personne. Je me suis donc dit que si les gens ne voulaient pas entendre parler de tout ça, j’allais donc parler d’autre chose pendant un certains temps.
Je suis actuellement assez surpris que pas plus de groupe ne soient plus actifs politiquement parce que nous en avons vraiment besoin. On a besoin de groupes qui parlent de la merde qui se passe dans le monde. Mais malheureusement la scène musicale est saturée de tellement d’autres choses, maintenant la musique est une évasion. Il y a tellement de choses débiles qui se passent dans le monde que les gens ont besoin de s’évader vers le monde des pirates, ce genre de trucs. Je ne comprends pas. En ces temps, nous avons besoin de groupes qui parlent de choses folles et nous avons besoin de réfléchir ensemble afin de trouver des solutions pour faire changer les choses, voilà pourquoi le hardcore et le punk ont existé. Avant les musiciens étaient plus dans le mécontentement vis-à-vis de la société plutôt que d’apprendre à jouer de leurs instruments. C’était juste un moyen pour véhiculer leurs réflexions auprès des gens. Ils s’en foutaient, ça ne les dérangeaient pas de ne pas savoir bien jouer car ce n’était pas le plus important. Le plus important se trouvait dans leurs esprits et la manière dont ils allaient transmettre cela. C’était un peu comme une voiture qui les amènerait d’un point A à un point B. Encore une fois, c’est très regrettable, même dans la scène hardcore qu’il n’y ait pas plus de groupes avertis. On dirait que la scène hardcore s’est transformée en un grand concours de tough guys au fil des années. Et je me suis vraiment mis en marge de tout cela.

 

 

 

 

 



Penses-tu qu’il s’agisse là de la raison qui fait que Pro-Pain n’est pas considéré comme un groupe de hardcore à proprement parlé? Vous venez de New York, et il y a cette grosse scène avec Agnostic Front, Sick Of It All, Madball, Subzero, Merauder… Vous, vous semblez vraiment à part…

Ouais! Je pense! Je pense qu’au niveau international on est considéré comme faisant partie de cette scène. Mais je pense que nous sommes différents en tant que groupe, on n’est pas un groupe faisant partie d’une "scène", on joue une musique différente. Si tu écoutes vraiment la musique on est différent. Nous essayons toujours de mettre l’accent sur certaines choses dans notre musique et on a toujours essayé d’être un groupe dont les membres avaient un certains sens de la réflexion et ne pas uniquement prêcher des clichés sur l’Unité, je n’ai jamais vraiment compris cela. De quoi parlent-ils ? Qui est unis ? Tout cela n’a aucun sens pour moi. C’est un mot qui paraît tellement clichés dans cette scène. On dirait qu’ils prêchent, ce qui est très sûr et facile. Mais ça ne veut pas dire que tu vas changer les choses. Si vous voulez vraiment changer les choses vous ne devez pas prêcher mais plutôt éclairer les gens qui n’écoutent pas votre musique. Et je pense qu’en faisant ça tu fais quelque chose de cool. Mais prêcher est trop facile, étant donné que tout le monde est d’accord avec toi. Nous sommes un groupe vraiment différent de ceux que tu as cité. J’aime tous ces groupes, j’aime Biohazard, Sick Of It All, Agnostic Front font partie de mes héros tu sais ! Mais nous sommes différents, nous le savons depuis le début. Et nous en sommes aussi fiers, d’être différent, d’être un peu en dehors de toute cette scène et de ne pas nous associés plus que ça à aucune scène. Cela engendre beaucoup d’avantage et d’inconvénients de ne faire partie d’aucune scène, parce que nous nous devons d’avoir nos propres fans. Par exemple si tu joues dans un groupe de black metal, peu importe qui tu es, si il y a un concert de black tous les fans du genre y seront. Il se passe la même chose avec le hardcore. Mais à un concert de Pro-Pain il n’y aura que des fans de Pro-Pain. Mais au moins, nous savons que les gens qui viennent nous voir sont très enthousiastes vis-à-vis du groupe, et qu’ils se soucient vraiment de Pro-Pain, de ce que nous faisons, de ce que nous avons à dire… C’est pourquoi nous avons une excellente relation avec nos fans. Nous avons atteint un niveau très confortable au fil des ans.

