U-Zine

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Vous les avez vus passer deux fois dans les pages d'U-zine mais vous ne les connaissez pas encore très bien. Alors nous avons décidé de vous présenter les furieux de Goat The Head !

FRANÇAIS

Vous avez sorti deux albums mais je pense que les métalleux français ont besoin de vous connaître un peu plus. Pouvez-vous nous tirer le portrait de Goat The Head ?

Goat The Head a été formé au début du millénaire pas moi-même et Ketil, le guitariste. Nous souhaitions nous retirer de toutes les fatigantes contingences de la vie de musicien dans un groupe. En faisant ça, on s'est rendu compte que le groupe était salvateur pour le métal, nous avons décidé de le transformer en vrai formation avec des ambitions tout ce qu'il y a de plus sérieux. Nous avons sorti un premier EP en 2006 Neader Tales et notre album Simian Supremacy un an après. Aujourd'hui, nous avons de nouveau émergé pour sortir un tout nouvel album : Doppelgängers. Notre style est du métal d'homme des cavernes primitif contemporain. On peut donner beaucoup de sens à ce nom, mais pour GTH cela signifie que dans notre vie de tous les jours, nous choisissons la spontanéité et nous ne gâchons pas notre créativité avec de la sur-analyse, et nous suivons nos instincts les plus primaires.

On m'a posé la question un certain nombre de fois alors allons-y : que signifie votre nom ?

Je ne sais pas. Il y un petit côté illettré que j'aime beaucoup. Simplement ce sont trois des mots les plus utilisés dans le métal mais de manière non conventionnelle aussi bien que de manière non sensée. C'est un peu comme si un devin néandertalien percevait des bribes du futur et voyait des festivals de métal, et en voulant retranscrire fidèlement sa vision frénétique, il formait son propre groupe avec un nom complètement à la ramasse : Goat The Head.

Vous avez confié votre album à Tue Madsen. Lui avez-vous donné des consignes ou carte blanche ?

Plutôt carte blanche ! Pour l'enregistrement, nous avions choisi un très bon studio local, mais nous sommes sûrs que notre son chaotique n'est pas facile à équilibrer. Donc nous avons envoyé le tout au Danemark et on a laissé la magie de Tue Madsen opérer. Quand il nous a renvoyé les premiers mixs, on était déjà très proche du but. Nous n'avons eu que peu de modifications à lui proposer. On peut dire qu'il connaît son métier sur le bout des doigts.

Diriez-vous qu'il y a une évolution entre vos deux albums ?

Tout à fait ! Le nouvel album est bien plus technique que son prédécesseur et les structures sont globalement plus saines. Nous avons aussi apporté plus d'attention à la production, d'où la prise en charge par monsieur Madsen.

Ce Doppelganger est-il relié à votre expérience en tant que musicien ? Etes-vous différents sur scène et dans la vie réelle ?

Si vous faites référence au titre de l'album, vous êtes dans le vrai. Mais il pourrait aussi y avoir un million d'autres sens à ce titre : il peut décrire la profonde dualité que l'on a en tant que musicien, ou ce pourrait être un signe de reconnaissance de notre part que nous ne sommes qu'une goutte dans le vaste océan des groupes métal, où chacun ressemble à son voisin. Les personnes en combinaison d'astronautes dans le livret ressemble à ceux qui étaient vêtus de peaux de bêtes sur le premier album. De nombreux indices ont été disséminés ça et là. Je pense que ce serait génial si les gens se faisaient leur propre interprétation comme tu viens de le faire. Ils sont rares ceux qui veulent se plonger là dedans.

Un des titres se nomme « Réveille ». Est-ce du français ? Quel en est le thème ?

On a presque le même mot en norvégien et en anglais, et il parle du réveil à la militaire, au clairon. Son origine est bien sûr française donc vous ne serez pas surpris si je vous dit que cette chanson parle d'un appel au réveil, puisque nous sommes dans un âge de raison et de compréhension des choses. D'ailleurs si tu as bien aimé, il y a encore plus de mots en français dans le titre Uncanny Valley Clan.

Vos fans ont du être surpris en entendant la voix gospel dans This is the Gospel ? Comment vous est venue cette idée, et de quoi parle l'homme dans le titre ?

