Walrus Resist
Tobby
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Après avoir récemment chroniqué leur album "Staring from the Abyss", U-zine s'est intéressé de prêt aux français de Walrus Resist, force montante du death français.
Merci à eux de nous avoir accordé cette interview.
U-zine : Bonjour Tobby ! Peux-tu, en guise d'introduction, présenter aux lecteurs d'U-zine Walrus Resist. Vos origines, votre musique... etc.
WR : Le groupe est né en octobre 2002. C’est Kam et Raf qui ont entamé les hostilités. A la base, l’idée était juste de se retrouver pour boeuffer. Plus tard Den et Richy ont rejoint le groupe. Par la suite, il y a eu plusieurs changements anecdotiques avec l’intégration d’un troisième guitariste, de percussions et d’un DJ.
Puis finalement, je (Tobby) suis entré dans le groupe en 2005, alors que Raf le quittait pour des raisons personnelles.
C’est à ce moment la que les choses sérieuse ont commencé pour le groupe. Toutes les compositions ont été revues depuis le début. Il y avait beaucoup de travail puisque le groupe était instrumental depuis toutes ces années. Le groupe évoluait alors dans un style métal funky orientale qui n’a cessé de s’endurcir avec les années.
Tout ce travail a donné lieu à une première démo en 2006 puis à un Ep, « Ysaereh » en 2008 qui regroupait pleins de morceaux plus ou moins vieux de la création du groupe à l’enregistrement de l’Ep en question.
Dans la même année, nous avons signé chez Pervade Productions et nous avons commencé à travailler notre premier album « Staring From The Abyss ».
Fin 2009, Raf est revenu dans le groupe pour donner à Walrus Resist son line-up définitif.
U-zine : Quelles sont vos principales influences ?
WR :Je ne sais pas si on peut dire qu’on cherche à ressembler à telle ou telle groupe ou musique et ce serait de toute façon prétentieux, mais en tout cas on écoute vraiment pas mal de chose et il est évident qu’elles ont un impact sur notre façon d’appréhender et de composer la musique.
Chacun a ses petites préférences dans le groupe, mais ça va des musiques de films avec Eric Serra, John Williams, Danny Elfman, Alan Silvestri, Hans Zimmer, à la musique classique, asiatiques, andalouse, arabe avecAnouar Brahem par exemple ou Shawn Lane qui a pas mal expérimenté le genre.
On écoute forcément pas mal de métal. Tu n’en joues pas si tu n’es pas un minimum dans ce monde. Nos influences vont des groupes des années 80/90 avec Metallica, Pantera, Primus, Korn, System Of A Down, Rage Against The Machine etc, à des groupes de la scène actuelle comme Meshuggah, Mastodon, Lamb Of God, Opeth, René La Taupe, Gojira.
U-zine : Vous venez de publier votre premier CD, intitulé "Staring from the abyss". Quelles sont les premiers retours ?
WR : Les retours sont tous très positifs. C’était une de nos plus grandes craintes. Etant nouveau dans le circuit, personne ne connaissait notre musique et nous ne savions pas du tout à quoi nous attendre.
Mais finalement, que ce soit des auditeurs ou des chroniqueurs, l’accueil autour de ce premier album est vraiment bon.
Les gens nous félicitent sur le net, en fin de concert pour nous dire qu’ils ont vraiment aimé. Ca fait vraiment plaisir et ça rassure pas mal !
Du côté des chroniques, même constat. Elles sont très bonnes dans l’ensemble, avec juste ce qu’il faut de défauts pour un premier album et c’est une bonne chose puisque ça nous permet de voir où nous avons foiré, qu’est ce qu’on peut changer, revoir, améliorer.
Un bilan positif donc pour ce premier opus.
U-zine : Comment s'est passé l'enregistrement ? Qui compose au sein de votre groupe ?
WR : Pour ce qui est de la composition, le plus souvent, un membre apporte un squelette de compo, un riff ou autre, et tout le monde travail dessus. Nous composons donc chacun individuellement chez soit, puis nous nous voyons les idées soit sur le net, soit en soirée puis chacun bosse dessus. Nous composons rarement en répète car cela est trop difficile de capter l’attention de tout le monde lorsque le gratteux montre un riff au batteur par exemple. Du coup les répètes servent surtout à mettre en place ce que nous avons déjà travaillé ensemble chez nous. Nous voyons si ça fonctionne, ce qui peut être modifié ou changé.
