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Inhumate continue son bonhomme de chemin et entame sa 23ème année de bons et loyaux services dans la scène la plus humaine qui soit, la scène Grindcore. Avec leur nouvel album en date, "Expulsed", Inhumate continue son heptalogie (sept opus, comme dans Harry Potter) basé sur le concept de la vie et de l'abolition du temps dont chaque album relate chronologiquement une étape de la vie humaine.
Il y a quelques années de cela, Inhumate fermait une édition du feu festival Mountain of Death. Avec les copains on discutait musique et le show d'Inhumate allait commencer. Mes interlocuteurs étaient plutôt des vrais musiciens et ils me disaient qu'ils trouvaient qu'Inhumate avait une drôle de façon d'aborder la musique. Au travers du groupe, lorsqu'on me demanda comment j'apprécie la musique en générale je ne pu répondre qu'un seul truc : « Faut qu'ça chie !!! ». Et c'est sur ces belles paroles que commence "I Am The Beast", quatrième piste du nouvel album d'Inhumate, et j'trouve que ça résume vachement bien l'ambiance du skeud ! Entièrement composé par Damien, le dernier arrivé dans l'aventure Inhumate, ce nouvel opus ne perd en effet aucunement du punch du combo de l'Est de la France. "Expulsed" est donc le fier rejeton d'Inhumate, qui s'inscrit parfaitement dans la lignée du groupe. Une lignée écrite dans la sueur d'un tempo soutenu, le batteur matraquant continuellement ses fûts pour nous servir sur un plateau doré ses blasts grandiloquents avec sa sauce de puka puka groovy. Car Inhumate c'est plus que de la violence ; c'est aussi du groove. Les zicos n'hésiteront alors aucunement à partir dans l'envolée de BPM pour radicalement redescendre au degré zéro du Grindfloor.
Très brute, cette nouvelle galette garde encore et toujours les caractéristiques d'un album d'Inhumate et ceci se mesure à deux niveaux. Au niveau technique tout d'abord. Les musiciens se font plaisir et ce, depuis des sacrées paires d'années, et jamais ô grand jamais ils ont essayé de tout miser sur une technique affriolante masquant un manque évident d'ingéniosité musicale, genre à rien à voir avec la scène belle mais chiante du Death Technique actuelle. Les riffs sont donc assez bateaux, pauvres diront certains, mais efficaces. Alors franchement, quitte à niquer mes oreilles, autant le faire avec une bonasse de bohème qu'une moche du 16ème. La batterie n'est pas non plus toujours super précise et réglée au moindre kick de grosse-caisse mais quitte à me répéter, rien à branler, faut qu'ça chie ! Par contre, ce serait malhonnête de ne pas avouer la richesse du répertoire de chant de notre bon ami Christophe qui n'hésite pas à partir dans un peu tous les tons qu'il peut, comme à l'accoutumé. Même s'il est un peu moins dans des délires psychotiques comme sur "The 5th Season", l'album précédent du groupe, il n'a pas peur de partir en couille par moment – rien qu'à voir les vocales un peu zarbes sur la piste "Cendres", qui sert peut-être de seule pause musicale au skeud, ou les rires de "Freaks".
L'autre niveau, c'est celui de la prod. Inhumate évolue dans un Death/Grind assez ancien, et reste fidèle à cette première idée DIY de la musique. Ainsi on n'évolue pas dans un environnement sonore à la Behemoth ou Dying Fetus avec le son surcompressé, ni un n-ième groupe de metalcore à infrabasse-putes ou encore un truc 100% recalé mais qui n'arrive plus rien à donner sur scène comme un Fleshgod Apocalypse. Chacun son avis sur le sujet, perso, j'adore les grosses pointures surproduites, monstrueuses où tu te fais écraser par un rouleau compresseur de son. Mais j'apprécie aussi les trucs à la prod' plus timide, les trucs "vrais", comme à l'époque quand on enregistrait la batterie live, au moins sur scène on n'est pas déçu. Et même si la galette n'est pas dégueux, Inhumate c'est avant tout une claque à prendre sur scène, un bordel qui déborde d'une énergie monstrueuse, et toujours avec le sourire.
On ne va pas partir dans le débat de celui qui a la plus grosse dans l'UG, débat qui accompagne chaque nouvelle sortie d'album des alsaciens ; Inhumate fait la musique à sa sauce, depuis une branlée d'années, ils sont encore là, fidèles à eux-mêmes, nous sortant une galette plus violente que la précédente, un chouillat moins concept, mais qui reste encore une fois une belle vitrine pour un groupe qui se vit irl. Bref, un nouvel album d'Inhumate vient de sortir.
01. We Are Inhumate
02. The Dragon
03. Darmok
04. I Am The Beast
05. Sun
06. The Traveller
07. Ashes
08. The Scale
09. Archer
10. Rosebud
11. Cendres
12. Willing
13. Freaks
14. The Room
15. Voices
16. Atropos
17. Faster Than Thoughts