Mais n’es-tu as un peu en colère de ne pas être convié sur certaines affiches de concert ou au Superbowl Of Hardcore organisé par Black N’ Blue production, et par le D.M.S Crew…?

Non, pas vraiment! Je pense que Pro-Pain fonctionne à son propre rythme. Nous sommes un groupe indépendant, on ne se soucie de jouer que pour nos fans. On ne prête pas vraiment attention à ce qui se passe autour de nous, aux festivals avec tous ces groupes… Je n’ai jamais vraiment pensé à tout ça. Ça serait bien entendu bien de jouer à ce festival mais je n’y pense pas vraiment. J’apprécie ce que chacun fait et je respecte cela. La chose la plus importante pour un musicien est de respecter ce que font les autres groupes qui travaillent durs. Et j’ai tout le respect du monde pour tous les groupes, peu importe le style qu’ils pratiquent. Mais nous nous devons de faire les choses qui fonctionnent pour nous-mêmes. Et nous avons différents besoins en tant qu’individu, en tant que famille. Il est donc toujours préférable pour nous d’avancer, de faire une tournée Pro-Pain, d’avoir nos propres supports et d’essayer d’en vivre.

Je disais cela parce que pour moi tu as montré la voie à beaucoup de mecs issus des groupes que j’ai cité lorsque tu jouais avec les Crumbsuckers dans les années 80. Tu n’imagines pas le nombre de personnes qui me parlent des Crumbsuckers depuis quelques temps. Presque chaque semaine quelqu’un m’en parle et ça me paraît tellement dingue…

En fait les Crumbsuckers étaient plus actifs dans la scène hardcore que Pro-Pain. Je veux dire par-là que les Crumbsuckers faisaient partie de la scène qui fréquentait le CBGBs. On venait de Long Island donc on ne peut pas dire que nous étions totalement intégré à la scène hardcore de New York mais nous avons avec certitude laissé notre empreinte parce que lorsqu’on jouait à NYC nous étions comme une force dominante. On était respecté par tout le monde et c’est ce respect qui nous a vraiment fait connaître. Nous nous entendions très bien musicalement et nous proposions à cette époque une musique totalement neuve. Et je pense que c’est de cela dont les gens parlent encore aujourd’hui. C’était un bon groupe, mais c’était aussi très fun d’en faire parti. C’est aussi une partie importante de mon éducation musicale. On a fait un "reunion show" il y a quelques années, c’était un énorme succès, plus que je ne l’aurai imaginé. Je pensais qu’on allait jouer dans une trop grande salle et nous l’avons remplie, c’était incroyable. On a parlé de refaire des trucs ensemble mais ça ne s’est jamais concrétisé.

Pas encore… !?

En fait c’est plus facile pour moi que pour les autres mecs parce qu’ils sont en dehors de tout cela depuis plusieurs années, ils ont leurs business, des familles, ils sont plus âgés. Certains sont même plus vieux que moi, je te laisse imaginer ! (Rires)
Mais le truc cool avec ce concert de reformation est que nous avons fait ce concert de la manière dont il était supposé être joué. C’était un peu comme si tu fermais les yeux, tu pouvais visuellement imaginer qu’il se passait dans les années 80. Voilà comme ça sonnait. On a travaillé très dur, on a beaucoup répété pour être capable d’offrir ce niveau de performance, et j’en suis très fier. Tout le monde souhaitait que nous en fassions un autre, mais je n’imagine pas cela possible. (Rires).

C’était ce show avec Subzero, c’est ça?

Ouais! Des mecs supers! J’adore Lou! Ce groupe est vraiment bien. Il y avait aussi un autre groupe de Long Island qui s’appelle Kill Your Idols, un autre très bon groupe. Il y avait aussi un groupe de chez Relapse Record, Car Bomb, eux aussi de Long Island, du metal technique. Et je crois qu’il y avait un autre groupe mais j’ai oublié le nom. (NDLR : Ironbound NYC – projet parallèle de Pete Köller de Sick Of It All). Bref, c’était un très bon show !

