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samedi 18 juin 2011

Klone

Guillaume et Florent

U-Zine

U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !

Pas facile d'ouvrir un festival tel que le Hellfest et Klone a passé cette étape (encore une!) avec brio. C'est avec Guillaume et Florent, respectivement guitariste et batteur du groupe que nous revenons sur cet évènement, leur passion pour leur groupe et leur envie inaliénable de réussir.

U-zine : Alors ce concert hier. Vous l'avez senti comment ?

Guillaume : C'était court, intense. On a eu un bon ressenti sur scène et un bon son, je crois, et on a eu un bon retour après des gens qu'on a croisés même si on a joué un peu tôt. Je crois qu'il y a des gens qui ont voulu nous voir qui n'ont pas pu entrer. Sinon, ça s'est bien passé. Il y a eu du monde, de l'ambiance. Peut être même plus que ce matin (ndlr: l'interview a été réalisée le lendemain de leur prestation)

Florent : C'était la seule peur qu'on avait. Qu'à 10h30, ce soit un peu limite limite et on a eu le monde qu'on espérait. On savait bien qu'on aurait pas cinq milles personnes mais au moins un bon millier de personnes, une bonne fosse. Donc c'était cool. On a eu plein de sensations.

U-zine : Même du public, c'était vachement bien.

En duo : Merci.

U-zine : En un an, vous avez sorti Black Days, acclamée par la critique, vous avez fait fait une tournée avec King's X (ndlr : s'en suit un débat pour savoir si c'est bien le chanteur de King's X qui a été en guest sur un morceau de Dream Theater, ce qui était bien le cas sur « Lines In The Sand ») et la mainstage du Hellfest, vous pensez pas avoir franchi un gros pallier ?

Florent : En tout cas, on a fait ce qu'il faut pour que ça mousse. On a fait ce qu'il faut pour bien défendre l'album. Cela ne tombe pas du ciel. Ce sont des efforts un peu tous les jours. Une vingtaine de dates en France plus une vingtaine de dates avec la tournée (ndlr : avec King's X) qui s'est très bien passée. Et puis le Hellfest, c'est un peu la concrétisation. C'est peut être un grand mot mais c'est quelque chose qui marque quand même. Donc on a fait ce qu'il fallait pour avoir de la visibilité. On a fait de notre maximum. Ca a joué sur la popularité du nom qui tourne de plus en plus et ça commence à ressembler à quelque chose.

U-zine : Vous semblez sur la pente ascendante mais on n'a pas l'impression que le public français vous supporte comme il supporte Gojira alors vous en avez la carrure. Cela ne vous affecte pas ?

Florent : C'est pareil je pense que ça ne tombe pas du ciel. C'est date après date qu'il faut continuer.

Guillaume : Ca se fera sur la durée.

Florent : Ce sont des efforts chaque jour. C'est pas forcément après un bon album et cinquante dates que tout va nous tomber dessus comme ça. Gojira, je sais pas, mais je pense qu'ils ont fait des dates, des dates, des dates et que ce n'était pas forcément folichon dès le début.

Guillaume : J'ai un autre exemple. Opeth pour leur album Blackwater Park qui est mon préféré. Ils ont eu pleins de bonnes chroniques et les tournées, il n'y avait pas tant de monde que ça à cette époque. Ca se fait sur la longue, deux ou trois albums après.

Florent : On vit ce que vivent tous les groupes. C'est long.

Guillaume : Faut pas démordre. Faut insister et faire ce qu'il faut pour faire la meilleure musique possible et puis le faire de la façon la plus professionnelle possible.

U-zine : Vous ne vivez pas de votre Musique ?

Guillaume : Non et on en est loin mais tu vois on commence à avoir des à cotés qu'on avait pas avant. Un sponsor de fringues, un sponsor de grattes, Flo a des réductions sur son matos. Le fait qu'on soit plus exposé qu'avant, ça nous apporte des trucs et petit à petit, nos cachets augmentent jusqu'à un moment où on pourra... Mais pour le moment, tout l'argent, on le réinvestit dans d'autres projets. Une tournée comme on a fait, cela coûte un peu d'argent. En plus, on a repressé l'EP The Eye Of Needle derrière.

Florent : Si on commence à se payer individuellement, on va pas s'en sortir.

Guillaume : Car ce n'est pas le label qui donne des sous pour développer des projets artistiques. Tous les sous viennent du groupe. Et les sous que le label nous donne, ce sont des avances sur nos ventes de disques donc on ne touche pas d'argent.

U-zine : Justement, sortir un EP, c'est fait pour financer un prochain album, non ?

Guillaume : Ca, c'est un truc à part. On a été contacté par Quentin Fleury qui travaillait dans le studio Sextan à Paris et il nous a proposé gracieusement d'enregistrer les deux titres dans ses studios. On l'avait mis en téléchargement sur le net et il y a plein de personnes qui ont voulu le récupérer en cd. Et puis nous, ça nous fait de la pub aussi. Ca nous permet de rester dans la continuité de Black Days en attendant un prochain album et d'avoir toujours un peu d'actu. On en est très satisfait.

Florent : C'était pour entretenir en flux tendus. C'est important que ça ne s'essouffle pas.

U-zine : ce qui n'est pas évident...

