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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Time Has Come

The Bleeding

Label-
styleDjent
formatAlbum
paysAllemagne
sortiefévrier 2014
La note de
U-Zine
6.5/10


U-Zine

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Une fois n’est pas coutume, c’est du côté de l’Allemagne que nous nous rendons aujourd’hui (il faut dire que le pays a le vent en poupe ces derniers jours). Nous allons en effet nous intéresser au nouvel opus du groupe Time Has Come originaire de Hambourg en Allemagne. Dans le milieu des années 2000 le groupe jouait un grindcore assez chaotique et relativement violent. Il est encore possible, en fouillant un peu, de dénicher quelques commentaires sur leurs prestations live du passé qui étaient, apparemment, violentes à souhait. Toujours est-il qu’après quelques changements de line-up ils ont sorti un album intitulé The White FuzzviaRegain Records, chroniqué sur U-zine, très orienté grindcore qui avait fait un peu connaître le groupe, avant que ces derniers ne se séparent de nouveau. Ils se sont néanmoins de nouveau réunis sous le nom de The Bleeding en 2012 avant de reprendre leur ancien nom en 2014 et nous offrir un nouvel album intitulé justement The Bleeding et initiant dans un genre proche du djent.

Au fond, le groupe n’a pas tellement changé la recette même si l’orientation vers le djent et le mathcore se fait bien plus pressante qu’à l’époque. Finies les ambiances chaotiques, on bascule dans un métal –core un peu pesant, parfois groovy. Le groupe joue en tout cas une musique technique, lourde mais qui se révèle malheureusement, dès la première écoute, trop générique pour vraiment tirer son épingle du jeu sur le long terme. Et l’on peine à trouver un second souffle à ce The Bleeding au fil des écoutes à l'exception de quelques excellents titres comme Without or With You dont l'atmosphère est excellente.

Le groupe alterne en effet les titres très rapides comme The Colour of Love, plein de blasts, de riffs rapides en fast picking (en tout cas sur la première partie du titre) avec des titres plus lourds comme Blood Diamond ou bien encore Dark Passenger qui ouvrent cet album. Malheureusement, on retombe souvent dans les mêmes travers : une voix monotone sans trop de variations qui finit clairement par lasser. Ce qui est malheureusement souvent le cas dans les styles en –core ou le djent. Second écueil, on retrouve des structures de chanson relativement similaires avec des breakdowns à n’en plus finir qui, loin de teinter les titres, en deviennent les riffs de base. Cela a probablement son effet en live mais l’écoute sur cd peut vite devenir fastidieuse. Surtout que le groupe est sur le courant alternatif : des passages à la guitare bien pensés, ultra techniques, avec des passages sans grand intérêt (comme la fin de The Colour of Love ou le riff de Rapped in Plastic qui globalement, relève d’une rythmique basique sur la corde de Mi). La présence de nombreux samples et diverses textures n’y change d’ailleurs pas grand-chose sauf sur quelques titres où l’univers parfois créé est cohérent (Dark Passenger, et toute la seconde partie de l'album dont A Made Man). D’autres ne font que renforcer l’impression de lenteur et le côté « musique de film » (je pense notamment Without or With you et son final fait de sons étranges tout droit tirés de Matrix ou Alien).

Le groupe peut cependant se targuer de faire reposer son album sur de bonnes bases : certaines bonnes idées rythmiques et de riffs, du talent derrière les futs et à la six (sept ?) cordes. Le groupe jouit également d’une production irréprochable même si certains pourront trouver que cette prod’ très moderne fait perdre un peu de charme aux compositions. La thèse inverse semble cependant la plus adéquate tant le genre se nourri de productions synthétiques ne laissant pas place au moindre petit parasite. Toutefois, l’équilibre entre une musique très lisse et une musique qui dégage une réelle âme est difficile à trouver. Et clairement, comme cela pouvait déjà être le cas en 2008, le tout manque un peu d’âme par moment. La deuxième partie de l’album se révèle malgré tout être de bien meilleure facture (avec le titre d’ouverture) avec une ambiance très dark.

Bref, l’avis final est mitigé. La seconde partie de l’album a le mérite d’offrir une atmosphère assez dark, futuriste et embarque l’auditoire dans un monde un tantinet malsain comme sur le dernier titre. Malheureusement, le globalité de l’album manque un peu d’originalité et s’en remet trop souvent aux mêmes ingrédients et aux mêmes phrasés. C’est dommage, car ce The Bleeding regorge de petits moments excellents. Il prendra probablement toute son ampleur en live.

Blood Diamond
Dark Passenger
Kings of the Night
I'm the Abyss
The Birth
The Colour of Love
A Made Man
Wrapped in Plastic
Submissive (Like a Dog)
Without or With You

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