Justement en parlant des Crumbsuckers, ça me fait penser à une vieille histoire avec Kirk Hammett

Ouais! On devait jouer au CBGBs et des mecs de certains labels devaient venir nous voir. Durant cette période beaucoup de labels venaient au CBGBs car la scène hardcore commençait à attirer l’attention de l’industrie du disque. Pour nous c’était la première fois, donc beaucoup de gens sont venu nous voir, de Roadrunner Records, Combat Records, Megaforce… Nous étions à cette époque un groupe régulier au CBGBs donc lorsqu’on jouait là-bas c’était toujours plein à craquer avec toujours de très bons shows. Et donc Johnny Z de Megaforce est venu, ils avaient Metallica à cette époque, et il était accompagné de Kirk Hammett et de quelques mecs d’Anthrax, Scott et Dan Lilker, qui faisait encore partie du groupe. Ils étaient tous de très gros fans de Crumbsuckers et Johnny Z voulait nous signer. Il avait pensé que ce serait une idée super cool que de faire monter Kirk sur scène pour jouer un solo avec nous sur l’une de nos chansons. Les autres mecs de Metallica étaient également de gros fans de Crumbsuckers. On a donc invité Kirk sur scène pour jouer "Hubrun" qui comporte un solo de guitare à rallonge. On a pensé que ça serait cool. Tout se passait bien, Kirk était sur scène, il balance le solo… Et je crois que c’était Tommy Carroll (Straight Ahead), qui n’a pas aimé le fait que Kirk soit sur scène entrain de jouer un solo avec nous et qui a commence à lui cracher dessus, ce qui a engendré une baston. Mais Billy Milano est sorti de nulle part et l’a trainé dehors. C’était chaud à l’époque entre les skins coreux et les metalleux, beaucoup d’accrochages entre ces deux clans. Et je pense qu’un grand nombre de spectateurs ne supportaient pas le fait que Kirk Hammett "le mec de Metallica" soit sur scène avec les Crumbsuckers, ça ne leur à pas plu. Mais à nous oui ! Parce qu’on aime Metallica, on était de gros fans, toujours d’ailleurs ! C’était comme un grand frisson pour nous. C’est quelque chose que je raconte aujourd’hui à mon fils 'Hey Kirk Hammett est monté sur scène et a joué avec nous!' (Rires). C’était vraiment cool mais il y a beaucoup d’autres "célébrités" qui étaient fans des Crumbsuckers aussi surprenant que ça puisse paraître. Comme Mike Patton, Henry Rollins, les mecs d’Anthrax, de Pantera, Joe Satriani… Ils sont tous fans de Crumbsuckers, je n’arrive pas à le croire, ça me dépasse un peu ! (Rires) Je pense simplement qu’ils appréciaient le fait que nous prenions notre chance musicalement à cette époque.

Es-tu toujours en contact aujourd’hui avec les mecs que tu as cité, d’Anthrax, Metallica… ?

J’ai vu les mecs de Metallica il y a quelques années. On devait jouer dans une salle à Copenhague qui s’appelle The Rock, qui est un club plutôt cool. Et ils m’ont appelé quelques semaines avant et m’ont dit :
- "Le jour où tu joues au Rock, on voulait caler la release party pour Death Magnetic. Ça te pose un souci ?"
- Quoi ça me pose un souci ? Même si c’était le cas, putain mais qu’est ce que ça peut faire ? (Rires)
Pourquoi vous me posé cette question ?
J’ai donc dit que c’était cool, pas de problème !

On a donc partagé les loges au Rock. On se connaissait depuis longtemps mais on ne s’était pas vu depuis de nombreuses années. On a parlé de veilles histoires et ce sont vraiment des mecs biens. Tout particulièrement Lars Ulrich, c’est un mec bien ! Dans la soirée je lui ai amené un poster pour mon fils et une signature manquait. J’ai donc demandé à Lars d’essayer de me chopper la signature manquante. Il m’a dit qu’il verrait d’ici quelques heures, après la soirée. Je ne l’ai plus recroisé de la soirée et j’ai laissé le poster dans la loge. Et bien sûr il s’en est souvenu, a prie l’affiche, est allé le faire signer et me l’a ramené au bus. Super cool ! Il n’y a pas beaucoup de gens qui auraient fait ça, surtout à son niveau, et ça parle pour lui.

Tu as parlé un peu de Pro-Pain avec eux ?