Florent : Non. Il faut tomber sur les bonnes personnes. Il y a un peu de chance aussi. Il faut faire des efforts et il y a des opportunités qu'il ne faut pas manquer. Ce n'est pas moi le trésorier du groupe mais je crois qu'on aurait pas pu payer un EP comme cela. Ca aurait été un luxe un peu inutile... En tout cas, on n'aurait pas pu tout simplement. Le gars était vraiment partant. C'est parti d'une démarche vraiment volontaire et on a sauté sur l'occasion.

U-zine : All Seing Eye, The Eye Of Needle, qu'avez-vous avec les yeux ?

(Rires)

Guillaume : C'est Yann. Il a un souci. Je sais pas exactement (rires). Je pense que c'est du hasard.

Florent : The Eyes Of Needle, c'est plus une expression. Voir à travers, je pense. On n'est pas dans sa tête car ce n'est pas quelqu'un d'extraverti. Si on veut parler de la vision des titres, du sens caché s'il y en a un, on ne sait pas vraiment. C'est quelqu'un de vachement introspectif.
Les paroles sont soumises à plein d'interprétations. C'est assez imagé et ça va avec la musique aussi. On a pas vraiment à expliquer un message précis.

Guillaume : On aime bien imager les émotions.

Florent : voilà. Chacun se fait son petit rêve dans sa tête. Les yeux, ça ouvre pleins de portes de ce coté là.

U-zine : Le fait que l'on vous rapproche souvent de Tool, cela a tendance à vous irriter ou à vous rendre fiers ?

Florent : Cela nous irrite si on nous qualifie de sous-Tool.

U-zine : Il y a les deux écoles...

Guillaume : Oui, il y a les deux écoles

Florent : On peut pas être irrité d'être comparé à Tool.

Guillaume : Il y a pire comme groupe.

U-zine : Oui... Après, vous n'êtes pas vraiment une copie non plus.

Guillaume : Non, non, non je comprends, il y a des éléments mais je n'entends pas Tool dans ce qu'on fait. Quelques allusions mais, c'est tout.

U-zine : En fait, je crois que vous n'avez pas de bol car sur votre dernier album, votre premier morceau est le plus proche de Tool et c'est pour ça que ça revient.

Guillaume : Quelque part, je m'en doutais dès qu'on avait prévu cela. Dans ma tête, je sentais que ça allait ressortir ce truc là.

Florent : C'est injuste. (Rires)

Guillaume : Non, c'est pas injuste. C'est le jeu, on s'en fout.

Florent : Si ça peut permettre aux fans de Tool d'écouter Klone.

U-zine : J'ai d'ailleurs conseillé à un copain pour cette raison d'écouter Klone.

Guillaume : Et il a aimé ?

U-zine: Je ne sais pas encore (ndlr : OUI! Il a aimé!). Sinon concernant, la reprise de Björk, je ne connais pas le morceau à la base mais je suppose (ndlr : mal) qu'il ne doit pas trop ressembler à votre version.

Guillaume : Sur la première partie, oui. On reprend la même chant, le même riff. Pas le même son car, elle, c'est plus électronique. On a changé sur la deuxième partie, on a cassé.

Florent : Après, on n'a pas rajouté de longueurs. On en a même plutôt retirer. On a plutôt respecter le format du morceau original. Après le riff, il prête à... Ce n'est pas un hasard s'il y a pleins de groupes de Metal qui le reprennent en live.

U-zine : Je ne connais pas Björk.

Guillaume : Ecoute le. Tu vas reconnaître le morceau tout de suite. C'est sur son deuxième album, Post, je crois.

U-zine : Je le ferai. Des sorties de prévues sur la Klonosphère ?

Guillaume : Step In Fluid (ndlr : le groupe de Florent) est sorti au mois d'avril avec de très bonnes chroniques partout. Il y a eu Dwail, un groupe de Toulouse. Nephalokia, un autre groupe de Toulouse. Nami, un groupe d'Andorre, plus dans un trip Progressif. Il y en aura d'autres à la rentrée. C'est une activité qui se développe petit à petit. C'est la deuxième année et plus ça va et plus ça me permet de tester ce qu'on peut mettre en place sans avoir un label et - j'en ai parlé avec les autres groupes de la Klonosphère, Hacride et Trepalium - on est en train de se tâter pour reprendre le truc et gérer tout car nous on y gagne plus financièrement et au niveau des résultats, j'ai la même chose qu'un label.

U-zine : Klonosphère, c'est quoi à la base ?

Guillaume : C'est une asso' qui servait à organiser des concerts. Il y a eu du booking au début sur Klone, Hacride et Trepalium sur les deux premiers albums. Après, j'ai délégué ça à des personnes dont c'était le métier. Maintenant, c'est plus une structure de promotion, une sorte de label. Ca se développe. Je vois comment ça se passe et puis si on peut faire les choses mieux, je tenterai. Pour le moment, c'est encore la phase découverte. Je tâte le terrain et je vois comment ça se passe sur les premières sorties de disques. Pour l'instant, les groupes sont contents et moi, ça me fait plaisir.

U-zine : Un petit mot pour la fin à vos fans.

Florent : Merci de vous être levés pour nous parce qu'on sait qu'au Hellfest, c'est pas facile (rires). Merci pour ceux qui nous soutiennent à chaque concert, qui se bougent, qui achètent les skeuds ou qui prennent le temps de découvrir ce qu'on fait, tout simplement. Ce qu'on fait, c'est pour nous mais c'est aussi dans le but de proposer quelque chose pour que les mecs adhèrent donc merci !
On va tout faire pour continuer avec autant de passion.

Mercis à Rose, Florent et Guillaume.