L’album a entièrement été enregistré et mixé at home par le groupe. Tout le monde s’occupait de ses prises sons chez soit et je m’occupais du mixe. Le mastering a été assuré par Brett au Tower Studio que nous remercions d’ailleurs pour son travail énorme.
En fait nous nous étions déjà fait les dents sur notre Ep « Ysaereh ». Nous avons été pas mal surpris du résultat obtenu pour une production à la maison cumulé à un mastering extérieur, même si nous avons conscience qu’il y a encore pas mal de chose à revoir. Mais nous sommes assez satisfaits du rendu final et nous prévoyons de garder le même mode opératoire pour le prochain album. Ca offre vraiment une liberté de temps pour finaliser les compos etc.
U-zine : Pourquoi avoir choisi cette pochette ? Le côté "enfantin" peut parfois dérouter. Qu'en penses-tu ?
WR : Assez d’accord. Mais le résultat est clairement volontaire, bien qu’elle fasse réagir (en bien ou en mal).
Ce choix de pochette s’est fait pour plusieurs raison. La première, c’est qu’avec un animal aussi ridicule comme symbole de groupe, il faut bien qu’on justifie sa présence quelque part (rires).
Ensuite, il faut savoir que le groupe, à la base, n’était pas du tout casé dans ce style de métal « extrême ». On était plus dans un style métal/funk à la Primus ou Bumblefoot. Le style s’est durcit avec les années et depuis tout ce temps, la pochette est restée le seul moyen que nous avons trouvé de garder la part de légèreté cartoonesque qu’aime le groupe. Du coup l’idée de mettre en scène notre animal porteur de force sur nos artworks s’est mise en place petit à petit.
Pour cette pochette c’est Black Finger Artifact qui s’est porté volontaire. On lui avait donc exposé notre envie d’une pochette cartoonesque avec comme support une peinture de Poséidon bloquant des navires à l’entrée d’un port.
Il nous a proposé cette vision Comics qui nous a bien plu, même si nous avons conscience qu’elle ne colle pas forcément au « code » que l’on attend de ce style de métal. Mais la musique et ce qui va autour est quand même fait pour se faire plaisir et pour nous c’est le cas.
U-zine : Avec le recul, êtes-vous pleinement satisfaits de cet album ou vous aimeriez revenir sur quelques éléments ?
WR : Nous ne sommes jamais complètement satisfaits, mais il faut bien à un moment donné dire « stop c’est bon on reste comme ça ».
Après, avec du recule, on prend conscience des défauts et des qualités de cet album et c’est justement l’intérêt de composer. Avancer, s’améliorer, se faire plaisir à trouver de nouvelles choses. Donc nous verrons ça sur le prochain album, mais pour ce qui est de celui-ci, il est ce qu’il est, mais nous en sommes largement satisfaits pour un premier album.
U-zine : Beaucoup s'accordent à dire que votre musique est en quelque sorte un mix original entre Gojira et Meshuggah. N'avez vous pas peur de souffrir de ces comparaisons ?
WR : Non, je ne pense pas qu’en avoir peur change grand-chose de toute façon. Les gens trouveront toujours des similitudes avec un autre groupe plus connu. Et puis nous dire que nous sommes un mixe entre Gojira, Meshuggah ou Hacride, Opeth, Mastodon pour d’autres…il faut avouer que comme comparaisons on a vu pire (rires).
Je pense que c’est aussi une question d’époque. Nous aurions sortit cet album il y a 1 0ans, on nous aurait prêté une ressemblance avec Korn par exemple pour l’accordage et certains riffs lourd…aujourd’hui c’est Meshuggah et Gojira pour le côté frenchie. Mais on se soucis assez peu de ça finalement. Nous faisons la musique que nous voulons faire, après il est évident que la musique que nous écoutons a un impact sur notre façon de la faire et la scène actuelle que nous écoutons se situe plutôt dans ce genre donc forcément on retrouve des ambiances.