Ouais un peu! Ils sont familiers avec le groupe. Ils se souviennent probablement plus des trucs des débuts, et on a parlé des Crumbsuckers un petit peu. J’ai parlé avec Lars, il vit en Floride, dans la ville voisine de celle où je vis actuellement. Je sais qu’il joue au tennis, et comme je joue aussi, je lui ai dit que si j’avais su qu’il vivait à côté de chez moi, on aurait pu jouer ensemble. (Rires)
 



Retour à Pro-Pain maintenant. Vous enregistrez pour la seconde fois en Europe, il y a un européen dans le groupe, vous tournez en Europe 2 ou 3 fois pas an… Est-ce que l’Europe est un lieu particulier pour le groupe? Plus spécial que n’importe quel autre lieu au monde ?

Et bien je dirai que notre carrière a été partagée entre les USA et l’Europe. On a aussi fait quelques shows au Mexique et au Canada. Durant la seconde partie de notre carrière on a passé plus de temps en Europe mais au début on s’est majoritairement focalisé sur les États-Unis. Par conséquent nous sommes devenus plus populaires en Europe, on y a donc passé plus de temps. Pour nous aux États-Unis ça a été un peu plus compliqué ces dernières années. Ça marche encore pas mal, il y a pas mal d’endroit où Pro-Pain marche bien mais c’est tellement grand qu’entre les lieux qui marchent, il y en a d’autres qui sont comme morts. J’ai donc pensé que le mieux était de se faire un peu rare aux États-Unis et ne jouer qu’une fois tous les 2, 3 ou 4 ans. Ce qui engendrerait des foules plus conséquentes si on ne nous voyait pendant un bon moment. Le nord-est est toujours très bon, New York, Philadelphie et quelques endroits dans le mid-west. Pour le reste nous devons continuer à nous faire plus rares afin d’attirer des foules respectables.

Vous venez juste de rejoindre Mad Booking Agency. Vous avez des attentes particulières de cette collaboration ? Peut-être jouer dans des lieux différents, jouer avec d’autres groupes ?

Ils ont un gros roaster de groupe et je connais l’agence depuis depuis longtemps mais nous n’avons jamais travaillé ensemble pour diverses raisons. C’est une agence compétente, ils nous ont déjà booké de bonnes dates mais je pense que ça prendra un peu de temps afin de se rendre réellement compte de la qualité de nos rapports et voir comment cela se passe. "So far so good !", comme on dit ! Jusque là, le booking s’est passé tranquillement, ils nous ont fait jouer dans des lieux où nous n’avions encore jamais joué et nous verrons ce qu’il se passera à l’avenir. Mais ils ont un roaster de groupes admirable, beaucoup de groupe de punk, de hardcore et c’est l’essence même de cette agence, elle a été créée pour ça.

Je parlais du Japon, de l’Australie… Vous y avez joué récemment ?

Jamais !
On n’a jamais joué au Japon ou en Australie. J’aimerai y jouer, j’aimerai jouer de partout, à de nouveaux endroits. Je n’aimerai surement pas les vols car se sont de très longs vols et j’ai quelques sérieux soucis au dos et pour moi, rester assis pendant une longue période est quelque chose de presque impossible. Mais j’aimerai y aller et jouer pour nos fans.
On espère aller en Amérique du sud l’année prochaine, on a une date de prévue dans un gros festival en Colombie en juillet. Je crois qu’il s’appelle le Rock Hellpark, quelque chose comme ça. C’est un gros festival. On y a été invité ces 2 dernières années mais on ne pouvait étant donné qu’on avait d’autres trucs de prévu ici en Europe et cette année nous jouons au With Full Force. Donc on verra l’année prochaine, on essaiera d’ajouter quelques dates en Amérique du Sud et y faire notre première tournée. L’Australie serait aussi super mais on n’a jamais été invités ! (Rires)
On a déjà été invité au Japon mais c’était là encore un problème de temps, on faisait autre chose. On a dû renoncer à certains lieux pour des questions de gestions d’emploi du temps. L’Israël aussi ! Donc j’espère qu’on pourra jouer dans tous ces endroits à un moment donné. Je ne pense pas que la carrière du groupe puisse être complète sans être allé au moins une fois au Japon, en Israël, en Amérique du Sud et en Australie.

Tu as une femme, un fils, et bien sûr comme beaucoup de musiciens tu passes beaucoup de temps hors de chez toi. Et particulièrement toi en tant que membre de Pro-Pain qui est un groupe qui tourne énormément. Comment gérez-vous le truc avec ta famille ?

