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Il y a de ces groupes que l’on voit en festival, que l’on connaissait vaguement de nom. Le genre de groupe qu’un pote vous a recommandé d’écouté un soir de beuverie, glissé entre deux bières à bas prix. Le genre de groupe dont on note le nom dans un coin de la tête et qui s’est déjà envolé quelques shooter plus loin. Et d’un coup, placé sagement devant la scène dudit festival, le nom vous revient en tête. Le pote en question vous avait vanté les qualités de composition non négligeable du groupe et vous constatez avec satisfaction qu’on ne vous avez pas menti. Après avoir pris une baffe monumentale, vous vous dites « Mais bordel, pourquoi je n’ai pas écouté ce groupe avant ? Comment j’ai pu faire pour passer à côté d’un truc pareil ? … ». Ca vous rappelle des souvenirs ? Oh pas la peine de se voiler la face, on a tous vécu ce genre de choses (ça m’est même arrivé pour Manowar au Hellfest, alors c’est dire !!). C’est précisément ce qu’il s’est passé pour Oil Carter au Motocultor.
Oil Carter, c’était le concert du dimanche matin, coincé entre 2 groupes de death et grind. C’était le concert qui sentait bon la poussière chaude du Texas, les grands espaces et les bolides lancés à pleine vitesse sur des routes toujours plus droite !! Un petit tour sur le stand de merch et me voilà doté de As Loud As You Can, premier véritable album de la formation française. Car oui, même si le tout sent bon le sud des USA, c’est bien de Toulon (bah c’est c’est dans le sud aussi, c’est french-southern !) qu’est originaire le quartet.
L’histoire avait commencé avec en 2008 avec la démo Something Starts Here, un premier jet très convainquant avec un son brut de décoffrage avec l’aspect garage en prime, le genre de son qui rappelle un jean troué et tâché de cambouis. Avec As Loud As You Can, le groupe prend un virage en angle droit et s’offre un son moins brut mais qui gagne radicalement en clarté. N’allez pas croire que le mix est devenu plat et inscipide, bien au contraire, le groupe a par exemple choisit de conserver des basses très présentes pour un effet très lourd et massif. Le son est simplement moins brut, mais a gagné en qualité !
Niveau composition, la recette est simple, il s’agit ni plus ni moins d’une fusion entre Motorhead le coté extrêmement groovy des riffs de sir Killmister, et Down avec tout ce que ça cache de lourdeur et d’ambiance propre à la Louisiane. Ajoutez quelques cranes de buffles, un ou deux charognards attendant leur heure et 4 mal rasés en salopette et chemise à carreau. Mélangez avec ce qu’il faut de Ford Mustang, et le résultat est un stoner métal ultra efficace. Les puristes râleront du peu de prise de risque de la musique, argueront que ça sonne comme du déjà entendu. Certes, Oil Carter ne révolutionne rien mais leur musique reprend les meilleurs éléments propres au stoner et le distille habilement pour en faire ressortir toute la quintessence.
Ainsi, entre les explosives « The Punisher » ou « Owner of Your Life » au gros son, la langoureuse « Volcanic Girl » avec son solo faisant l’effet d’une éruption volcanique dont la lave te coule dans les oreilles (solo d’ailleurs sonnant très « à la Zakk Wylde »), on rigolera même avec « Dig my Grave » et son intro toute droit venu de Full Metal Jacket et son sergent Hartman. Tout le monde y trouve son compte avec des riffs simples et une composition couplet/refrain/break/solo assez classique, mais foutrement efficace.
En bref, le genre d’album qui se déguste comme un verre de Jack, au volant d’une Pontiac Firebird à 180 miles/h sur une route au fin fond de l’Utah. Le genre de chose qui sonne cliché dit comme ça, mais qui est tellement jouissif quand on est dedans !! Oil Carter nous offre là un excellent album, tel une paire de couille délicatement posée sur une tête d’ampli Marshall. Hell yeah !
1. The Punisher 3:26
2. Owner Of Your Life 3:33
3. Always The Same 4:19
4. Raising 4:37
5. Volcanic Girl 5:36
6. Billy Brown 4:53
7. Whiskey Takes My Soul 5:13
8. Two In One 5:19
9. Something Starts Here 4:07
10. Dig My Grave 5:02
11. The Bitch Along The Highway 3:52
12. Heaven Is Near... 5:28