Il faut aussi remettre l’album dans son contexte. Lorsque nous avons commencé à composer, nous étions dans une logique de 8 ans d’anonymat involontaire le plus total. L’idée sur ce premier album était donc de prouver quelque chose, de faire du bruit et de libérer toute cette frustration accumulée. On voulait faire dans le gras, le tordu et l’ambiant quitte à ce que ça soit un peu élitiste. L’album a été composé d’une traite, sans reprendre d’ancien riff, de façon totalement spontanée avec nos émotions du moment.
Du coup on se retrouve avec un album tordu, gras et un peu difficile d’accès (d’après les retours) totalement en phase avec l’état d’esprit dans lequel nous l’avons composé. C’est pour ça que nous acceptons cette critique car nous en avons conscience et que nous l’assumons totalement.
U-zine : La mer est une grande source d'inspiration pour vous. D'où vous vient cette fascination ?
WR : Nous voulions un thème bien précis car cela aide à voir où l’on met les pieds, autant dans la composition que dans l’artork. Nous voulions que tout soit lié, que lorsqu’on écouté la musique et que l’on prête attention aux paroles et au travail d’artwork, tout soit cohérent.
La mer s’est posé comme une évidence pour être en accord avec notre morse adoré (rires), l’animal pachydermique à l’apparence nonchalante qui s’énerve quand il le faut évoluant près de ce lieu qu’est la mer. Un endroit calme, reposant, beau et en même temps inquiétant renfermant des choses totalement inconnues dans ses profondeurs abyssales. C’est également un endroit violent lorsqu’il se déchaîne. C’est un lieu riche qui nous a séduit et nous avons donc décidé de travailler dans ce sens la.
U-zine : Le death métal que vous produisez est très puissant, structuré, parfois planant mais aussi peu catchy et simple d'écoute. A quoi doit-on s'attendre live ? Comment est Walrus Resist sur scène ?
WR : Ca reste la question la plus difficile pour nous car il est toujours difficile de se positionner comme spectateur de son propre show. Mais je dirais que c’est une expérience du même ordre que sur CD avec l’énergie de 5 autistes sur-vitaminé en plus !
De plus, pas mal de parties se révèle pas mal en live. Des parties qu’on nous n’aurions pas pensé relever en live. Des fois c’est parce que certaines leads ou autres ambiances ne peuvent pas être assuré, du coup la session rythmique prend de l’importance et sonne comme plus puissante en live ou tout simplement parce qu’un riff sonne mieux en live finalement.
Nous avons également gardé quelques compos de notre première Ep « Ysaereh » qui apportent pas mal de parties plus jumpy pour les lives.
U-zine : Avez vous des concerts de prévu dans les mois à venir ?
Pour le moment non. Nous avons quelques projets qui se construisent mais rien de certains encore. D’ailleurs j’en profite pour passer l’annonce puisque ce n’est pas par envie (rires). Nous sommes toujours à la recherche d’une date n’importe où en France ou ailleurs.
Malheureusement, nous vivons dans un monde où il faut être riche pour jouer que ce soit pour le matos que pour trouver une date…allez comprendre !
U-zine : Pour finir, quels sont vos plans à court et long terme ?
WR : A court terme, nous espérons pouvoir débloquer de quoi organiser une première petite série de date pour défendre ce premier album.
Sinon nous sommes en pleine composition du second album. Ayant un peu lâché la pression et étant conscient des défauts et des qualités du premier opus, je peux déjà dire qu’il s’annonce plus efficace avec plus de parties violente et brut. Nous essayons de garder l’esprit brut et tordu de « Staring From The Abyss » mais en le modelant de façon à avoir quelque chose de plus accessible (de la à dire qu’on va faire de la pop, il ne faut pas rêver quand même ! rires) et moins casse-tête à la première écoute avec des parties plus mélodique, plus lourde, plus efficace. C’est en tout cas nos envies sur ce second album.
Donc à long terme, c’est de finir ce second album et de transformer l’essaie marqué avec ce premier album et de le défendre du mieux possible pour faire connaitre notre musique et pourquoi pas arriver à en vivre petit à petit.
U-zine tient particulièrement à remercier Tobby pour cette interview qu'il nous a accordé! Stay heavy !