Et bien c’est difficile ! C’est toujours un vrai challenge. Je pense que c’était plus difficile par le passé parce que mon fils était bien plus jeune. Surement pas si dur pour lui parce qu’il était trop petit mais pour moi c’était très compliqué. Il a 17 ans maintenant, il est donc l’homme de la maison lorsque je m’en vais, mais c’est toujours très dur ! Lorsque tu es chez toi, t’as une certaine routine, je suis vraiment en marge de tous les aspects du groupe. Et puis il est très difficile de se remettre dans le bain, de retourner sur la route, donc au début de chaque tournée c’est très dur pour moi. Ça me prend quelques jours pour vraiment rentrer dedans et me souvenir de comment se passent les choses (Rires). Mais lorsque je suis enfin dedans, je peux l’être pendant très longtemps et je suis enfin bien. Dès que je passe la première semaine je me sens prêt à tourner pour toujours. Mais pour en revenir à ta question, c’est difficile, ça ne changera jamais, c’est difficile d’être loin de chez soi.

Tu n’as jamais songé à quitter Pro-Pain, le music business et faire un job ‘normal’ de tous les jours ?

Je fonctionnais comme ça au début, même pendant les Crumbsuckers. Je ne suis donc pas étrangers au fait de faire un autre job. J’étais dans le business de l’alcool pendant très longtemps. Avec ma femme on était propriétaire d’une charcuterie à New York que nous avons vendu pour aider le groupe à tourner. Je peux toujours refaire ce genre de métiers, je n’ai pas perdu mon expérience sur la manière de faire des sandwichs ! (Rires) Du moins, j’espère !
Le truc cool est que si tu as eu de l’expérience dans un métier tu peux toujours y retourner, il y a un temps pour cela. Concernant la musique et les rêves que nous partagions ensemble en tant que membres, je pense qu’il faut les poursuivre en étant jeune, on peut tous grandir avec mais tu dois de toute façon démarrer à un âge raisonnablement jeune dans le hardcore. Peut-être que dans d’autres styles de musique tu n’as pas vraiment le besoin de le faire en étant aussi jeune mais je pense que ça a été très important pour moi d’être suffisamment jeune pour donner le maximum et y consacrer 100% de ma dévotion afin de pouvoir réaliser mes rêves. Et ça a marché ! Je ne pensais pas que ça fonctionnerait parce que j’ai passé tellement d’années dans les Crumbsuckers. Et même si j’ai été artistiquement récompensé ça ne l’était surement pas financièrement. Je me suis donc dit que si je devais démarrer un nouveau groupe je devais m’investir également dans le business et essayer de faire les choses correctement. Et heureusement, j’ai eu suffisamment de chance pour le faire avec Pro-Pain. J’ai donc veillé à bien faire les choses cette fois-ci. Nous avons dû nous battre et je suis très fier du groupe. Je pense que nous faisons partie des groupes hardcore ayant rencontré le plus de succès, on a réussi à vivre de tout cela depuis tellement d’années. J’ai entendu plein de mecs dire que je n’arriverai jamais à vivre de cette musique. Mais ce sont des conneries, tu te dois d’être intelligent et de le faire correctement. Tu dois savoir ce que ça va te couter et tu ne dois laisser personne prendre l’ascendant sur toi. Reste toi-même, défonce ce qui se met sur ton chemin et prends ce qui t’appartient. Voilà la manière dont nous avons géré notre business et nos concerts. On s’est bien débrouillé ! Pour un groupe de la taille du notre, et voir ce que nous avons été capable de vendre, on peut dire qu’on a fait de bonnes choses !

Et même lorsque Tom a quitté le groupe, tu n’as à aucun moment songé à arrêter ?

