Belligerent Intent est un groupe originaire d'Australie. Si j'entame ma chronique par cette petite précision, c'est que les connaisseurs de la scène savent qu'elle regorge de groupes intéressants, excellents, et souvent originaux. Nos trois brutes de Melbourne nous reviennent donc après un Seven Are They qui était passé inaperçu à sa sortie. Tâchons de réparer cette erreur.
Nouveau logo, mais aussi changement de line-up. En effet, suite au départ des deux guitaristes, Belligerent Intent a décidé de recruter quelqu'un, et pas n'importe qui. Il s'agit de Matt Wilcock un ex-Akercocke, ex-The Berzerker et ex-The Antichrist Imperium. Autant dire qu'en matière de compositeur alliant mélodie et violence, on ne pouvait choisir mieux. Heureusement, Wilcock ne se contente pas ici de réutiliser les mêmes artifices que dans ses anciennes formations. Son style s'adapte parfaitement au groupe et se permet même de rajouter quelques touches perso inédites, comme sur Bound In Hell et son riff d'intro sorti tout droit d'un album de brutal death technique. Cependant rare est ce type de riffs, le style du groupe étant plutôt axé sur le tremolo à la limite du black et du death, et de quelques enchainements d'accords. Imaginez un mélange entre Angelcorpse pour le riffing et Origin pour la vitesse.
Quelques petits passages thrashy se retrouvent éparpillé tout au long de l'album histoire de "ralentir" le tempo. Si je mets des guillemets, c'est parce que Belligerent est à l'image de Krisiun, un groupe qui fonce et qui ne se soucis pas des limitations de vitesse. Bon d'accord la première moitié de The Grand Empire Of Death est mid tempo, mais c'est tout. La basse est audible mais comme d'habitude, elle ne sort pas du lot, à l'inverse du batteur. Vous aimez le blast? Bien car vous allez en bouffer dans tout les sens. Du blast, mais aussi du gravity, plus rare dans le style, sont au menu. La performance du batteur impressionne, surtout que la batterie n'est pas overtriggée et le jeu pas tape-à-l'oeil.
Malgré sa qualité globale de composition, l'album reste un tantinet répétitif. On salura cependant les quelques tentatives de sortir du carquan Black/Death qui tape avec par exemple le passage tribal sur Sons of Perdition à 2mn 19 mais cela reste relativement classique pour qui connait par coeur le petit Azarath illustré. On passera outre les titres, le thème Satan-ma-bite et les pseudonymes débiles (Craig666, si si c'est possible). En parlant de Craig666 (ndlr: soupir) son chant est plus souvent arraché que guttural. Comme dans Spearhead en un tout petit peu plus grave.
Belligerent Intent nous sort en cette bonne année 2014 un album honnête, très bon et agréable, qui ne sera pas celui de l'année mais qu'on ressortira quand même de sa discothèque souvent. Mais pour un second album, on reste impressionné par le niveau de composition et le niveau technique des musicos. Et comme le dit l'adage, soit avec le troisième album on aura la confirmation du talent du groupe, soit on passera à autre chose.
1. The Serpent Lord Enthroned
2. Defiant in Horror
3. Bound in Hell
4. Sons of Perdition
5. Grand Empire of Death
6. In the Essence of Everlasting Hatred and Sin
7. The Third Flame of Cleansing Fire
8. O'Fire Thou Hath Been Born
9. Masters to the Ways of Decent