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J'ai beau chercher je ne comprend pas vraiment la signification du nom de ce groupe! Mais bon on ne va pas s'arrêter à un détail aussi futile car de la part d'hommes des bois, il ne fallait pas s'attendre à quelque chose de sensé! Et oui, après les vikings et les croque-morts, le métal se la joue régression anthropologique et lorgne du côté de l'homme de Néanderthal. Sauf que celui-ci est bien armé d'instruments et maîtrise les arcanes du death metal!
Les Norvégiens tapent même dans le « Caveman Death Metal » pour être précis, bon bien sûr si vous demandez une description du style, on peut résumer en disant: du gros death avec des citations de films en rapport avec des hommes des cavernes. Alors on pourrait s'en arrêter là et penser que nous avons à faire à d'épaisses brutes sans cerveau, mais si l'on se penche sur les titres, on voit que le quartet semble s'intéresser aux théories Darwiniennes de l'évolution, qui ne sont pas à la portée du premier écervelé du l'âge de Cro-Magnon venu! Il est bien difficile de trouver d'autres informations concernant ce groupe, puisqu'à part la présence du chanteur dans le groupe de métal bizarre Atrox, les autres membres viennent de formations quasi-inconnues et ils semblent là sortir leur premier méfait après un mini se nommant Neander Tales.
Nous voilà donc face à un album composé de 13 titres plus une intro le tout emballé dans des couleurs verdâtres, où le groupe se met en scène, histoire de pousser le concept le plus loin possible - concept relayé par de nombreuses citations et autres cris de bêtes pendant les chansons -. La preuve la plus éclatante de leur état d'esprit étant la vidéo sur leur myspace de la chanson la plus courte de l'album: Darwinian Minions (une quinzaine de secondes) mise en scène avec costumes et attitude d'homme des cavernes. C'est court mais ça vaut le détour!
Côté musique, leur style n'est pas difficile à décrire: la voix est profonde et caractéristique du death avec quelques moments où on sent que le chanteur pousse un peu, à un tel point que je me demande si en live il ne peinera pas... Les guitares sont cinglantes et la basse s'entend bien pour une fois, elle accompagne et donne de la profondeur aux titres. La batterie n'en fait pas trop mais pousse bien le tout. Globalement les titres nous mènent à un tempo assez relevé, quelques blasts sont disséminés par-ci par-là mais ce ne vous attendez pas à du à fond tout le temps. Les esprits chagrins me diront que le premier titre part vite et puissamment mais ces moments de brutalité un peu confus restent rares mais quand ils s'y mettent, comme dans l'intro de Heinous hand, ça flaire bon l'ambiance d'apocalypse! Alors ça se calme bien par la suite avec des riffs qui mettent en exergue le groove avant la brutalité. Quelque part, cet album a ravivé le souvenir que j'avais de Infernal Torment, ce groupe de death Danois qui a splitté il y a fort longtemps non sans laisser deux perles dans le monde du death.
Cette comparaison mise à part, je voulais insister sur le fait qu'ici c'est le riff béton qui est privilégié, même si le groupe n'invente rien de nouveau, le tout est assez compact et cela de deux manières différentes: d'abord par le gros riff et le groove de batterie comme dans l'intro de Crater of Excarnation et ensuite par le tempo bien plus enlevé emmené par la double grosse caisse et les guitares dont on a un exemple dans la même chanson. En fait il me semble que le groupe a voulu frapper fort sans faire trop complexe: les chansons ne regorgent pas de breaks à gogo, de soli démentiels (il y en a quand même de très courts), on ne parle pas de grosse technique ou de branlette de manche. Non, Goat the Head c'est du béton armé, de la musique taillée pour vous faire secouer la tête, avec un son vraiment épais et des rythmes binaires qui tapent fort et bien, ça va presque jusqu'à sentir le rock'n roll dans Rockbiting Havoc. Les chansons sont courtes et l'album dépasse la quarantaine de minutes, on ne s'épanche pas au delà des 4 minutes 30, pas de temps de se perdre en fioritures. Alors c'est vrai que parfois à vouloir faire trop simple on rend le tout un peu confus, certains passages de blasts ou certains riffs sont un grand moment de bazar sonore comme certains passages de Blood (Armed Evolution).
Cet album porte en lui un atout majeur et l'inconvénient qui en découle: Goat the Head nous propose une musique et un style qui sortent un peu de l'ordinaire, par son concept et sa présentation, ils ne prennent pas au sérieux. Mais il est indéniable que si des gens proches de l'homme des cavernes devaient jouer du Metal cela ressemblerait à cet album: un petit goût de primitif et bien brutal. Et l'inconvénient qui en découle c'est qu'au bout d'un moment, tout finit par se ressembler, et même s'ils ont apporté un certain soin à la composition globale, la diversité laisse à désirer, et on se retrouve en face d'un album béton mais lisse. Et c'est pour cela que l'on pourrait résumer l'album à une chanson qui recense toutes les bonnes choses de ce premier essai: Heinous Hand qui est un grand moment de métal sans aucun doute. Il ne fait aucun doute que l'on entendra reparler d'eux, en attendant je vous recommande chaudement ce nouveau-venu.
1.Intro
2.Terminal Lesson
3.Beast Man
4.Mother Horse
5.Crater of Excarnation
6.Bone Throne
7.Simian Supremacy
8.Blood (Armed Evolution)
9.Devianthropology Pt. I
10.Mount Improbable
11.Rockbiting Havoc
12.The Armeniac
13.Heinous Hand
14.Darwinian Minions