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Le « Old school Death/Black Metal » a le vent en poupe ces dernières années. Loin de tous ces groupes cherchant le son parfait jusqu’à en devenir insipide par leur propreté auditive, il y a cette poignée de formations qui entretiennent volontairement cet esprit profondément malsain et crasseux. A cet exercice-là, les britanniques peuvent se targuer d’être une nation phare, la réputation de certains de leurs représentants ayant dépassé les frontières, comme Grave Miasma ou Lvcifyre.
Le quatuor au nom imprononçable de Qrixkuor, tirant leur nom d’une œuvre de Kenneth Grant (The ninth arch), fait partie de cette trempe de projets londoniens. Sortie de nulle part, leur première démo « Consecration of the Temple » voit le jour en cette année 2014, en autoproduction via une cassette ou en téléchargement libre sur leur Bandcamp. Avec seulement deux titres pour moins de vingt minutes, les anglais font une entrée qui ne laisse pas indifférent pour tout admirateur du style, puisque l’ensemble des ingrédients sont réunis : une production finement dosée pour garantir une certaine audibilité tout en conservant une impression de chaos, une voix gutturale à souhait, plutôt en retrait, un rythme infernal et lourd, des percées à la guitare se comportant comme de véritables rasoirs. Tous ces éléments baignent dans une grosse réverbération pour parfaire l’atmosphère où se mêlent noirceur, abysses et occultisme.
Du début à la fin, l’auditeur est pris dans une espèce de cauchemar, balancé dans des catacombes inhospitalières, sans véritable répit mises à part de courtes et troublantes plages ambiantes, juste de quoi reprendre son souffle avant de se faire reprendre par les griffes du Malin. Oui, la musique de Qrixkuor est en quelque sorte la métaphore de l’Enfer, ou tout du moins l’image que l’on peut s’en faire : hostile, sans lumière, sans la moindre once d’espoir, où l’odeur de la mort empeste. A ce titre, l’artwork, aussi mince soit-il, se prête parfaitement au châtiment sonore en reprenant une œuvre de l’italien Giovanni Battista Piranesi « Grotteschi (The Skeletons) », gravure macabre mettant en scène un squelette allongé au pied de ruines antiques.
Il fallait aller dénicher ce projet underground, mais une fois qu’on a mis la main dessus, ce court aperçu s’avère des plus convaincants et augure d’excellentes perspectives pour la suite. Probablement l’une des meilleures démos de cette année.
1. Consecration of the Temple
2. Morte Datores
