U-zine.org, webzine musical metal actif entre 2004 et 2015. Fermé en 2015 suite à sa fusion avec 2Guys1TV, ses articles (chroniques, live-report, interview, dossiers, ...) sont désormais disponibles directement sur Horns Up via ce compte !
Striborg, ce one man band en aura fait couler, de l'encre... Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est le projet d'un personnage au nom ô combien laid de Sin Nanna et c'est d'Australie qu'il provient. Cette formation existe depuis maintenant dix ans et je ne vous cache pas qu'avant la sortie de son split avec Xasthur, cette année même, je n'en avais jamais entendu parler. Quelques jours seulement après ce split, Sin Nanna déboule avec son septième album Ghostwoodlands chez Southern Lord et Displeased Records.
Et ce septième album est à l'image même des productions de Southern Lord, glauques et surprenantes. Mais ne vous attendez pas à un groupe de doom, car Striborg n'en fait pas. Striborg, c'est le genre de groupe que l'on aime ou que l'on déteste. Et même si j'ai un peu eu du mal à accrocher aux premières écoutes, ce Ghostwoodlands est une bonne, voire très bonne surprise pour ma part. C'est à un black ambient brouillon, morose et lugubre que l'on a affaire, et la voix de Sin Nanna, ultra retouchée, brouillardeuse et le son saturé et grésillant des guitares lui confère un aspect bruitiste pas déplaisant. On songe d'abord à Burzum, mais très vite ce nouvel opus nous renvoie à des groupes aussi différents les uns des autres. On pensera surtout à Abruptum et ses vieux enregistrements, mais aussi à d'autres groupes tels que Twilight et son side projet Leviathan, à Darkthrone pour certains passages qui sonnent true black. On peut être rebuter par certains aspects comme la voix, cristalline, stridente et tellement transformée que l'on a parfois l'impression que Sin Nanna a enregistré sa partie vocale dans un egoût, et encore... Le résultat, à l'image d'un Abruptum, donne quelque chose d'assez brouillon. Le son cru et grésillant à souhait, ne fait pas dire le contraire, c'est du raw black et ça peut rabrouer certains. Cependant, les nappes de synthétiseur, glacées, intenses, saisissantes et dans un sens assez mélancoliques, l'ambiance distillée par celles-ci et par certains riffs ou arpèges et même la voix, font de Striborg une formation sans conteste digne d'intérêt... Du moins, c'est mon avis.
Vous l'aurez compris, le genre pratiqué par Striborg est audacieux et assez peu conventionnel. Bien que j'ai cité plusieurs groupes auquel j'ai (personnellement) pensé à l'écoute de ce Ghostwoodlands, Striborg développe son propre univers et sa propre identité. Comme je l'ai dit plus haut, soit on aime, soit on déteste. Mais les amateurs de groupes bruitistes et dans l'esprit d'un Abruptum devraient savoir apprécier cet album.
1. Bete Noirs
2. Wandering The Wilderness Of Eternal Misery
3. Light Anomalies In The Phantom Woods
4. With Animosity I Bequeath Thee
5. Sinister Scraping Of The Spectres
6. Ghostwoodlands
7. Descending Into Utter Despair
