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Mais qu’est-il donc arrivé à notre bon vieux Cyco Miko ? il s’est transformé en momie ou en mort-vivant pendant cette longue carrière au sein du groupe de metal le plus groovy depuis trente ans ! Et oui trente ans, ST s’est formé au début des années 80 et continue à défouler les fans. Enfin, ce qui reste du groupe, car si l’on fait exception de Mike Muir, le reste de l’équipe a été remplacé à un moment ou un autre. Ceci dit, le guitariste Dean Pleasants bourlingue avec les Cycos depuis 1997 donc le fond de jeu est là et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on le reconnait de loin. (le jeu)
Alors pourquoi 13 ? parce que cela fait treize ans que le groupe n’avait pas sorti d’album. Alors ça en fait de l’énergie accumulée et de la rage à sortir. A moins que la vieillesse ne frappe aussi nos idoles de jeunesse qui ont toujours fait des kilomètres sur scène emportée par leur musique.
Première impression qui rassure : le style vestimentaire est toujours là, le bandana s’affiche en énorme sur la pochette du cd, qui n’est pas franchement du meilleur goût mais franchement on a vu pire chez ST ou Infectious Grooves, son cousin maléfique. Et si l’on regarde les titres, on retrouve des mots magiques : Cyco Style, Smash It, Slam city… on sent déjà que ça envoyer du lourd et que les slammeurs vont pouvoir s’en donner à cœur joie, ST ayant toujours eu un côté punk / hardcore bien présent et souvent les circle pits s’enchainent en concert. Le timbre unique de Muir n’a pas changé d’un pouce. Il oscille entre une certaine douceur et un aspect entrainant qui s’allie parfaitement à la musique aussi débridée soit-elle comme sur This Ain’t A Celebration, un titre qui pétarade autant par sa rapidité que ses multitudes de finesses.
Car ST n’est pas que le bon groupe de bourrin qui fait sauter la fan encapuché partout ou lui donner envie d’envahir la scène. A la seconde écoute, vous vous rendrez compte que le groove et la technique sont deux mots indissociables de l’ADN du groupe. Pleasants, qui sort un album solo de shred, se fait plaisir et il n’y a pas un titre sans solo ou même breaks. Ce qu’il faut préciser, c’est que ST est un groupe équilibré sur tous les plans : tous les membres jouent, et par ça je veux dire JOUENT, et ne se retrouvent pas relégué en arrière-plan : la basse tient God Only Knows Who I Am, ou encore Make Your Stand qui mélange les trois instruments, même si c’est de manière un peu indigeste sur la partie mid-tempo, jusqu’à une explosion feu d’artifices punkisant où le groupe se lâche !
Et ils vont se lâcher un sacré nombre de fois, on sent cette envie de communion avec l’auditeur et le futur spectateur. Les rythmiques sont en bétons, comme la guitare de Slam City, carrée et purement metal, les structures simples et abordables sans être ennuyeuses, tant dans la diversité que dans la longueur. Les treize titres font entre trois et cinq minutes et jamais on ne s’éloigne de la galaxie ST, il faudrait au connaisseur une poignée de secondes pour reconnaitre le groupe. Ecoutez Living The Fight pour vous en convaincre. Alors quel intérêt si on a l’impression d’entendre du réchauffé ou du déjà entendu ? et c’est là où le groupe va encore fédérer, car on ne se lasse que rarement d’un tel groove. Certes certains passages pêchent par leur lourdeur comme This World, mais au moment où l’on décroche, un solo arrive, un riff qui tue ou une des nombreuses finesses du batteur Eric Moore qui a les bras aussi rapides que précis. Life (Can’t Live With It Can’t Live Without It) semble simple mais le montage des instruments marche à la perfection, ça shred à tout va, la rythmique rentre dans le crâne, et même si le titre ne s’envole pas vraiment, on a pris un réel pied.
En vous attaquant à un album de Suicidal Tendencies, vous savez à quoi vous aurez à faire. Et le petit dernier 13 ne fait pas exception à la règle. Il saura sans aucun doute combler l’attente des fans qui vont enfin pouvoir ressortir leurs bandanas et combler la culture des néophytes. Le lineup très équilibré, l’énergie qui se dégage du disque en font un bon album, la maitrise technique des musiciens et leur cohésion font du groupe un peu plus que l’image rebelle qu’ils se donnent. Les titres sont travaillés autant pour l’écoute « au salon » que sur scène, même s'il manque clairement un hymne qui survivra à cet album. C’est d’ailleurs en live que tout prendra sa vraie dimension, avec la générosité des musiciens et tout particulièrement celle de leur leader Mike Muir, qui perd ses cheveux mais pas son talent !
1. "Shake It Out"
2. "Smash It!"
3. "This Ain't a Celebration"
4. "God Only Knows Who I Am"
5. "Make Your Stand"
6. "Who's Afraid?"
7. "Show Some Love... Tear It Down"
8. "Cyco Style"
9. "Slam City"
10. "Till My Last Breath"
11. "Living the Fight"
12. "Life... (Can't Live with It, Can't Live Without It)"
13. "This World"