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Quelques temps après avoir chroniqué le Harhakuvat d'Unkind et l'avoir mis dans mon top album 2011, je me suis demandé si je ne m'étais pas un peu emballé sur cette sortie. C'est pourquoi je n'ai plus écouté l'album en question pendant une longue période de peur d'avouer mon erreur. Cette période aurait pu être bien plus longue si les Finlandais n'avaient pas eu la riche idée de sortir un nouvel album, Pelon Juuret (c'est déjà un peu plus facile à retenir) et faire en sorte que je fasse face à mes démons pour enfin m'avouer la vérité...
Harhakuvat est une grosse tuerie ! Mais vraiment quoi ! C'est une honte qu'Unkind ne soit pas plus connu et que vous passiez tous devant ce groupe sans même faire l'effort d'écouter. Les Finlandais méritent qu'on les prenne autant au sérieux qu'ils peuvent le faire avec leur musique. Et ce n'est pas ce nouveau brûlot qui va me faire changer ma vision angélique de cette formation. Pelon Juuret commence là où Harhakuvat s'était terminé sur de la musique méchante mais jamais bête.
Unkind en concentrant un peu plus sa musique, rend une copie encore plus violente. Il a décidé d'en faire un peu moins avec les morceaux plus longs, progressifs et émotionnels. Il n'y a ainsi que deux titres dépassant les cinq minutes sur cet album contre trois sur le précédent (vous comprendrez de cette manière d'où vient la différence de durée entre les deux albums). On pourrait même croire à la vue des deux premiers titres que les Finlandais n'ont plus envie de faire dans la dentelle tant cette entrée en matière diffère sensiblement de celle du précédent. Là où sur Harhakuvat, on prenait le temps de faire monter la sauce à l'aide d'une petite introduction lourde mais mélancolique influencée directement par la scène Doom Death, le nouvel album démarre sur les chapeaux de roue avec gros riffs et grosse batterie D-beat style très mise en avant, au point qu'en cinq minutes de temps, déjà deux morceaux sont passés. PAN ! Paye ton nez en sang !
C'est à ce moment là qu'Unkind va placer deux morceaux plus longs toujours tiraillés entre les influences Crust et celles du Doom Death (pas typiquement Finlandais pour le coup), ne choisissant pas entre lourdeur et intensité mais sans que cette position entre deux chaises soit inconfortable. Au contraire, il arrive à former des morceaux unis dont les changements d'ambiance ne viennent jamais se poser comme un cheveux sur la soupe. Cette unité est également valable pour l'ensemble de l'album qui s’enchaîne très bien, formant un tout et rendant plus compréhensible le fait que le groupe se permette de placer une outro à la guitare (?) acoustique sur fond de gros larsens de basse bien dégueulasses comme on les aime, contrastant par sa douceur mais qui reste dans le ton d'un album pas franchement rassurant. Il ne s'appelle d'ailleurs pas Pelon Juuret, (C'est pas si facile que ça à écrire, finalement) soit les racines de la peur en Français, pour rien.
Ce qui me dérange avec cet album, c'est son son bien dégueulasse. Je comprends bien que la musique du groupe ne sera jamais sublimée par une production propre mais quand même, on entend bien que le son est méchamment parasité, de quoi gêner (un peu) l'écoute.
Il n'empêche qu'Unkind a réussi à confirmer en sortant un album que je trouve juste un poil en dessous du précédent. C'est toujours aussi intense et prenant mais celui-ci manque de consistance pour arriver au niveau Harhakuvat. Il faut bien dire que qu'avec des albums aussi intenses, on a toujours tendance à en redemander à foison et il est toujours difficile de se contenter de seulement 33 minutes.
Unkind, sur ce coup là, vous n'est pas très gentil de nous faire ça!
1.Pelon Juuret
2. Vihan Lapset
3. Valtakunta
4. Viallinen
5. Olemisen Pelko
6. Laki
7. Kehtoon Tapetut
8. Saattokoti