Ketil a d'abord écrit la musique puis j'ai posé la trame des paroles qui comparait la culture télé consumériste à une congrégation de croyants aveugles. Nous avons été grandement influencés par une rengaine assez folle dans le film Network, qui nous a aussi donné le titre de la chanson. Une fois le concept thématique établi, nous voulions que le travail sur la musique suive cette expérimentation, et nous avons inséré quelques samples de gospel sur la version démo. Comme nous avons trouvé ça cool, on a continué à fouiller l'idée et on a commencé à chercher une vraie chanteuse pour ces parties. Nous avons eu de la veine avec Kirst Huke qui a bien voulu s'en occuper et nous prêter sa voix.

Comment passe-t-on d'hommes des cavernes à cosmonautes ? Cela impliquera-t-il des changements sur scène ?

Goat The Head est dans la confortable situation qui nous permet de faire absolument ce que l'on veut sur scène. Peu importe la tenue, tu peux être sûr que l'homme primaire est toujours au fond de nous. Vois-tu, l'essence du groupe n'est pas forcément dans notre costume. Si nous portons des tenues d'astronautes sur scène, il n'empêche que l public se prendra toujours une vague d'énergie primaire dans la tête. Ceci dit, tu ne peux pas vraiment avoir de certitudes quand à notre accoutrement scénique.

Viendrez-vous nous rendre visite un de ces jours ?

On en a vraiment envie ! En ce moment se prépare la tournée de l'an prochain et j'espère que nous aurons l'occasion de nous rendre ridicules en terre française. Nous verrons bien quelques portes s'ouvrent à nous (et quelles portes nous allons devoir défoncer !).

En fait, on vous décrit comme du « caveman death metal ». Pouvez-vous décrire ce style et pensez-vous changer maintenant que vous partez en direction des étoiles?

En fait on ne va pas vraiment en direction des étoiles. On veut simplement appuyer le faut que peu importe la technologie que nous développons, quelques soient les progrès que nous faisons, au fond nous ne sommes toujours que des primates avec des besoins et des désirs des plus simples. En fait, les chimpanzés sont allés dans l'espace avant les hommes, en janvier 1961. Tu dis quoi de ça ?

A quoi ressemble un concert de votre groupe ? Au niveau visuel et musical ? Doit-on attendre ou craindre quoi que ce soit ?

Pas d'inquiétudes ! Bien que vous puissiez craindre un bon mal de cou le lendemain, vous n'avez rien à redouter de nos concerts. Vous pouvez vous attendre à du chaos, de l'intensité et de l'horreur. GTH n'est pas un groupe « plan-plan », on vient pour divertir. En fait on joue au delà de nos capacités, du coup ça a l'air vraiment furieux. Je pense qu'on a vraiment toute l'énergie pour ce genre de chose. Il me semble que la scène est notre habitat premier et la meilleure manière de rencontrer Goat The Head.

Projetez-vous de faire un clip ?

J'aimerais vraiment faire une suite à notre premier clip Darwinian Minions, mais en ce moment on concentre nos finances déjà bien abîmées dans d'autres projets, car cela serait un projet gigantesque et demanderais un budget colossal.

Comment avez-vous réagi en apprenant que Darwinian Minions avait été nominé dans la catégorie « meilleur clip » aux métal Hammer Awards ?

Honoré et enthousiaste ! Le simple fait d'être nominé, c'est génial ! Bien sûr on savait qu'on n'avai aucune chance de gagner car c'était un vote du public et donc il n'y avait rien à faire contre les hordes de fans de Dimmu Borgir. Cela dit, on a eu le droit à quelques boissons gratuites à la cérémonie et c'est tout ce qui rend des gogols comme nous heureux.

Pensez-vous que le métal soit trop sérieux ?

Pas du tout. Cela demande un grand courage ou une profonde stupidité pour défendre le métal, de se prendre au sérieux en permanence. Donc du coup, je passe pour un abruti puisque je ne me considère pas comme vraiment courageux. Mais pour moi le métal ressemble à la vie. Comment prendre la vie au sérieux ? Dans ma vie je mets plein d'humour, de spontanéité et de créativité et je pense que cela se reflète dans la musique métal que j'essaye de produire avec Goat The Head. Je peux comprendre que certaines personnes ne nous prennent pas au sérieux car nous avons l'air originaux, mais c'est le prix à payer pour avoir la possibilité de faire la musique et exprimer les idées dans lesquelles je crois et en plus prendre du bon temps en le faisant.

