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Striborg est une entité étrange issue des contrées australiennes, orchestrée par son unique membre Sin Nanna. Mine de rien, la formation répand son fléau depuis une quinzaine d’années sur la scène. Cette longévité ne reflète pas pour autant la qualité avérée des multiples réalisations de l’individu. En effet, si on se penche sur la discographie du groupe en question, on remarque très vite l’abondance déraisonnée des productions, surtout vrai entre 2004 et 2009 : créativité et inspiration exacerbées ou précipitation dans la composition ? La deuxième solution est vraisemblablement la bonne. Avec ce « Solitude » nous sommes au cœur de la période hyperproductive du bonhomme. Le présent album durant plus d’une heure, une certaine crainte vis-à-vis de la sensation de perte de temps se faire doucement sentir. Tout débute par une introduction ambiante plutôt bien fichue, glauque et intrigante, je lui reconnais volontiers ce certain ‘talent’ (faisons attention à la puissance et à la signification des mots…).
Mais quand le bonhomme délivre son Black Metal, on s’aperçoit assez vite de la supercherie. Tout d’abord l’auditeur se heurte à l’immondice sonore de la guitare, digne d’un électroencéphalogramme plat, c’est à peine si on arrive à distinguer les riffs dans ce fouillis. Certes cela donne une sensation distante et froide, mais cette impression ne dure qu’un temps ; celle-ci est vite rattrapée par un ennui abyssal d’entendre toujours la même chose, d’autant plus que niveau rythmique, on se rapproche de celui de Velvet Cacoon sur « Geneviève » en moins pire certes (est-ce possible de faire plus mauvais ?), mais l’analogie n’est pas flatteuse bien évidemment…
Deux aspects sauvent les meubles, les parties vocales tout d’abord qui émanent à juste titre d’une espèce d’ermite misanthrope, emplies de froideur, et les pistes ambiantes d’autre part angoissantes et profondément troublantes. Pour le reste, le constat est plutôt affligeant. Mais je vais être bon joueur, un titre moins mauvais [ceci n’est pas une litote] que les autres s’extirpe du lot : « The grandeur of Melancholy », lorgnant sur les terres d’un Funeral Doom, sa lenteur et ses quelques notes désespérantes de piano donnent au morceau une atmosphère assez sombre et cauchemardesque.
Le bilan est malgré tout on ne peut plus mitigé pour ne pas dire consternant. Poubelle ! Jetez plutôt une oreille sur les autres bons projets australiens : Woods of Desolation, Austere, Midnight Odyssey, Nazxul, etc, vous perdrez moins votre temps qu’écouter ce charlatan de Striborg.
1. Ektoplasmic Dreams
2. Solitude
3. Pernicious Paths Of Perception
4. The Untouched Land
5. Doppelganger
6. The Failure Of Human Nature
7. The Grandeur Of Melancholy
8. Homosapiens Devoid