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Album

09 décembre 2014 - U-Zine

Adrenaline Mob

Men of Honor

LabelCentury Media
styleheavy hard
formatAlbum
paysUSA
sortiefévrier 2014
La note de
U-Zine
8.5/10


U-Zine

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Adrenaline Mob c’est l’histoire d’un groupe de furieux. A sa création, on trouvait la crème des musiciens métal et rock des USA : John Moyer (Disturbed) à la basse Mike Portnoy (ex Dream Theater) derrière les fûts, Russell Allen (Symphony X) au micro et Mike Orlando (Sonic Stomp) à la guitare. Pas sûr qu’il faille en dire plus pour que vous compreniez que la qualité était au rendez-vous. On a vu avec Winery Dogs, autre super groupe du heavy / hard, que tout n’était pas gagné d’avance. Alors après Omerta, leur premier album, ils ont du faire avec le départ de Portnoy, trop occupé par son million de projets. Le remplaçant est un ex-Twisted Sister AJ Pero. Certes le groupe perd en visibilité mais il ne perd pas sa tête pour autant puisque Orlando en reste le compositeur principal.

De plus, la recette n’a pas vraiment changé donc au moment où vous allez commencer à écouter Men Of Honor, une description de leur état d'esprit envers les fans et entre eux, vous allez sentir le rock and roll bouillonner dans vos esgourdes et vos veines. L’album est composé de onze titres plutôt bien calibrés autour de quatre à cinq minutes maximum. Vous remarquerez donc qu’Adrenaline Mob ne fait pas dans la complexité ou dans la durée.

Pour respecter son statut de « mob » (qui pourrait se traduire par la foule ou la mafia), ils entretiennent un côté mauvais garçons rock ‘n roll : on sent un certain détachement nonchalant saupoudré d’une virilité un peu hargneuse dans la musique et dans le chant que ce soit sur Come On Get Up ou le premier titre Mob is Back. L’album s’ouvre d’ailleurs sur des effets de guitares et de batterie que les groupes font plutôt en fin de concert. On se dit qu’ils font la transition avec Omerta juste avant de se lancer dans Men Of Honor et de dérouler trois titres rentre-dedans.

Lorsque l’on écoute d’un trait les onze morceaux, on se demande parfois s’ils ont recherché l’homogénéité dans l’album tant les ambiances peuvent paraître différentes. On sent le lien dans le son et dans une façon typiquement américaine de composer, il y a un feeling et des sonorités qui semblent propres à leur identité. On passe du heavy au rock à la pop et aussi une touche de power dans certains riffs. Bien sûr, Adrenaline Mob maintient le fil rouge évoqué plus haut de la rage (les refrains de Men Of Honor) et de la mélodie. Parfois, ils placent quelques petites touches progressives, histoire de rendre les morceaux plus fouillés et la deuxième écoute plus intéressante.

Pour rendre ces caractéristiques encore plus vivantes, la guitare et la basse sonnent bien grave et se poussent l’une l’autre. Ça claque fort et on a une impression massive quelle que soit la teneur du titre : du plus rapide (Feel The Adrenaline) au plus heavy (Dearly Departed) en passant par la quasi ballade bien cliché (Behind These Eyes). Les soli sont vraiment énergiques et bien foutus. En plus, ils s’intègrent parfaitement aux titres sans trop en faire. Et bien sûr, le changement de batteur a laissé des traces puisque la personnalité omniprésente de Portnoy avait laissé son empreinte sur la musique mais son successeur s’en sort plus qu’honorablement. Les consignes d’Orlando sont bien suivies et il sort son épingle du jeu sur tous les titres en reprenant les canons du genre. En clair, il fait ce que le genre et le titre attend de lui et ça fonctionne bien.

Et puis il y a Russell Allen. Quand on a un tel chanteur dans ses rangs, il est évident qu’on peut et qu’on doit lui demander l’impossible. Son timbre est quasiment méconnaissable dans House of Lies et dans Judgement Day, à tel point qu’on finit par se demander si c’est vraiment lui. Mais comme rien n’est dit dans les documents transmis par le label, on va supposer que oui ! Il prouve pour la énième fois qu’il est capable de tout faire et de porter les morceaux vers de nouveaux horizons. Il mène les variations d’ambiances et d’atmosphères et on sent que la musique le pousse à merveille même sur des titres très bateaux comme Fallin’ To Pieces qui tombe dans la catégorie de la chanson quasiment pop avec son refrain entêtant et son micro passage acoustique bien convenu.

Car s’il est vrai que Men Of Honor secoue bien, il n’est pas dépourvu de ses moments de longueur et de convention. Vous aurez sûrement du mal à vous emballer sur tous les titres car on tombe parfois dans le moyen comme Behind Those Eyes ou dans le radiophonique comme Fallin’ To Pieces. Mais soyons honnêtes, comment ne pas recommander cet album ? Le travail des Américains est extraordinaire et sans faire dans la complexité, ils ont créé des morceaux dont on ne se lasse pas. On a envie de l’écouter de bout en bout car la qualité des musiciens et la composition musclée et en même temps tellement universelle donne envie de voir ce que cet album va donner sur scène. Quand les bandits d’Adrenaline Mob joignent leurs forces pour délivrer le meilleur du heavy hard, on se dit qu’on est contents que ces quatre-là se soient rencontrés !

1. Mob Is Back
2. Come On Get Up
3. Dearly Departed
4. Behind These Eyes
5. Let It Go
6. Feel The Adrenaline
7. Men Of Honor
8. Crystal Clear
9. House Of Lies
10. Judgment Day
11. Fallin’ To Pieces

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