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L’Australie, terreau inépuisable de nouvelles formations souvent talentueuses n’en finit plus de nous proposer sans cesse des combos ayant la fâcheuse mais jouissive particularité de ne pas faire dans la dentelle et ce à travers les décennies. Il y a eu tout d’abord l’époque sauvage des Bestial Warlust et autres Sadistik Exekution. Plus récemment, nombres de groupes provenant du contient australe ont particulièrement fait parler d’eux au sein de la scène extrême, comme par exemple Portal ou encore Cemetery Urn. Le batteur de ces derniers officiant également dans Belligerent Intent, la transition est toute trouvée pour aborder le sujet ! Jeune formation ayant vu le jour en 2007 à Melbourne, le quatuor enregistre sa première démo éponyme deux ans plus tard, puis un ep intitulé Descending to Abaddon l’année suivante. Deux autres années passeront finalement et, avec au passage un changement de guitariste, la formation est fin prête à sortir son premier album autoproduit qui verra le jour début 2012. L’ogive porte un nom simple et évocateur : Seven Are They.
Vu que je parie que les australiens sont totalement inconnus au bataillon, surtout en Europe (et cela ne m’étonne pas du tout), il conviendrait de décrire un tant soit peu le style du quatuor. Pour faire court, les influences tirent vraiment du côté d’Angelcorpse même si le style des australiens est un peu plus technique. D’ailleurs saluons la prestation du batteur, tout simplement hallucinante ! En effet une chose est sûre, si vous n’êtes pas friands de blasts, passez votre chemin ! Le gus en use et abuse, renforçant ainsi de manière considérable l’impact et l’intensité des morceaux avec des accélérations comme celles présentes sur Armies of the Maskim Hex. En parlant d’intensité et de hargne, les compositions de Seven Are They en ont à revendre ! Cela les rapproche des combos comme Azarath, Impiety ou encore Krisiun sur leurs premiers albums.
Il est désormais tant de s’attarder sur le contenu de l’album en lui-même. Comme je l’ai déjà dit, ça blaste à tout va, certes, mais pas que. Si cet aspect est incontestablement un des points forts de l’opus, le riffing en est un autre. La paire de six cordes alterne en effet entre passages incisifs (Armies of the Maskim Hex, Fucking Burn in the Name of Satan), breaks meurtriers (Fucking Burn in the Name of Satan, Path of the Serpent) et mid tempos fracassants (Left Hand of Sacrifice, Seven Are They). Mais attention, même si ça bourre les ¾ du temps, la musique des australiens comporte tout de même quelques subtilités comme ce riff très mélodique sur April Give Thee Eyes du plus bel effet. Un mot également sur les solos, assez récurrents d’ailleurs ! Ils n’arrivent pas comme un cheveu sur la soupe mais accompagnent plutôt très bien les compositions. Mention spéciale au passage à celui de Left Hand of Sacrifice.
Les morceaux recèlent en leur sein de nombreux changements de rythmes, effaçant ainsi la moindre trace de lassitude pouvant être causée par cette surabondance de blasts. D’autres passages marquent également l’auditeur, comme le final épique de April Give Thee Eyes ou encore le début de Fucking Burn in the Name of Satan collant littéralement au siège ! Et que dire de Lex Talions is Their Cry, titre terriblement intense et brutal du début à la fin.
Au niveau de la voix, elle est principalement criarde et arrachée, même si certains growls se font entendre ici et là (Left Hand of Sacrifice, Seven Are They, Lex Talionis is Their Cry). La majorité des textes sont d’ailleurs compréhensibles, vociférant à propos de thèmes résolument evil (Rise Lucifer !). Pour ce qui est de la production, on peut dire qu’elle est digne de ce nom. Pour une auto production, cela mérite d’être signalée ! La batterie bénéficie d’ailleurs d’un son vraiment puissant, apportant encore plus de profondeur et d’impact aux accélérations de cette machine vivante.
Vous l’aurez compris, cet album ne révolutionne en rien la scène dans laquelle ils évoluent, mais c’est tout de même un petit coup de cœur pour votre serviteur. En effet, en tant que fan absolu d’Angelcorpse, je m’intéresse particulièrement à tous ces groupes ayant fait leurs armes grâce au travail de Palubicki et d’Helmkamp. Belligerent Intent se place assurément vers le haut du panier parmi tous ces combos, principalement grâce à des compos puissantes et efficaces, une parfaite maitrise de son sujet et un petit quelque chose en plus qui les démarquent de ses influences. Dès son premier album, la barre est placée assez haute. Je doute que cet opus les révèlent aux yeux de tous, mais c’est en tout cas très prometteur. Si vous êtes comme moi un inconditionnel des groupes cités en tant qu’influence, ne passez pas à côté de ce brulot. Quant à moi, j’attends déjà le suivant !
« The Seven Maskim hordes of darkness, wretched feats. Seven of Maskim forces. Seven are They beneath ! »
1. Intro
2. Armies of the Maskim Hex
3. April Give Thee Eyes
4. The Left Hand of Sacrifice
5. Seven Are They
6. Fucking Burn in the Name of Satan
7. Lex-Talionis Is Their Cry
8. Path of the Serpent