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Après leur tout premier EP « The Runaway » acclamé unanimement par la critique, Face Down avait ouvert la porte à un futur tout tracé. Chainon manquant entre Pantera et Down, petit frère des excellents God Damn, la formation est de retour avec son premier véritable opus, The Long Lost Future. Alors que l’on aurait pu s’attendre à quelque chose dans la lignée de l’EP, il n’en est rien. La formation est passée aux stands pour quelques ajustements en changeant de chanteur et en réorientant sa musique. Effectivement, le quintet francilien a changé de chanteur, et c’est désormais Byron, tout droit venu d’Espagne qui s’occupe du micro. Mais n’allez pas croire que le bougre n’a pas la carrure de son prédécesseur, là encore la nouveauté paye, car n’est pas Anselmo qui veut.
Mais là où le changement est le plus impressionnant est au niveau du changement de style musical. Alors que The Runaway donnait dans le southern thrash, les p’tits gars ont changé leur Dean d’épaule pour se diriger vers un stoner très thrashy, percutant et sans nul doute plus personnel. D’aucuns critiquerons ce léger changement musical, mais il m’est d’avis que cela ne sera que payant à l’avenir.
Ce qui saute aux oreilles à peine l’album lancé, c’est cette production au milimètre, ce son rond, organique et puissant. On sent de suite la patte de Guillaume Mauduit, du studio Sainte-Marthe (Bukowski, Aqme, Zull FX, …), un homme aguerri à ce genre de production, s’adaptant idéalement au style du groupe. Tout au long de l’album, Face Down distille un stoner thrash rentre dedans et ultra groovy à l’image de Lone Ranger qui ouvre l’album : on sent rapidement le souffle chaud du train en plein désert.
On est même dans un mid-tempo écrasant, véritable appel au headbang sur Smokecoat dont la montée en puissance explose au milieu du titre par un solo venu tout droit du désert du Nevada. Mais pour autant, si la formation sait se faire ultra puissante, elle sait aussi apporter un peu de calme et de fraicheur, à l’image de Under The Sun ou de l’intro de Horse Power, joué à la guitare acoustique offrant un côté très blues et me rappelant curieusement les interludes des albums de Swashbuckle.
Le sens de composition s’est affiné avec les années, et The Long Lost Future est plus touffu, offrant un panache d’ambiance assez différent entre le train lancé à pleine vitesse jusqu’au cowboy errant en plein désert. Le chant a également beaucoup évolué, passant d’un timbre de voix très proche de celui de Phil Anselmo à quelque chose de tout aussi rocailleux mais qui colle bien plus la teinte stoner.
La formation ne révolutionne pas le genre, mais fait preuve d’une très grande originalité : ce qu’il fait, il le fait bien, avec son cœur et ses tripes. Tout comme leurs frangins de God Damn, on sent que les albums vont en s’affinant et nul doute que le prochain sera encore plus soigné que celui-ci. Face Down nous sort ici un album qui a la rare qualité de s’écouter toujours avec un plaisir intact, encore et encore. Et en soit, c’est déjà une très belle chose ! Le rythme de l’album, véritable alternance entre passages à toute vitesse et autres moments plus posés est sans aucun doute son gros point fort. Groupe à suivre de près !
Lone ranger
My last tequila
Horse power
Smoke coat
Under the sun
Kiss of death
Only human
N°1 must die
Blow away the dust
Poker time
Evil blues