J’ai pensé arrêter avant que Tom ne quitte le groupe. En 2004 ou 2005, entre Fistfull Of Hate et Prophets Of Doom. Les choses ne se passaient pas comme il faut et j’ai appelé Tom afin de le rencontré dans un bar entre chez moi et chez lui, 15 minutes au sud de chez moi, à un Tiki bar. Je lui ai dit :
- "Viens à ce putain de Tiki bar, on doit parler de certaines choses!" . On s’est donc retrouvé là-bas et je lui ai dit :
- "Qu’est ce que tu veux faire mec ? Tu veux continuer ? Parce que si tu ne veux pas, je suis putain de prêt à arrêter !"
Je pensais qu’il allait me dire qu’on devait arrêter. S’il l’avait dit, j’aurai tout arrêté direct, j’étais fin prêt !
Mais il a dit :
- "Non ! On devrait continuer !"
(Rires)
Je lui ai donc répondu :
- "Bon alors faisons un putain d’album mec !"
Et par la suite nous avons fait Prophets Of Doom. On n’en a pas parlé durant les 3/4 dernières années, c’est la seule chose dont je me souvienne.
Encore une fois ça me ramène à une question précédente, sur ce nouvel état d’esprit au sein du groupe. Maintenant je regarde d’avantage l’avenir du groupe. C’est curieux comme l’intégration de nouveaux membres peut apporter un nouveau souffle dans certaines situations et ouvre d’un coup de nouveaux horizons. Tu ne comptes plus les jours, tu n’essayes plus de simplement survivre… Maintenant tout est question d’excitation concernant l’avenir. On a fait un très bon disque et j’ai déjà hâte de faire le suivant, c’est donc une très bonne chose !

Dans ce futur que tu entrevois, est-ce que tu vois éventuellement un retour de Tom au sein de groupe, s’il se sent en meilleur forme ? T’as déjà songé à cette éventualité ?

Je n’y ai jamais songé parce que la manière dont nous nous sommes quitté était très "finale". Il nous a dit que c’était terminé, que d’être dans ce genre de groupe, un groupe qui tourne beaucoup, était trop difficile pour lui, ça lui bouffe trop de santé. Il doit être responsable pour lui-même, pour sa famille et pour sa santé, c’est le plus important. Si ça devient dangereux pour lui, il risque sa vie. Il a une fille, il est donc préférable de faire autre chose. Bien sûr il peut continuer à faire de la musique… Mais à ce niveau c’est déjà dur pour des personnes en bonne santé, de vivre sur la route, sans aucun confort comparable à celui de la maison, tes fringues sont toujours crades, humides, tu sens toujours… et pas forcément bon ! (Rires) Tu dors toujours dans des endroits qui ne sont pas des endroits où dormir, t’es toujours entouré de plein de monde. Tu es dans de mauvaises conditions sans arrêts, tu te laves dans des endroits pas toujours très propres… Pour quelqu’un de malade, ce n’est pas la meilleure chose à faire. Et je l’admire énormément pour toutes ces années où ce mec a persévéré à être dans ce groupe en étant malade. Tom mérite toutes les récompenses! Ça a été dur pour moi et je n’ai pas de soucis de santé, mais pour lui, endurer ce que nous avons enduré… !
On a toujours été un groupe qui fait attention à l’argent, on ne vit pas dans le luxe, on ne se paie pas les plus beaux hôtels et il est difficile pour un groupe comme le notre de faire de l’argent et d’en vivre. On doit se donner à fond, faire beaucoup de concerts. Je pense qu’on a fait plus de concert que la plupart des autres groupes de hardcore, peut-être plus qu’aucun autre. Les groupes qui tournent beaucoup savent ce qu’il en est de la merde, et des mauvaises conditions auxquelles tu dois faire face. Tu te mords souvent les lèvres et tu dois faire avec, mais ce n’est pas un bon sentiment.

A propos de 20 Years Of Hardcore, l’idée d’inviter d’anciens membres du groupe comme Mike Hanzel, Rob Moschetti, Eric Klinger, JC Dwyer, afin de réenregistrer de vieux titres était plutôt bonne. Mais j’ai été surpris de ne pas voir Eric Matthews… ?

