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Né des cendres encore fumantes de Witherless, qui donnait dans le death sympho, Drakwald voit le jour en 2010. Les tourangeaux n’ont depuis pas chômé. Influencé par la scène death mélodique comme par la scène folk/pagan, le groupe s’étoffe d’année en année et donne en octobre 2011 ses premiers concerts dont on notera la finale du tremplin Motocultor. La formation nous avait sorti une démo prometteuse avec Forgotten Lands en mars 2012. Le groupe enchaîne ensuite les dates dont quelques une plus spéciales que d’autres : M-Fest, Cernunnos Pagan Fest ainsi que toute une série de date dans le quart nord-ouest de la France.
Et Drakwald nous prouve ainsi qu’à force de dévotion et de patience, on arrive à se développer et à trouver une cohérence. C’est ainsi que la formation nous revient en 2014 avec son premier véritable opus : Resist Fatality. Un titre empreint d’espoir et de lutte contre le destin, rappelant que même dans les Sagas ou dans l’Edda, les vikings ne voient pas le destin comme quelque chose d’immuable. Cette capacité à infléchir les dieux et à forcer le destin sera le maitre mot tout au long des 9 titres que compose l’album. Et pourtant, ce dernier s’est fait attendre. Initialement prévu pour l’automne 2013, il a été repoussé depuis.
Restant relativement classique dans le genre, l’album ne manque pas à certains clichés inhérents au pagan, à commencer par la traditionnelle introduction instrumentale, plongeant l’auditeur dans un univers sombre et guerrier. L’opus débute réellement avec Let The Slaughter Begin, qui porte bien son nom, le titre étant clairement brise-nuque avec des rythmiques marquées par la batterie. On ressent presque instantanément la marque de fabrique des groupes slaves, avec l’utilisation notamment de la flute.
Et ce côté slave, on le retrouvera d’ailleurs sur When Beer's Flowing. Le titre, totalement adapté pour faire sautiller le public en live semblera fort proche de ce que fait Arkona, toujours avec l’utilisation à bon escient de la flûte et l'alternance entre passage à la double et autres temps morts plus calmes. Et en termes d’influence, le groupe puisse aussi dans Eluveitie. Mais là où le groupe réussi un véritable tour de force, c’est que certains titres sonnent comme à l’époque de Spirit (à savoir purement folk) et d’autres comme du Eluveitie moderne (bien plus death mélo).
Ainsi, sur Escape the Claws of Fate, on ressent ce petit coté foufou qu’avait Spirit, ou encore à du Heol Telwen des premiers temps. Et à l’inverse, Enter in the Den of the Night, avec le chant féminin d’Anaëlle Chaleix rappelle du Eluveitie moderne, ce timbre de voix rappelant clairement celui d’Anna Murphy. Impression confirmée par ailleurs par les alternances voix-claire/growl. Diving In The Depth Of Agony nous offrira quelques chœurs masculins, et un excellent passage acoustique.
L’album s’achève sur un doublon Giant With the Axe/Raise Our Swords qui fait très mal. La première, offrant quelques passages rappelant le style d’Amon Amarth, le coté cornemuse en plus. La seconde, plus marquée dans le folk nous fera voyager sur le champ de bataille, avec nostalgie et émotion. Car tout au long de l’album, c’est surtout le coté guerrier qui est mis en avant.
Au final, même si le groupe tombe dans certains clichés du genre et ne révolutionne pas franchement le genre, il fait preuve d’une belle inventivité et propose un album au demeurant bien sympathique. Et s’il offre une diversité d’ambiance et de sonorité tout au long de ces 9 titres, on sent sur chacun les influences dont s’inspire Drakwald. La mission consiste maintenant à trouver son propre son, sa propre marque de fabrique pour vraiment se démarquer du reste ! Courage !
1- The Drowning
2- Let the slaughter begin
3- Diving in the Depth of Agony
4- Escape the Claws of Fate
5- When Beer's Flowing
6- Enter in the Den of the Night
7- Giant with the Axe
8- Raise our Swords
9- Inhale the Ashes of Honor