En terme de musique, vous êtes uniques et je ne peux pas trouver d'autre groupe vous ressemblant. Comment y arrivez-vous ?

Ben merci ! Vraiment j'en sais rien, en fait on a dans le groupe de très bon intrumentalistes. Et puis, ils ont moi, qui ne sait même pas faire le growl de base...

Dans une époque où tout le monde peut briller, comment peut-on se faire un nom ? Quelles sont les qualités requises ? Qu'attends le public d'un groupe de métal ?
En fait, il me semble parfois que le public n'a aucune envie que les groupes sortent du lot. Pour certains, la musique et le métal en particulier représente une certaine sécurité et ils ne veulent pas autre chose que ce qu'ils attendent. Je préfère quand il y a une petite notion de danger en jeu, que ce soit musicalement, artistiquement ou même socialement. Jouer la sécurité c'est sûr, c'est vendeur, mais de là à faire sortir du lot, il y a un pas.

Vous avez déjà pensé au prochain album ?

Un peu. Au niveau des paroles, j'ai quelques idées de concepts en fait. Mais comme nous luttons pour garder une certaine spontanéité, on n'anticipe pas trop.

Si vous avez quelque chose à dire c'est le moment :

JE SUIS MON PERE !!

ENGLISH

1.) You have released two albums but I think that the French audience needs to know a little more about you. can you give us the essential information about Goat The Head ?

Goat the Head was formed at the turning of the millennium by myself and guitarist Ketil as a musical vent from everything tiresome about playing in a band. As we realized that for us, this band was “saving metal”, we elevated it to a proper band with serious ambitions. We released an EP in 2006, called Neander Tales” and our debut album “Simian Supremacy”the year after. Now we have once again emerged with our brand new album named “Doppelgängers” ! Our hook is “Contemporary Primal Caveman Death Metal” which can be perceived in many ways, but in Goat the Head's daily life it just means being spontaneous, not hinder creativity with over analyzing everything, and to follow our basic instincts.

2.) Many people asked so here I go : what does your name mean ?

I don't know. It got an illiterate approach to it which I like. It's basically three of the most traditional words in metal put together in a non-traditional and non-intelligent way. It's like a psychic neanderthal is foreseeing small fragments of a future metal festival, and in eager fascination tries to mimic his vision, forming his own band with the dysfunctional name Goat the Head.

3.) you have put your album into the hands of Tue Madsen. did you give him any directions or did you give him a free card ?

Basically a free card! We chose a very good local studio for the recordings, but we know for sure that our chaotic sound isn't easy to balance. So we shipped it to Denmark, and let Tue Madsen do his magic in peace, and when we got the first listening-mixes back it was a close-to-finished product. There were very little to put our fingers on, he knows his trade for sure!

4.) would you say that there is an evolution between your two albums?

Very much so! Not only is the new album more technical and proficient than its predecessor, but the song structures are healthier and we had a much stronger focus on the production of the album, hence the involvement of monsieur Madsen.

5.) Is this "Doppelganger" connected to your experience as musicians ? Are you different in real life from your "selves" on stage ?

If you are thinking of the meaning of the album title here, you might just be right. But there could be a million other meanings to it as well: It can describe our extensive musical duality, or it can be us acknowledging the fact that we are just another drop in the vast sea of metal bands, where everyone resembles each other. The men in astronaut suits on the album sleeve also resembles the men clad in fur from the previous album. There are many “clues” to be found, but I think it's great if people do their own interpretations such as these. Not many wish to dabble with such!

6.) One of your songs is called "reveille" : is this really a title in French ?! what is it about ?

We have the same word (more or less) in Norwegian and English as well, where it is associated with the bugle call used to wake military personnel at sunrise. Its origin is indeed French, so it shouldn't come as a big surprise to you guys that we in this song are appealing for a "wake-up-call" now that the dawn of reason and understanding is upon us. Hey, if you liked that there is even more french to be found in the song “Uncanny Valley Clan”!

7.) You must have surpised your fans with the "gospel voice" in "This is the Gospel" ? how did you come with the idea and what is the man's speech about ?

