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« I love the smell of napalm in the morning ! Smells like, victory » Lieutenant. Colonnel. Kilgore.
(Apocalypse Now)
Deux grandes entités sont inévitablement cités lorsque l’on parle de thrash metal, je veux bien sur parler du Big Four américain mais également du Big Four allemand composé de Kreator, Destruction, Tankard et Sodom. Ce dernier, fondé en 1982 par Tom Angelripper (chant/basse), Aggressor (guitare) et Chris Wit hunter (batterie), est l’un des plus importants représentants de la scène allemande et par conséquent de la scène mondiale avec entre autres des chefs d’œuvres intemporels comme Persecution Mania (1987) ou Agent Orange (1989). Pourtant le combo n’est pas en très grande forme en ce début de XXIème siècle. En effet, la fin des années 90’ apparait comme plus que difficile pour le trio, et ce suite à une succession d’albums plus que mitigés. Le line up est resté le même depuis le discutable ‘Til Death Do Unite Us, à savoir Bernemann à la guitare et Bobby Schottkowski à la batterie. C’est donc sous cette configuration que le trio s’engage pour son nouvel assaut, cette fois en territoire vietnamien. Le nom choisi pour cette opération est plus qu’évocateur puisqu’elle est sobrement intitulée M-16. Les troupes décollent donc en cette année 2001, tout cela orchestré par le label Steamhammer Records.
Comme l’évoque clairement la pochette ou encore les paroles de l’album, cet opus traite exclusivement de la guerre du Vietnam. Le titre de la galette continue également dans cette direction, M-16 étant le nom des fusils que l’on retrouvait le plus couramment dans l’armée américaine durant ce conflit. Pour clore le sujet, le trio ira jusqu’à poser en soldats américains sur la quatrième de couverture du livret. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’escouade allemande sera parvenu à retranscrire à merveille cette atmosphère de conflit au sein des onze cartouches de ce M-16.
Mais quelles sont donc les armes secrètes de l’unité Sodom pour cette campagne ? Amateurs de Persecution Mania et autres Agent Orange, je vous le dis de suite, ne vous attendez pas à une réplique de ces deux monuments. Le son et la manière de composer n’ont strictement plus rien à voir. Cependant on retrouve toujours ces riffs brise nuque qui ont fait la force du combo, cette voix d’Angelripper reconnaissable entre milles (quoiqu’un peu faiblarde sur ce coup) et ces solos si caractéristiques de la bande. Le groove n’a pas disparu des compositions, en témoignent des morceaux comme le terrible titre d’entrée Among the Weirdcong ou le très bon I Am the War au refrain entêtant. Ce n’est pas nouveau, la guitare tient encore plus de place que sur les premiers efforts du groupe, et cela se vérifie encore sur cet album. Les leads de Minejumper ou de Genocide le prouvent de fort belle manière. Les solos, souvent chaotiques, représentant le chaos présent sur le champ de bataille, font penser à ceux de Slayer. De plus, comment résister à des riffs comme ceux de Lead Injection ? Certainement pas votre serviteur …
Le tempo alterne entre morceaux dynamiques typiquement thrash comme I Am the War ou Cannon Fodder et des titres bien plus mid tempo comme l’irrésistible et entrainant Napalm in the Morning ou le très pesant titre éponyme, tous deux désormais devenus des classiques du groupe joués quasiment lors de chaque concert. A noter également le très brutal Little Boy au final lorgnant presque vers le death metal. Et que dire de Marines , morceau martial et émouvant au possible, ponctué de chants de marines ou encore de la reprise du groupe The Thrashmen, Surfin Bird, clin d’œil fait au film culte Full Metal Jacket …
La même année sortait le très bon Violent Revolution de Kreator avec pour premier morceau le très évocateur Reconquering the Throne trahissant leurs vœux de revenir sur le devant de la scène, à la place qui leur est due. Les objectifs de Sodom ne sont pas identiques en cette même année. Le trio sort ainsi un bon album, rehaussant la barre des dernières réalisations un peu faiblardes. Le grand retour espéré par les fans de la première heure n’a pas eu lieu, faute à des compositions certes efficaces mais manquant de surprises. Cependant l’escouade Sodom se tiens toujours là, en première ligne et fidèle à son poste qu’elle occupe depuis désormais plus de trente ans. M-16 n’apparait donc pas comme un chef d’œuvre, mais plutôt comme une arme fiable sur laquelle les fans peuvent assurément compter.
1. Among the Weirdcong
2. I Am the War
3. Napalm in the Morning
4. Mine Jumper
5. Genocide
6. Little Boy
7. M-16
8. Lead Injection
9. Cannon Fodder
10. Marines
11. Surfin'Bird (The Trashmen cover)