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Vous l’avez senti ce souffle chaud du camion américain qui vient de vous frôler, faisant jaillir un panache de poussière derrière la traînée de ses pneus ? Après une écoute de ce nouvel opus d’Oil Carter, c’est un peu cette sensation qui se dégage, l’impression d’avoir été frôlé par un 38 tonnes qui nous fonçait pourtant droit dessus. En effet, le groupe toulonnais, après avoir marqué un premier essai avec As Loud As You Can nous offrent ici la transformation. Trois années se sont écoulés depuis leur premier album et ces trois ans de maturations ont été finement utilisé par le groupe, en profitant pour ouvrir en première partie de cadors de la scène tel que Crowbar, Sepultura ou Exodus, excusez du peu ! Alors que Rom, Nils, Kriss et Renan remontent dans le camion pour une deuxième dose de southern metal, on peut clairement affirmer que nous avons ici un très bon millésime.
Les premiers sons de l’album ne nous tromperons pas, un camion qui démarre, c’est certes cliché, mais on comprend d’amblé où le groupe à l’intention de nous emmener. Le désert du sud de la France se pare de cactus et de scorpions pour un coté très américain, et Oil Carter parcoure ce dernier à vive allure. Pas étonnant de retrouver dans ce Mad Truck Driver tout ce qui faisait le génie du premier album : rythmiques ultra catchy, riffs gonflés à bloc et basse grondante sublimés par une grosse voix rocailleuse aux relents de bourbon. La devise empruntée au premier opus est toujours d’actualité : As Loud As You Can.
Le premier tiers de l’album se fait sans temps mort, sur un rythme soutenu, jusqu’au break de Unleashed The Beast où la formation se fait un peu plus intimiste, essayant avec brio d’instaurer une ambiance pesante jusqu’au retour du riff principal sentant bon l’explosion musicale sublimée par l’arrivée du solo ! La très binaire Can You Rise calmera le jeu, tout en conservant toute la puissance du moteur pour un titre qui, on l’imagine, fera mal aux cervicales en live.
Au titre des influences, on ne peut pas ne pas entendre du Zakk Wylde ou du Pantera dans l’exécution de quelques riffs ou solo, alors que la voix oscille entre un Anselmo du temps de NOLA et, curieusement, un Oderus Urungus (Gwar). Le titre éponyme, Quiet Strenght aussi surprenant qu’il puisse être, est un instrumental rappelant l’excellent groupe Dezperadoz, avec une ambiance de western joué à la guitare dobro et au bottleneck. Une véritable plongée dans les duels à la Sergio Leone. D’ailleurs l’influence western est totalement assumée ici au vu de la pochette représentant le charismatique visage de Carlo Pedersoli (alias Bud Spencer) artiste aussi légendaire que ses mandales étaient destructrices. Tout était dit dès la pochette en somme !
Sick Brain nous renverra à quelques rythmiques qui ne seront pas sans rappeler Room For One Mored’Anthrax, parfait pour nuancer l’album et insuffler ce qu’il faut de variété pour le rendre aéré comme il le faut. L’album se termine sur We Crowl, véritable fresque étouffante de chaleur de plus de 7 minutes. Une basse grondante et une rythmique lourde qui lorgnera presque vers la tendance stoner/doom. Véritable petit bijou à qui sait l’apprécier.
En définitive, Oil Carter ne créé pas véritablement la surprise tant le genre est devenu à la mode ces derniers temps avec des formations tout aussi talentueuses que variées. On pensera notamment à God Damn, Face Down, Headcharger ou encore Los Disidentes Del Sucio Motel. Cependant, le groupe toulonnais a travaillé ses acquis pour rendre une belle copie, confirmant les espoirs suscités par le premier opus. Pas une révolution donc, mais un bien bel album qui laisse présager beaucoup de bon pour la suite ! Rock on !
1. Mad Truck Driver
2. At Last I Won
3. Unleashed The Beast
4. Can You Rise
5. Watch Me Away
6. Quiet Strength
7. The Way To Kill
8. Sick Brain
9. We Crawl