First Ketil wrote the song, then I wrote the basic outlines for the lyrics which compared television consumer culture to a congregation of blind believers. It's heavily influenced by a mad rant from the film "Network", which also provided us with the song's title. When we had established the lyrical theme for the song we wanted to experiment with the same theme musically as well, and tried to insert some simple gospel samples on our demo track. Concluding it sounded cool, we expanded on the idea and started searching for a real voice for these parts. Luckily, the lovely Kirst Huke agreed to lend us hers.
 
 8.) How do we go from Cavemen to Space men ? will you change your looks on stage ?

Goat the Head are in this rewarding situation that we can do absolutely anything we want on stage. No matter what outfit we sport, you can rest assured there will be the primitive man beneath. You see, the primal essence of the band isn't necessarily found in the costume we're wearing. If we are to wear astronaut suits on stage the audience will still be showered with waves of primitive energy. That taken aside, you can never be certain on what to expect from us fashion-wise onstage.

9.) Do you plan on visiting our venues in the near future ? and how did the summer festivals go ? what are your best / worst memories ?

I sure hope so. We are currently booking tours for next year, and I personally hope we get the opportunity to make fools of our selves on french soil. We will see which doors are opening for us (and which we will have to kick in).

10.) by the way you are labeled as "caveman death metal". can you describe this style and do you plan on changing this since you are now going into space ?

We are not literally going to space. We are merely stressing the point that whatever technology we acquire, whatever progress we make, the bottom line is that we are all simple primates with with simple needs and simple desires. In fact, chimps went to space before man, back in January 1961. How about that?

11.) What does a Goat The head show look like ? musically and visually speaking ? anything we should expect or be afraid of ?

Don't worry! Although you could fear a sore neck the morning after, our shows are nothing to be afraid of. Besides of “anything”, you can expect chaos, intensity and awe. Goat the Head is not a shoe-gazing band, we aim to entertain. And we play beyond what we're actually capable of, making it sound and look quite furious. I think we got a certain nerve to it for sure. Personally I think the live stage is our primary habitat, and the best way to experience Goat the Head.

12.) Do you plan on making a video ?

I would love to do a follow up our first video "Darwinian Minions", but at the current moment we feel we should put our impaired finances in other things, since this would be a gargantuan project and demand a huge budget.
 
13.) how did you react when you were told that the video for "Darwinian Minions" was nominated for "best video" at the Metal Hammer Awards ?

Thrilled and honored! Just being nominated was fantastic! Of course, we couldn't hope to win as there was public voting, and we couldn't even start competing against the hordes of  Dimmu Borgir fans. But we got to enjoy some free drinks at the award show, and that's all it takes to make a simple low-brows happy.

14.) Do you think that Metal is too serious ?

No, not at all. It takes either great courage or utter stupidity in order to stand for your metal, to take it serious and all the way. I guess that makes me a moron since I don't perceive myself as very courageous. But for me metal is nothing less than life itself. And how can you not take life seriously? In my life there's also plenty of humor, creativity and spontaneity and I guess that reflects the metal that I assist in delivering with Goat the Head. I can understand if some people refuse to take us seriously because of our out-of-the-box appearance, but that's a price at least I am willing to pay for getting the possibility to deliver music and ideas I believe in and have a glorious time doing it.

15.) Musically speaking you are quite unique, I couldn't think of another band that sounds like you. How do you do this ?

Why thank you! I don't know, really, but we do happen to have some extraordinary good instrumentalists. And then we have me, who doesn't know how to do the standard growl at all...

16.) In an era when every band has a chance to shine, how can one manage to stand out ? what qualities are required ? what does the audience wait from a metal band nowadays ?

Actually, sometimes I feel that some audience don't want for bands to stand out at all. For some, music and metal represents safety and they want it to be everything they expect and it acts soothing in their daily lives. I like it best when it has some kind of “danger” involved, even if it's musically, socially or creatively. Safety may sell, but it don't necessarily stand out.

17.) have you already thought of your next album ?

A little bit. Lyrically, I have some conceptual ideas at least. But since we strive to maintain our spontaneity we can't be too predisposed.

18.) Now if you have anything you'd like to say, it's the time !!

JE SUIS MON PERE!!

Thanks a lot for your time and your answers !
De rien! See you soon!
 

FIN / END

Merci pour cette spontanéité et cette petite leçon de métal !