J’ai également été surpris. J’ai essayé de rentrer en contact avec Eric Matthews. J’ai écrit à l’un de ses groupes mais je n’ai jamais eu de réponses. J’ai demandé à Klinger s’il pouvait récupérer son contact… Bref ça n’a pas pu se faire. Il y a quelques mecs qui étaient invité mais ça ne s’est pas fait pour diverses raisons. Eric Matthews est l’un d’eux. Ça aurait été cool qu’il soit dessus. J’en ai aussi parlé à Dave Chavarri, il voulait vraiment être dessus mais il était en tournée avec Ill Niño à ce moment là, ça n’a donc pas pu se faire. J’ai invité Dan Richardson à jouer dessus également, mais il est très occupé, il possède une compagnie de transport dans le sud de la Floride, ce n’était donc pas très simple pour lui de venir jouer. Mais je pense qu’on a quand même une bonne représentation des membres old-school de Pro-Pain et ils ont fait un boulot fantastique. Mike Hanzel, ce mec est incroyable! Il n’a plus joué de batterie depuis un an et n’a pas mis les pieds dans un studio en 10 ans. Et lorsqu’il est venu il a été FANTASTIQUE !!! Il était tout nerveux et ne pensait pas pouvoir être bon et il a choqué tout le monde ! (Rires) Il a été incroyable ! Vraiment incroyable !

J’ai parlé avec Eric Matthews, je l’ai rencontré la semaine dernière et bien sûr on a parlé de Pro-Pain, et le truc curieux est qu’il ne savait même pas que le groupe était encore vivant !

Vraiment ? (Rires généraux)
Il pensait qu’on était mort ?
Il ne pensait pas qu’on était encore actif en tant que groupe ?

Ouais, il ne savait même pas que Tom avait quitté le groupe…

Bon ok, je vois ! Je ne m’attends pas que quelqu’un qui ne fait plus partie du groupe depuis longtemps puisse encore suivre ce que nous faisons. Je ne sais pas non plus ce qu’il fait, ou quelle scène il fréquente. Je sais qu’il fait des trucs avec les Spudmonsters ce qui est très bien ! Mais je n’ai pas d’attente sur la volonté des ex-membres de toujours suivre ce que nous faisons. S’ils le font c’est bien, mais sinon…

Greg (French Taste Of Freedom - Fan Club Français et Officiel de Pro-Pain) m’a demandé de voir avec Eric s’il avait une anecdote, une histoire drôle ou non sur ses années dans Pro-Pain. Et Eric m’a raconté une histoire à propos de Tom qui lui a jeté une boule de neige dans l’oreille d’une centaine de mètre. Tu te souviens de cette histoire ?

Ouais ! Je ne sais pas si j’étais physiquement là ou non. Tom a un sacré bras ! Il jouait en première League de Base-ball donc si tu prends une boule de neige lancé par Tom tu vas la sentir ! Il va te faire danser ! Tom l’a bien secoué ! Mais Tom l’a secoué plus d’une fois ! Je me souviens que Tom à percuté Eric et lui a pété la clavicule…

Ouais, voilà l’autre histoire que m’a raconté Eric ! (Rires)

On revenait d’un bar, je crois que c’était à Poughkeepsi, New York. Eric était déjà dans le bus, et était assis sur le fauteuil mais il manquait le dossier, il n’y avait donc que l’encadrement en bois qui dépassait. Il y avait donc une caisse vide avec cette planche en bois qui ressortait. Et Tom a courut vers Eric et lui a sauté dessus ce qui lui a complètement brisée la clavicule. Mais il a continué à jouer durant le reste de la tournée, il a été incroyable ! Je ne sais pas s’il avait bien le choix mais il a fait du bon boulot ! C’était incroyable de le voir, il ressemblait à un oiseau blessé derrière sa batterie, mais c’était génial !
Eric Matthews est l’un des meilleurs batteurs ayant joué dans Pro-Pain, c’est un très bon batteur live, il ne faisait que très peu d’erreurs lorsqu’il jouait live, il était excellent.

Gary, merci beaucoup pour le temps que tu m’as accordé. Il y a un message que tu souhaiterais transmettre aux fans de Pro-Pain ?

Ouais bien sûr ! J’aimerai vous remercier pour toutes ces années de soutiens, à tous les fans qui nous ont apporté plus que ce qu’on pouvait imaginer. Et on se réjouit de notre nouvel album qui s’appelle Straight To The Dome, qui sortira un peu plus tard cette année, avec un peu de chance en septembre. Et nous serrons de nouveau sur les routes fin aout/septembre, donc nos fans pourront nous voir. On espère qu’il y aura enfin quelques dates en France mais elles ne sont pas encore bookées. Mais je suis sûr qu’on sera de retour en France très bientôt. Merci beaucoup ! On apprécie !

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Un grand merci à Gary et à Greg (French Taste Of Freedom - Official Pro-Pain fan club)!